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6 Nations : Une France sans imagination bat l'Ecosse

La France (en rouge) a toutes les peines du monde pour battre l'Ecosse.[MIGUEL MEDINA / AFP]

Il ne faudra retenir que le bénéfice de la victoire (15-8) pour le XV de France face à l'Ecosse, samedi en ouverture d'un Tournoi des six nations où tous les espoirs sont encore permis pour les Bleus à condition de hausser leur niveau.

 

A une semaine d'aller défier l'Irlande, tenante du titre, dans son jardin de Lansdowne Road, les Français n'ont guère séduit face au XV du Chardon, qui n'a toujours pas gagné au Stade de France depuis 1999.

Finalement, cette confrontation entre le XV du Coq et l'Ecosse aura été à l'image des précédentes éditions. Heurtée, disputée la peur au ventre côté français, parfois brouillon, mais à l'issue immuable depuis 2006 puisqu'encore enlevée par les Bleus.

 

Pas de gages de sérénité

Difficile de situer ce match dans la lignée des tests d'automne, lors desquels la France avait eu la peau des Wallabies australiens (29-26) et manqué d'un rien de s'offrir celle des Pumas argentins (défaite 18-13). On y avait constaté quelques progrès dans le jeu et une brise d'enthousiasme soulevée par l'entrée en piste de quelques nouvelles têtes, à l'image de l'ailier Teddy Thomas.

Jamais dépassé au score, le XV de France n'a pas vraiment donné non plus de gages de sérénité samedi devant un public congelé.

 

Manque d'imagination et de précision

Trop souvent les hommes de Philippe Saint-André ont dégagé l'impression de réciter un rugby stéréotypé mais guère efficace. Débitant leur leçon comme de bons élèves, en s'essayant à quelques combinaisons inédites, ils se sont aussi pris les pieds dans le tapis, manquant ici de précision, là d'imagination.

Et sans doute l'arrivée de Vern Cotter aux commandes de l'Ecosse l'été dernier y est pour quelque chose. L'ancien manager de Clermont (2006-2014) avait, dit-on, coché la date de ce rendez-vous depuis longtemps. Et il y a fort à parier qu'en fin tacticien et connaisseur du jeu français, lui aussi avait bien révisé l'examen.

 

En panne d'efficacité

Porté par son exceptionnel arrière Stuart Hogg, le XV du Chardon a procuré quelques sueurs froides à son adversaire. Mais, pris en puissance, acculé dans son camp et sevré de ballon dans les vingt dernières minutes, il a finalement dû rendre les armes sans démériter, comme face aux All Blacks en novembre dernier (24-16).

Au moins les Ecossais pourront se targuer d'avoir inscrit le seul essai du match, par l'ailier remplaçant Dougie Fife (24 ans, 3 sél), entré prématurément en jeu à la place de Tommy Seymour et tout heureux de conclure une très belle séquence de ses partenaires juste avant la pause.

 

Pas d'essais côté français

Les Français, eux, ont dû se contenter de l'ordinaire, à savoir cinq pénalités de l'ouvreur Camille Lopez et une noria de regrets nés d'occasions manquées. Symbole de la gabegie offensive, cette percée solitaire sur 45 mètres de l'ailier Yoann Huget à neuf minutes de la fin, piteusement gâchée par un en-avant devant la ligne.

Les partenaires du capitaine Thierry Dusautoir, qui arboraient pour la première fois depuis 1959 un maillot rouge, ont en somme fait la différence sur des ingrédients tout simples: un peu plus disciplinés au sol, bien organisés en conquête statique, usant de ballons portés intelligemment construits.

 

Le banc a fait la différence

Surtout, une nouvelle fois, l'apport du banc à fait la différence à l'heure de jeu. Les entrées du pilier droit Uini Atonio, du deuxième ligne Romain Taofifenua ou encore du talonneur Benjamin Kayser ont apporté une importante bouffée d'oxygène aux Français qui ont étendu leur emprise sur la rencontre. Sans, il est vrai, y ajouter de cette damnée efficacité après laquelle court l'encadrement du XV de France.

Ils ont certes tenté d'emballer la rencontre dans l'ultime quart d'heure, imprimant au match une tournure de plus en plus débridée. 

Mais en laissant échapper quasi systématiquement leurs ballons d'attaque au contact face à des Ecossais courageux, ils ne parvinrent jamais à s'ouvrir la dernière porte. 

 

 

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