«Belles roses fleuries dans des buissons», telle est la louange que saint Euloge fait de ces sœurs espagnoles qui furent martyrisées le 22 octobre 851 par les Sarrasins : Elodie et Nunilon.
Elles étaient nées d’un mariage mixte, un père musulman et une mère chrétienne. Le père, tolérant, meurt rapidement ; la maman se remarie avec un autre musulman, qui ne supporte pas la foi de ses deux belles-filles. Le beau-père prend prétexte d’un décret du quatrième émir de Cordoue, en 851, pour faire pression. Le décret prévoit que les enfants nés d’un parent musulman professant la foi chrétienne doivent apostasier ou mourir. Convoquées chez le cadi de Huesca, Nunilon et Elodie refusent de se convertir. Elles ont la tête coupée et leur corps est gardé par des sentinelles afin que les chrétiens ne puissent venir les prendre et les ensevelir.
Ce n’est qu’en 880 que les chrétiens purent récupérer les saintes reliques et les porter au monastère de Saint-Sauveur à Leyre, en Navarre.
Pensée spirituelle :
«Du fanatisme à la barbarie, il n’y a qu’un pas.» (Denis Diderot)
Courte prière de la liturgie mozarabe au temps d’Elodie :
«Ô Jésus, prépare un collyre et touche les yeux de notre cœur et de notre corps, de peur que notre aveuglement ne nous fasse retomber dans les ténèbres de l’erreur.»
Éphéméride du 22 octobre :
En 1656, le cardinal de Gondi, archevêque de Paris, reconnaît comme miraculeuse la guérison de Marguerite Périer, 10 ans, nièce et filleule de Blaise Pascal. Cela se passait le vendredi 24 mars précédent, dans la chapelle de Port-Royal de Paris. On l’appela «le miracle de la sainte épine». Le reliquaire avec la sainte relique avait été prêté aux religieuses pour une journée. Marguerite fut guérie d’une tumeur à l’œil gauche en touchant la sainte épine. Ce miracle eut un grand retentissement et contint un instant toutes les querelles contre les jansénistes.