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Le camp Macron accuse la Russie de manoeuvrer contre lui

Le secrétaire général d'En Marche!, le député Richard Ferrand (à gauche) a publié une tribune dans le Monde intitulée «Ne laissons pas la Russie déstabiliser la présidentielle en France!».[Eric FEFERBERG / AFP]

Cible d'attaques informatiques et de ce qu'ils qualifient de «propagande» des médias d'Etat russe, Emmanuel Macron et ses proches soupçonnent Moscou de pousser ses pions dans la présidentielle française, une «ingérence» que le Kremlin a démentie mardi.

Le porte-parole du candidat à la présidentielle a accusé mardi le Kremlin de servir François Fillon et Marine Le Pen, partisans d'un rapprochement avec Moscou, après des premières accusations lundi venues de l'état-major d'En Marche! «Le Kremlin a choisi ses candidats, François Fillon et Marine Le Pen, pour une raison très simple : ils ne souhaitent pas une Europe puissante, ils veulent une Europe faible et donc (...) ils font la promotion de ces deux candidatures sur des médias d'Etat», a affirmé mardi le porte-parole d'EMA, Benjamin Griveaux, sur iTELE.

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Dans son viseur, l'agence de presse Sputnik, et surtout la chaîne de télévision multilangues Russia Today (RT), qui renforce actuellement son service en français : «deux sites financés à 100% par le Kremlin et qui, objectivement, font une campagne de dénigrement de la candidature d'Emmanuel Macron», selon lui. Très présents sur internet, ces médias d'Etat russes destinés aux opinions publiques étrangères avaient déjà été accusés d'avoir pilonné la démocrate Hillary Clinton au profit de son rival républicain Donald Trump, lui aussi partisan d'un rapprochement avec Moscou.

Développés ces dernières années à l'international avec pour objectif de faire entendre «le point de vue» de la Russie, ces médias font, selon leurs détracteurs, de la «propagande» au service des intérêts russes, sur des dossiers internationaux comme la guerre en Syrie ou l'avenir de l'Union européenne.

Accusations «absurdes», selon le Kremlin

Dans une tribune au Monde intitulée «Ne laissons pas la Russie déstabiliser la présidentielle en France!», le secrétaire général d'En Marche!, le député Richard Ferrand, a réitéré mardi ses accusations contre Moscou, RT et Sputnik. Ces deux derniers «s’acharnent à répandre sur Emmanuel Macron les rumeurs les plus diffamatoires. Un jour, il est financé par "le riche lobby gay", un autre, il est un "agent américain au service du lobby bancaire"», a-t-il déploré.

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Comme RT et Sputnik, le Kremlin a dénoncé mardi ces accusations "absurdes" d'ingérence. «Nous n'avons pas et nous n'avons jamais eu l'intention de gêner les affaires intérieures d'un pays, encore moins son processus électoral», a déclaré aux journalistes son porte-parole, Dmitri Peskov. Selon lui, «Moscou n'a jamais fait cela officiellement et ne le fera pas à l'avenir».

«Le Kremlin dément aussi que la pluie, cela mouille»

Une défense qui n'a pas convaincu dans le camp Macron. «Le Kremlin dément aussi que la pluie, cela mouille», a ironisé le député français Arnaud Leroy. L'équipe d'Emmanuel Macron, bien placé à en croire les sondages pour l'emporter à la présidentielle le 7 mai, s'interroge aussi sur de nombreuses attaques informatiques contre le site de campagne. Mardi matin, une nouvelle attaque a paralysé les serveurs pendant une dizaine de minutes. Près de 4.000 attaques ont été menées depuis un mois, selon l'équipe Macron.

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«On essaie de rentrer informatiquement pour récupérer les données de nos 185.000 adhérents, pour avoir accès aux échanges de mails qui se font au sein de l'équipe ou alors pour avoir accès à des informations confidentielles sur la stratégie de campagne», a rapporté Benjamin Griveaux. «La moitié des attaques, et on en a à peu près quelques centaines par jour, provient d'Ukraine, dont on sait les liens qu'elle a évidemment avec les hackers et les personnes responsables de cyberattaques présents en Russie», a-t-il accusé.

Sollicité par l'AFP lors d'un déplacement à Alger, Emmanuel Macron a affiché sa «vigilance», même s'il compte être «factuel et prudent» quant à ses propres accusations. «Je me félicite que le Kremlin souhaite maintenir sa neutralité dans les élections. Qu'il fasse passer le message aux médias russes de ne pas relayer de fausses rumeurs», a-t-il dit.

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