Comment dire non au pape ? C’est la question vaine que se posa l’abbé de Moissac quand il reçut une missive romaine lui enjoignant de laisser son bon moine Gérald partir en Espagne avec le légat pontifical pour réformer ce pays.
Il le vit partir avec Bernard de Tolède. Ce dernier, ravi, apprécia la force de Gérald. Il l’envoya au Portugal après l’avoir ordonné évêque et nommé archevêque de Braga. Gérald réussit à ramener le clergé à la discipline et traqua tous les abus. Il est vrai que cet enfant du Quercy avait été un éminent enseignant de belles-lettres avant de devenir bibliothécaire de son abbaye. Il consacra un nombre impressionnant d’églises, s’opposa à tous ceux qui voulaient détourner les biens ecclésiastiques de leur finalité, et garda un souci permanent des pauvres. Prodiges et don de prophéties accompagnent ce saint évêque. Il meurt le 5 décembre 1109.
Pensée spirituelle :
«Celui qui n’est pas capable de se gouverner soi-même n’est pas digne d’être chef.» (Mgr Landrieux)
Courte prière :
«Sois béni, toi qui viens, tout rayonnant de Bonté.» (Liturgie maronite)
Ephéméride du 5 décembre :
En 1942, sortie du film Les visiteurs du soir de Marcel Carné à Paris, avec Arletty, Marie Déa, Alain Cuny, Jules Berry, Fernand Ledoux. Grand prix du cinéma français en 1943, cette œuvre fit sensation. Elle raconte comment Satan délègue deux de ses suppôts pour semer le désastre sur terre en 1485. L’un d’eux réussit sa mission et l’autre, succombant devant la pureté de celle qu’il devait tourmenter, sera, avec elle, changé en statue de pierre. L’écrivain Pierre Mac Orlan écrira en 1947 «Carné regarda par le trou de la serrure ; il entendit le ricanement de son jongleur et, pour finir, il entendit battre le cœur dans l’éternelle rédemption. Le mal seul comporte une si haute morale. Elle est d’intelligence catholique. L’humanité se damne pour connaître les blandices de l’absolution.»