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Une élection présidentielle dans le flou

Aujourd’hui, personne ne semble en mesure de pouvoir prédire l’affiche du deuxième tour de la présidentielle. [© GOUHIER_SIPA]

Les scandales judiciaires et les candidatures multiples de droite comme de gauche révèlent une fracture entre les citoyens et la politique. 

Une situation inédite. A seulement 80 jours du scrutin et pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, la classe politique est dans le flou le plus total.

 

 

Tiraillée par des candidatures multiples, venant de gauche comme de droite et proches dans les sondages, la liste des forces en présence évolue au jour le jour. Si bien qu’aujourd’hui, personne ne semble en mesure de pouvoir prédire l’affiche du deuxième tour de la présidentielle.

Une incertitude totale

La campagne électorale aura été surprenante dès le début des hostilités. A commencer par la primaire de la droite, en novembre dernier, qui a vu l’élimination de Nicolas Sarkozy à l’issue du premier tour. La semaine suivante, l’ultra favori Alain Juppé s’inclinait à son tour face à François Fillon, longtemps décrit comme le troisième homme.

Ce dernier, parti largement favori pour l’élection présidentielle, a depuis plusieurs semaines enchaîné les difficultés. Dans un premier temps décrié sur son programme de santé, il est aujourd’hui mis en cause dans une affaire d’emploi fictif présumé visant son épouse, Penelope. Fragilisé, le candidat LR n’est plus en pole position et se retrouve crédité de 20 % des intentions de vote, selon un sondage Elabe paru mercredi, loin derrière Marine Le Pen (26 %), qui elle garde le cap.

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Autre difficulté : les aventures en solitaire se multiplient à droite,  avec les candidatures de Nicolas Dupont-Aignan, Rama Yade et Michèle Alliot-Marie. Le paysage politique n’est pas pour autant plus clair à gauche. En effet, si Benoît Hamon (17 % dans les sondages) a, lui aussi, créé la surprise en remportant la primaire du PS face à Manuel Valls, il doit faire face à un éclatement des forces.

Car, entre Jean-Luc Mélenchon, crédité de 10 % des voix et Yannick Jadot (1 %), le défi pour lui sera de faire la synthèse des sensibilités. Tout en mobilisant ses troupes face à la dynamique inattendue d’Emmanuel Macron (23 %). Le fondateur d’En Marche devra toutefois être lui aussi vigilant, puisque demeure la question d’une candidature de François Bayrou, au centre.

Des institutions en crise

L’évolution de la campagne aura révélé une crise plus profonde. En effet, les évictions de Nicolas Sarkozy à droite, de Manuel Valls ou bien de Cécile Duflot à EELV s’inscriraient dans une volonté, de la part des citoyens, de renouvellement. «L’offre politique est jugée de plus en plus artificielle», analyse le politologue Jérôme Sainte-Marie.

Selon lui, une grande partie des électeurs semblent tentés de dépasser le clivage droite-gauche, au profit d’une opposition plus idéologique, «entre les souverainistes», portés par Marine Le Pen, « et les libéraux» dont Emmanuel Macron se veut le porte-parole. Deux candidats qui n’ont, pour l’heure, pas encore présenté leurs programmes détaillés.

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