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XV de France : Bastareaud, les "petites ailes" du centre

Le centre français Mathieu Bastareaud lors d'un entraînement, le 14 mars 2014 au Stade de France [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Le centre français Mathieu Bastareaud lors d'un entraînement, le 14 mars 2014 au Stade de France [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Encore porté par l'élan de deux titres et d'une saison personnellement aboutie, le centre Mathieu Bastareaud est attendu au chevet d'un XV de France meurtri par une déroute face à l'Australie et désespérément en quête d'assise défensive.

L'atterrissage Down Under a été brutal pour le Toulonnais. Arrivé avec en soute deux trophées remportés à une semaine d'intervalle fin mai, Coupe d'Europe et Top 14, Bastareaud a déchanté quand ses partenaires en Bleu ont été rossés par les Australiens sous ses yeux, samedi soir à Brisbane (50-23).

"Sur le terrain tu les sens impuissants et tu es doublement impuissant en tribunes, souffle-t-il. Tu ne peux rien faire, tu es en survêtement, tu attends..."

"Même si je n'étais pas dans le groupe, je fais partie de l'aventure et c'est difficile à encaisser, ça fait mal, ajoute-t-il. Maintenant, on ne va pas se morfondre éternellement. A nous de relever la tête et de montrer qu'on a de l'orgueil."

C'est en tous cas gonflé de confiance que le centre (25 ans, 23 sél) a posé pied chez les Wallabies. Il ne les a jamais affrontés mais, à défaut, il en côtoie en club en la personne de son partenaire du centre Matt Giteau ou de l'aile Drew Mitchell.

Avec Giteau, Bastareaud a fait régner la terreur durant les phases finales européennes et nationales, concluant en beauté une saison pleine qui l'a vu aussi s'imposer avec le N.13 en équipe de France.

 

- Oublier la rade -

 

De quoi s'estimer au sommet de son art, fait de perforations dévastatrices mais aussi de très belles performances défensives, notamment au sol ? "Il y a une sorte d'euphorie, témoigne-t-il. C'est vrai qu'on a encore des petites ailes qui nous aident, mais ça peut aussi être vite coupé".

"C'est une succession de +si+ qui me permettent d'être ici: +si+ tu fais de bons matchs, +si+ tu t'entraînes bien... Ca s'est bien passé pour moi cette année, mais ça peut aller très vite", estime-t-il encore.

Le centre a ainsi dû s'imposer une discipline rigoureuse en arrivant en Australie.

Mentale tout d'abord, en effectuant une coupure avec son aventure en club, pendant que ses coéquipiers se fondaient dans la ferveur de la Rade.

"J'ai essayé d'évacuer au maximum ce qu'on a fait avec Toulon, détaille-t-il. Je me suis forcé à ne pas regarder les photos, les images. Je pensais que ça me ferait un peu mal si je regardais ça. Je pourrais me dire: +regarde ce que tu loupes+. Et je ne serais pas arrivé mentalement à la disposition de l'équipe."

 

- Panser les plaies -

 

Il a aussi fallu faire attention au physique, en s'astreignant à du travail supplémentaire, "du cross fit (NDLR: cocktail d'exercices de gym, de cardio et d'haltérophilie ou de force athlétique), pas très long mais intense. Ca me prend 20 minutes et quand tu en sors tu te sens bien."

Ce genre de bonus routinier, "avant je ne voulais pas en entendre parler. J'ai intégré cela et ça me plaît de le faire, assure-t-il. Je suis plus demandeur car je vois que ça me fait du bien."

Bastareaud a aussi tenté samedi soir et dimanche de panser les plaies de ses partenaires qui "étaient tous abattus".

"Mon rôle, c'est de les aider à sortir la tête du seau. C'est une grosse claque quand tu prends 50 pions. Il faut être à l'écoute, échanger, essayer de trouver les bons mots, et dans ces moments-là, ils ne viennent pas comme ça."

Pour ce "nouveau cycle de préparation" qui s'est amorcé lundi, Bastareaud devrait s'immiscer dans le XV de départ, alors que l'équipe cherche du sang neuf pour se projeter vers l'avant, gagner des duels et endiguer à la source les vagues d'attaque australiennes.

"Si on ne les agresse pas défensivement, c'est une équipe difficile à contrer", assure-t-il.

"On a envie de jouer, de laver l'affront et aussi de se jauger, poursuit-il. On est à un an de la Coupe du monde, c'est le moment d'avoir des certitudes." Serein et régulier, Bastareaud en devient une.

 

 

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