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Tout savoir sur la Rafle du Vel d'Hiv'

Les cérémonies de commémoration du 70e anniversaire du Vel d'Hiv, en 2014. [PIERRE VERDY / AFP]

Marine Le Pen a crée la polémique en affirmant que «la France n'est pas responsable du Vel d'Hiv». Si beaucoup voient dans cette sortie une manière d'attirer les projecteurs à moins de deux semaines de la présidentielle, la candidate du Front National s'inscrit dans la ligne chère à son parti concernant l'Histoire de France : le refus de la repentance. 

La Rafle du Vel' d'Hiv a eu lieu le 16 juillet 1942. Ce our là et les suivants, près de 13.00 Juifs, dont 4.115 enfants, son arrêtés à leur domicile à Paris et en banlieue. Quelque  9.000 fonctionnaires français, dont près de 5.000 policiers, sont chargés de mener cette rafle. C'est alors Réné Bousquet, le chef de la police du régime collaborationiste de Vichy, qui les commande.  

Après leur arrestation, les Juifs sont emmenés au Vélodrome d'Hiver, situé sur le quai de Grenelle, dans le 15e arrondissement. Ils y sont retenus l'espace de quelques jours avant d'être envoyés vers les camps de Drancy (Seine Saint-Denis), Beaune-la-Rolande (Loiret) et Pithiviers. De là, il seront envoyés à la mort dans les camps d'extermination nazis. Selon les Historiens, seuls quelques dizaines d'adultes ont survécu à la Rafle du Vel d'Hiv'

Un tournant en 1995

Il a fallu attendre 1995 et l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République pour que l'Etat français reconnaisse officiellement son rôle dans cette tragédie. Soucieux de «raccommoder le tissu national», le Général De Gaulle avait en effet privilégié la vision d'une France unie contre l'occupant nazi et jeté un voile sur la collaboration, comme l'a expliqué l'Historienne spécialiste de la Shoah Annette Wieviorka. Tous les présidents qui suivront, jusqu'à Mitterrand, entretiendront la vision selon laquelle la seule vraie France était la France de la résistance, ignorant délibérant la France de Vichy, celle de la collaboration. 

Les procès d'Adolf Eichmann, de Klaus Barbie, de Maurice Papon ou encore de Paul Touvier, ainsi que les travaux des Historiens, feront toutefois prendre conscience du rôle joué par les fonctionnaires et la population française en général dans la collaboration avec les nazis, y compris dans leur entreprise d'extermination des Juifs. 

Ainsi en 1993, François Miterrand instaure la «journée national commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite 'gouvernement de l'Etat français' (1940 - 1944». Une commémoration fixé à la date d'anniversaire de la rafle du Vel' d'Hiv'. 

En 1995, Jacques Chirac sera donc le premier président français à admettre sans ambiguïté le rôle de la France dans la collaboration avec les nazis. «Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français». En 2012, François Hollande sera le premier à qualifier la rafle de «crime», «commis en France, par la France». 

Aujourd'hui, seuls les négationnistes et l'extrême droite contestent le rôle de la France dans la déporation des Juifs.

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