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Juifs sous Vichy et Musulmans : Vincent Peillon crée la polémique

Vincent Peillon a crée la polémique avec ses propos sur la laïcité. [BERTRAND GUAY / AFP]

Le candidat à la primaire de la gauche Vincent Peillon, a estimé que la laïcité était «utilisée» par certains contre des musulmans aujourd'hui, et que «ça a été fait» sous Vichy contre les Juifs, avant de «préciser» son propos face à la polémique.

Mardi soir, dans «L'Emission politique» sur France 2, l'ancien ministre de l'Éducation a fustigé ceux qui «veulent utiliser la laïcité - ça a déjà été fait dans le passé - contre certaines catégories de populations». «C'était il y a quarante ans (sic) les Juifs, à qui on mettait des étoiles jaunes, c'est aujourd'hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans, qu'on amalgame d'ailleurs souvent avec les islamistes radicaux: c'est intolérable», a poursuivi le député européen.

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Comme on lui demandait s'il visait ainsi l'ancien Premier ministre Manuell Valls, un de ses concurrents à la primaire, Vincent Peillon a répliqué: «Le problème n'est pas Manuel Valls en France, le problème c'est le fascisme rampant de Madame (Marine) Le Pen». «Insupportable et odieux dérapage de Peillon qui compare la France d'aujourd'hui à Vichy ! #indignité», a tweeté mercredi Eric Ciotti, chargé des Faits, chiffres, arguments, dans l'organigramme de campagne de François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle.

La mise au point de Vincent Peillon 

Vincent Peillon a tenu à «préciser (sa) pensée et (sa) conviction qu'une contraction de phrases a pu déformer». «Le régime de Vichy ne se réclamait pas de la laïcité, bien au contraire. Et ce qu'ont vécu les Juifs sous Vichy ne saurait être banalisé d'aucune façon», a-t-il souligné mercredi dans une déclaration écrite, ajoutant: «Tout cela, je le sais charnellement et intellectuellement mieux que quiconque, par mon histoire personnelle, par mes travaux, par mes combats politiques énergiques pour la laïcité, et contre le racisme et l'antisémitisme». Vincent Peillon est issu d'une famille juive alsacienne par sa mère.

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«Ce sont des sujets lourds, je regrette que certains cherchent toujours à faire des polémiques», a renchéri Vincent Peillon en marge d'une visite dans l'Essonne jeudi après-midi. «Bien entendu je considère qu'il y a dans l'Holocauste quelque chose d'incomparable», a-t-il pointé. «Je dis quand même qu'il y a une extrême droite française qui racialise à nouveau (...) qui pourchasse un certain nombre de nos compatriotes en fonction de nos origines ethniques et donc je continue à dénoncer un fascisme rampant», a-t-il déploré en évoquant un «ferment mauvais» dans la société française.

Le Crif monte au créneau

Avant cette mise au point, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait vivement dénoncé dans un communiqué la phrase du candidat: «L'histoire de la déportation de plus de 75.000 Juifs, de la spoliation des biens juifs ou des lois discriminatoires comme le port de l'étoile jaune ne saurait être dévoyée et instrumentalisée au nom d'un soi-disant équilibre des souffrances».

Interrogé sur l'expression de «fascisme rampant», le vice-président du Front national, Florian Philippot, a pour sa part lancé: «M. Peillon sera dans l'insulte s'il le souhaite». Il «nous a expliqué hier que la laïcité avait été à l'origine de l'étoile jaune et aujourd'hui de l'amalgame entre islamisme et islam (...). Donc, bon, n'importe quoi (...), il ferait mieux de réviser un peu son histoire», a cinglé le numéro 2 du FN sur Sud Radio et Public Sénat.

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