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Christian Estrosi : «un désespoir à entendre»

Dans son nouveau livre, «Il faut tout changer !» (éditions Albin Michel), le président LR de la région Paca s’entretient avec l’éditorialiste du magazine Challenges, Maurice Szafran [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

L'ancien maire de Nice, Christian Estrosi, publie «Il faut tout changer !» (éditions Albin Michel). Conçu comme un dialogue avec le journaliste Maurice Szafran, l’ouvrage aborde l’actualité avec une grande liberté de ton, six mois après l’attentat qui a endeuillé la ville.

Le président LR de la région Paca livre sa vérité sur l’actualité, ses propositions pour la France et tacle le conservatisme ambiant, véritable frein selon lui à une économie compétitive et innovante.

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Pourquoi dites-vous : «Il faut tout changer !» ?


Chaque jour, je rencontre nos concitoyens et ils me le disent : il faut tout changer ! lls ont un sentiment de déclassement pour eux, leur famille et la France. Ils me disent aussi qu’ils ne supportent plus l’entre-soi d’un système qui est devenu fou. Cette forme de désespoir, nous devons l’entendre, sinon ils se tourneront vers le clan Le Pen.

Vous parlez de l’entre-soi mais il a été pratiqué par votre candidat à la présidentielle, François Fillon ?

François Fillon s’est expliqué sur le sujet et a reconnu une erreur en présentant ses excuses aux Français. C’est une bonne chose. Mais il faut aller plus loin. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, j’ai mis en place une commission de déontologie totalement indépendante pour prévenir d’éventuels conflits d’intérêts. Seul le Front national s’y est opposé car le parti prospère sur le sentiment du «tous pourris».

Que proposez-vous pour la France ? 

Une grande réforme fiscale où je plaide pour une baisse de 10 % des impôts sur les revenus du travail. En contrepartie, j’estime que chacun doit contribuer. Nous devons restaurer l’autorité de l’Etat pour assurer la sécurité des Français. Il faut neutraliser les barbares en instaurant la perpétuité réelle, la déchéance de la nationalité, l’interdiction du retour sur le sol français des individus partis faire la guerre en Syrie et en Irak... Enfin, nous devons instaurer un climat de confiance pour créer des emplois, encourager l’innovation et dynamiser notre économie

Dire qu’il faut tout changer après plusieurs années d’engagement politique, n’est-ce pas un aveu d’échec de votre part ? 

C’est un constat d’échec pour toute la classe politique. Dans mes différents mandats d’élu local, j’ai toujours veillé à respecter mes engagements. A transformer la parole donnée en parole tenue. Mais c’est une bataille de chaque jour. Car il faut toujours faire face aux conservateurs qui ont tout intérêt à ce que rien ne change, notamment certains hauts fonctionnaires, dirigeants d’entreprises publiques, souvent intouchables ou protégés par leur statut. 

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Vous abordez la question de l’attentat du 14 juillet, c’était important de livrer votre part de vérité ? 

C’était fondamental, car nous le devons aux victimes et à leurs familles. Ce soir-là, alors que je faisais face à une scène de guerre, j’ai vu un ministre de l’Intérieur qui faisait tout pour se protéger personnellement. Je ne pouvais pas me rendre complice de cela. J’ai donc posé des questions légitimes auxquelles personne ne pourra se soustraire.

Le Carnaval de Nice débute samedi, avez-vous pensé à l’annuler ?

Au lendemain du terrible attentat qui a frappé notre ville, je me suis interrogé sur son maintien. En concertation avec monsieur le préfet, nous avons choisi un site unique, qui sera totalement sécurisé avec 36 portiques, contrôlés par près de 200 agents de sécurité privée. 

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