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Primaire de la gauche : ce qu'il fallait retenir du deuxième débat

Les candidats de la primaire du PS et de ses alliés, le 15 janvier lors du deuxième débat télévisé, à Paris. [bertrand GUAY / AFP] Les candidats de la primaire du PS se sont notamment affrontés sur la question des migrants. [bertrand GUAY / AFP]

Après un premier débat très policé, les sept candidats à la primaire initiée par le PS ont haussé le ton, ciblant particulièrement Manuel Valls, notamment sur le sujet de l'accueil des réfugiés.

Jeudi, ils s'étaient contentés de s'écouter, actant plutôt sagement leurs divergences. Dimanche, à une semaine du premier tour de la primaire et alors que la nécessité de se démarquer se fait plus pressante, les postulants, priés avec insistance par les présentateurs d'en découdre, sont sortis de leur couloirs pour s'opposer plus vivement.

Vif désaccord sur les migrants

Vincent Peillon a ainsi exprimé son «désaccord profond» avec l'ancien Premier ministre sur une question «qui a marqué ce quinquennat», celle de l'accueil des réfugiés. «J'ai le sentiment que les Français étaient plus généreux que leurs dirigeants», a-t-il encore grincé en évoquant les «5.000» réfugiés accueillis par la France, loin des «30.000» promis.

Quelques instants plus tôt, Benoît Hamon avait ouvert le feu en disant «à Manuel Valls que c'est l'honneur de la France que de faire vivre ses valeurs, de les faire vivre notamment à l'égard des migrants et des réfugiés».

«L'accueil illimité ça n'est pas possible», a rétorqué Manuel Valls, défendant bec et ongles son action. «Ce que j'ai dit (à Munich en février 2016), non seulement je l'assume mais je pense que la France a eu raison de mener cette politique, l'histoire nous a donné raison», a-t-il estimé.

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Autre sujet sur lequel Manuel Valls a été la cible des critiques de ses concurrents, celle de la pratique du pouvoir, avec une nouvelle fois un Vincent Peillon très combatif. «Un président de gauche c'est d'abord un président qui va pouvoir rassembler la gauche et d'abord ses propres amis. Entre ceux qui ont théorisé deux gauches irréconciliables et ceux qui ont cassé des portes et brisé des fenêtres en étant restés plus longtemps que moi au gouvernement, il va falloir rassembler», a-t-il lancé, égratignant d'une phrase l'ancien Premier ministre et les frondeurs Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

Frondeur, un mot jugé «inapproprié» par Arnaud Montebourg car «il y a une légitimité démocratique à discuter les choix». Sans nommer Manuel Valls, l'ancien ministre de l'Economie a critiqué «ces dernières années» un pouvoir «trop faible avec les puissants et parfois trop dur avec les faibles».

Manuel Valls s'est aussi trouvé isolé sur le sujet du cannabis, dont il rejette la dépénalisation quand Vincent Peillon défend un grand débat national et Benoît Hamon une légalisation. «Quand on veut gouverner, quand on veut présider un pays, il faut aussi s'adresser à son pays, à ses compatriotes, à sa jeunesse en disant: il y a des interdits», a dit Manuel Valls, drapé dans son costume régalien.

Consensus sur l'Europe

L'Europe, objet de la première partie du débat, avait permis aux candidats d'exprimer de façon consensuelle le besoin d'une Europe renforcée en matière de défense, sur fond de désengagement probable des Etats-Unis.

Ils se sont en revanche opposés sur la question du déficit budgétaire. Vincent Peillon a proposé d'obtenir le feu vert de l'Allemagne en faveur d'un grand plan d'investissement européen, en échange d'une politique budgétaire «sérieuse» en France. Benoît Hamon a objecté que le déficit valait peu face au risque de l'émergence politique de Marine Le Pen.

Si son ombre plane sur cette primaire dont il est le grand absent, François Hollande n'aura pas écouté ce deuxième débat. Dimanche soir, le chef de l'Etat était au théâtre en compagnie de la ministre de la Culture Audrey Azoulay, pour assister à une pièce de Michel Drucker.

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Au terme de deux heures quarante de débats sur BFMTV, iTELE et RMC, les candidats se sont félicités de leurs échanges. Ce débat était «beaucoup plus vivant et approfondi que le précédent», a jugé Vincent Peillon. Lors de leur premier débat télévisé, les candidats avaient réuni devant le petit écran 3,8 millions de téléspectateurs, soit nettement moins que les 5,6 millions de la première joute des candidats de droite le 13 octobre. Le troisième débat avant le premier tour de la primaire aura lieu jeudi à 21h00.

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