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Une course en solitaire pour Hamon

Benoît Hamon en meeting à Fort-de-France, le 12 mars 2017. Benoît Hamon en meeting à Fort-de-France, le 12 mars 2017.[LIONEL CHAMOISEAU / AFP]

Le vainqueur de la primaire à gauche doit faire campagne sans une part importante des siens, qui ne se retrouvent pas dans sa candidature.

Ses 500 signatures, il les a déjà depuis une semaine. Mais pour le candidat socialiste Benoît Hamon, le parrainage que lui refuse Manuel Valls, tout symbolique qu’il soit, pourrait coûter cher.

L’ancien Premier ministre a en effet expliqué à Paris Match, dans une interview publiée ce mardi 14 mars, qu’il ne pouvait pas parrainer le vainqueur des primaires, en raison de leurs nombreux désaccords. Une déclaration symptomatique de la confusion qui règne au PS, où Benoit Hamon peine à rassembler.

La désunion de la gauche

Quand certains s’engagent ouvertement derrière Emmanuel Macron, comme Bertrand Delanoë, d’autres se contentent d’afficher leur scepticisme vis-à-vis de Benoît Hamon, comme Patrick Kanner ou Claude Bartolone. Les cadres du PS sont en revanche peu nombreux à soutenir le candidat par un militantisme actif. 

Près de deux mois après la primaire, la «Belle alliance populaire», qui devait se ranger derrière le candidat élu, a volé en éclat. En dépit de leur promesse de soutenir le gagnant du scrutin, l’écologiste François de Rugy a rallié Emmanuel Macron, et la radicale de gauche Sylvia Pinel continue d’hésiter. 

En cause, pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, le positionnement de Benoît Hamon, «trop à gauche» pour une partie du PS et de ses alliés. D’autant que les électeurs semblent de plus en plus nombreux à suivre une logique de «vote utile» contre le Front national. 

A lire aussi : Présidentielle 2017 : le programme de Benoît Hamon

«Au lieu de chercher à rassembler son propre camp après la primaire, Benoît Hamon s’est tout de suite lancé dans des négociations avec Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon», ajoute Frédéric Dabi. De précieuses semaines sacrifiées en vain, puisque le candidat du PS n’a pas réussi à conclure d’alliance avec celui de La France insoumise, qui dispose d’une forte réserve de voix, mais seulement avec celui d’EELV, qui pèse bien moins lourd dans la balance. 

Résultat, selon un récent sondage Ifop pour CNEWS, 48 % des personnes ayant voté pour François Hollande en 2012 s’apprêteraient à voter pour Emmanuel Macron, contre seulement 29 % pour Benoît Hamon.

Une base électorale à galvaniser

Malgré ces difficultés, Benoît Hamon n'a pas dit son dernier mot. Il peut par exemple compter sur sa base électorale et militante, qui reste solide sur le terrain.  Au Mouvement des jeunes socialistes  notamment, où il a fait ses premières armes en 1993, il demeure très populaire. Ses sympathisants débordent aussi à la gauche du PS, où le candidat «prend 20 à 25 % des électeurs de Mélenchon», souligne Frédéric Dabi. 

Aux yeux de cette population souvent déçue par le quinquennat écoulé, les désavœux de Manuel Valls ou Claude Bartolone constituent plus un atout qu’un handicap. Cela permettra-t-il de compenser les pertes au centre ? Benoît Hamon, en meeting dimanche à Bercy, veut encore y croire. 

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