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Présidentielle 2017 : ils ont encore deux mois pour convaincre

A tout juste deux mois du premier tour, la situation politique du pays déconcerte l’électorat, tant la campagne oscille de surprise en surprise. [JOEL SAGET, ERIC PIERMONT / AFP]

Le 23 avril prochain, 45 millions de Français se rendront aux urnes pour le premier tour. Le scrutin s’annonce plus indécis que jamais, notamment marqué par les difficultés des partis traditionnels.

Une élection hors norme. A tout juste deux mois du premier tour, la situation politique du pays déconcerte l’électorat, tant la campagne oscille de surprise en surprise. De l’éviction d’Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite à la défection de François Hollande, une première dans l’histoire de la Ve République, tous les pronostics auront été déjoués.

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Si bien, qu’aujourd’hui, l’issue du scrutin apparaît plus incertaine que jamais, avec des grands partis traditionnels mis en difficulté. Preuve en est, la consolidation jour après jour de Marine Le Pen, en pole position dans les sondages. La campagne aura aussi révélé de nouvelles figures, à l’instar d’Emmanuel Macron, dont la dynamique éclair ne faiblit pas. Dernier coup de force en date : l’alliance scellée mercredi 22 février, avec le centriste François Bayrou

Face à eux, la droite, en troisième position dans les intentions de vote, tente de reprendre la main après les révélations touchant François Fillon. La gauche, très fragmentée autour de la candidature de Benoît Hamon, doit, elle, faire face au défi du rassemblement. Et convaincre, d’ici au 23 avril, les Français indécis.

Le Pen se place en tête

Et si c’était vraiment elle ? L’éventualité d’une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle semblait insensée il y a encore quelques semaines. Mais, à deux mois du scrutin, créditée de 27 à 28% d’intentions de vote au premier tour selon un sondage, la candidate du Front national semble au moins certaine d’accéder au second tour. Malgré l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs des assistants FN au Parlement européen, avec notamment la mise en examen de sa chef de cabinet, elle survole ses adversaires de tous bords.

Surfant sur les thèmes traditionnels chers à son parti, l’immigration et l’insécurité, la fille de Jean-Marie a toutefois opté pour une stratégie plus «rassembleuse». C’est ainsi qu’elle s’est présentée le 16 novembre dernier, lors de l’inauguration de son nouveau QG de campagne, à Paris. Elle avait dévoilé pour l’occasion un slogan «Au nom du peuple» et un logo, une rose bleue. «Certains verront dans la rose le symbole de la gauche et, dans la couleur bleue, celui de la droite», avait-elle alors déclaré. Avant d’ajouter : «Cette vision des choses n’est pas pour me déplaire.»

Une stratégie reprise de nouveau dans son clip de campagne vu plus de 750.000 fois en moins d’un mois, qui pourrait la mener loin. D’autant plus que le traditionnel «front républicain», qui consisterait à voter au second tour pour son adversaire, quel qu’il soit, pourrait cette fois se heurter à un Front national synonyme de rejet des partis traditionnels. En attestent, à l’étranger, le vote pour le Brexit, l’élection de Donald Trump ou les différents replis identitaires sur fond de menace terroriste… Des signes plus que jamais positifs pour Marine Le Pen.

Macron glane les ralliements

La surprise n’en est plus une. Ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron a quitté Bercy pour se consacrer à son mouvement, En Marche !, et s’est porté candidat en novembre dernier. L’ex-banquier a réussi le pari d’une stratégie de communication quasiment irréprochable pour se présenter comme un candidat «hors système», se plaçant dans le top 3 des sondages (entre 19 et 22%).

Ses détracteurs lui reprochent toutefois l’absence d’un programme, qu’il a finalement annoncé pour le 2 mars. Malgré tout, il a d’ores et déjà reçu des propositions de ralliement. Dernière en date, celle du président du Modem, François Bayrou. Emmanuel Macron ne s’est pas fait prier pour accepter cette alliance, y voyant un «tournant dans la campagne».

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Fillon compte repartir

Sorti grand vainqueur de la primaire de la droite, il a dé joué au passage tous les sondages. Le député de Paris, François Fillon, a su imposer son programme, libéral sur le plan économique et conservateur sur le plan sociétal, pour devenir le candidat des Républicains. Parmi ses promesses de campagne, on trouve notamment la suppression de 500.000 emplois dans la fonction publique ou bien encore l’abrogation des 35 heures.

Des propositions «dures», qui demeurent difficiles à mettre en avant pour l’ancien Premier ministre, visé depuis plusieurs semaines par les accusations d’emploi fictif concernant sa femme, Penelope. Des accusations qui ne l’empêchent pas d’être crédité de 19% à 22% d’intentions de vote, le plaçant alors au second tour de la présidentielle.

Hamon veut une union

Gagnant de la primaire de la gauche, le mois dernier, Benoît Hamon, espère continuer sur la lancée, qui l’a fait passer d’outsider à candidat investi, pour se hisser jusqu’au second tour. Une perspective incertaine, car il n’est pour l’instant que quatrième dans les sondages et crédité de 13% à 16% des intentions de vote.

S’il se dit «confiant et optimiste» sur un ralliement du Vert Yannick Jadot à sa candidature, le chantre du revenu universel et du «49.3 citoyen» semble a priori mal parti pour aboutir à un rassemblement avec JeanLuc Mélenchon.

Mélenchon sans répit

Il assume son statut d’insoumis. Le projet du candidat de La France insoumise est largement inspiré de celui qu’il avait déjà en 2012, et comprend une VIe République, la redistribution des richesses, la sortie de l’UE… Négociant les conditions d’une possible alliance avec les socialistes, Mélenchon espère être le premier homme de la gauche. Il est crédité de 12 % à 15% d’intentions de vote.

Et aussi...

Nathalie Arthaud : la candidate et porte-parole de Lutte ouvrière revendique l’héritage d’Arlette Laguiller, à qui elle a succédé en 2008. Elle se présente pour la deuxième fois.

Nicolas Dupont-Aignan : jugeant la droite «en lambeaux», le président de Debout la France se présente pour la deuxième fois et se décrit comme une alternative à François Fillon et Marine Le Pen, dont il partage les idées sur l’immigration.

Yannick Jadot : vainqueur de la primaire Europe Ecologie-Les Verts en novembre, ce député européen défend une écologie pragmatique. Il est en discussion pour un éventuel accord avec Benoît Hamon.

Philippe Poutou : cet ouvrier est le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour la deuxième fois. Il s’est fait connaître à travers son combat à la CGT pour la sauvegarde des emplois dans son entreprise.

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