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Egalité du temps de parole, égalité du temps d'antenne : mode d'emploi

Les onze candidats disposent désormais du même temps d'antenne.[Lionel BONAVENTURE / POOL / AFP]

La campagne présidentielle démarre officiellement ce lundi 10 avril. Le CSA du moins sera désormais attentif au temps de parole des candidats dans les médias. On vous explique comment ça fonctionne.  

L’entrée dans la campagne officielle s’accompagne des rituels immuables propres aux scrutins décisifs. Les panneaux mis à disposition par les mairies et recouverts des visages des candidats vont fleurir près des bureaux de vote, le charme désuet des clips de campagnes sera de retour sur les petits écrans, les professions de foi des candidats vont reprendre leur place entre factures et prospectus dans les boites aux lettres, et les onze concurrents dans la course à la présidentielle auront droit à l’exact même temps de parole et d’antenne à la radio et à la télévision, et ce jusqu’à la veille du premier tour, le 21 avril à minuit. Pour s'assurer de la bonne mise en oeuvre de cette règle, le CSA veille au grain.

 

Egalité du temps de parole, égalité du temps d’antenne, quelle différence ?

L’égalité du temps de parole signifie que les candidats et leurs soutiens officiels ont tous exactement le même temps pour s’exprimer à la télévision ou à la radio.

Le temps d’antenne comprend à la fois les interventions des candidats et leurs soutiens, mais aussi tous les sujets et les séquences qui leur sont consacrées, tant qu'elles ne sont pas ostensiblement négatives à leur sujet.

La presse écrite et internet (hormis les sites Web des chaines de télévisions et radios, qui obéissent aux mêmes règles sur tous les supports) ne sont, eux, pas soumis à ce contrôle, ce qui pose la question de l’utilité et l'obsolescence du rôle du CSA. Car, entre septembre 1986 et la loi instaurant le rôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel en période électorale, et aujourd’hui, le paysage médiatique a bien évolué, et internet a pris une place importante dans l’information.

Comment calculer l'égalité ?

Les principales chaines de télévision et de radio transmettent les relevés des temps de paroles des candidats et de leurs soutiens au CSA. Les chaines concernées sont : TFI, France 2, France 3, Canal +, France 5, M6, C8, France 4, France Ô, RMC découverte, BFM TV, CNews, LCI, France info :, France Inter, France Info, France culture, France musique, RTL, Europe 1, RMC, BFM Business, Radio Classique et Sud Radio.

Mais un passage au beau milieu de la nuit et un passage au JT de 20h n’ont pas le même impact pour les candidats, même à temps de parole et d’antenne égal. C’est pourquoi le CSA a défini des conditions comparables, en instaurant plusieurs tranches horaires : celle du matin, de 6h à 9h30 ; celles de la journée, de 9h30 à 18h ; celle de la soirée, de 18h à minuit ; et celle de la nuit, de minuit à 6h. Le conseil distingue également les émissions d’information des autres émissions, plus généralistes.

Quels sont les différents temps de la campagne ?

La loi du 25 avril 2016 a « modernisé » les règles applicables à l’élection, et instauré plusieurs moments dans la campagne, qui régissent différemment l'égalité du temps de parole.

À partir du 1er février, pendant la course aux parrainages, l’équité du temps de parole des candidats présumés ou déclarés et de leurs soutiens primait. Ce principe repose sur deux règles, établies par le CSA : la représentativité du candidat, c’est-à-dire la place de sa formation politique en France, ses résultats aux plus récentes élections… et d’autre part, son implication dans la campagne, c’est-à-dire l’organisation de réunions publiques, la participation aux débats, la volonté de se faire connaitre. Des règles forcément très défavorables aux « petits » candidats.

Du 20 mars - avec la diffusion officielle des noms des candidats - jusqu’au 9 avril, le temps de parole reposait, là-encore, sur l’équité des candidats et de leurs soutiens.

La campagne officielle, lancée ce lundi 10 avril, marque le début de l’égalité du temps de parole, et ce jusqu’au résultat officiel du 7 mai.

La veille et le jour du scrutin, le débat est suspendu à la télévision et à la radio. C’est la « période de réserve ». Les radios et chaines de télévisions ne peuvent diffuser ni sondages, ni propos électoraux.

Que fait le CSA, en cas de non-respect ?

En cas de non-respect, le CSA intervient d’abord simplement en signalant le déséquilibre aux chaines mise en cause. Si l’avertissement ne suffit pas, il peut infliger une sanction et mettre en demeure le média.

Outre les vérifications qu’il effectue de lui-même - une fois par semaine en période électorale, voire même une fois par jour à la fin de la campagne - le CSA peut être saisi soit par un candidat qui se sentirai lésé, soit par des particuliers.

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