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L’ovalie réduite en charpie, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[MERIADECK POUR DIRECT MATIN]

Comme prévu, l’équipe de France de rug­by s’est fait joyeusement concasser par les All Blacks (62-13) en quart de finale d’une Coupe du monde annoncée, bien avant le début du tournoi, comme une catastrophe. Rien de surprenant, donc.

Déjà ultradominée par l’Irlande six jours plus tôt (la même Irlande qui a quand même pris 40 points contre l’Argentine…), la France est repartie les fesses rouges et la tête pleine de coups et de questions.

Soyons tout de suite très clairs, je n’y connais pas grand-chose au rugby et ça m’intéresse de moins en moins. Voir quinze mecs qui font de la musculation depuis des mois être incapables de se faire une passe, ça interpelle même le béotien.

Quand j’étais plus jeune, Serge Blanco, Philippe Sella, Didier Codorniou ou Jérôme Gallion m’ont fait rêver. On voyait autre chose que des brutes épaisses foncer tout droit dans le mur adverse. On me dira, ce n’est plus le rugby moderne et professionnel. O.K. Si on veut. Mais les Blacks, ils font quoi ? Les Ecossais, qui ont échoué d’un cheveu contre l’Australie, ils ont fait quoi ?

Aujourd’hui, le seul coupable serait le Top 14, meilleur championnat du monde, pourtant qualifié de compétition ridicule par l’entraîneur néo-zélandais. A l’évidence, on joue trop de matchs en France. On en a même la preuve par l’absurde, puisque les clubs hexagonaux disputent le championnat en pleine Coupe du monde.

A une époque, les Bleus avaient «le french flair». Je me souviens du titre du Times lors de la victoire tricolore des Blacks de Lomu à Twickenham en 1999 : «Seul les incroyables français peuvent faire ça.» Sous la plume d’un Anglais, c’est quelque chose.

Philippe Saint-André fut donc le coach de cette équipe qui ne gagne rien depuis des années, qui ennuie et qui s’ennuie. De toute façon, on connaissait son remplaçant avant le début du tournoi. Guy Novès se retrouve, comme prévu, avec un champ de ruines sous ses yeux. Aura-t-il seulement les moyens de faire mieux ? Sera-t-il écouté ? Rien n’est moins sûr. Mais si rien ne bouge, on pourra dire exactement la même chose dans quatre ans. 

 

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