Des scientifiques travaillant sur la transmission du paludisme aux femmes enceintes ont découvert, par hasard, qu’une protéine de cette maladie transmise par les moustiques pourrait permettre de lutter contre le cancer.
Les chercheurs tentaient d’expliquer pourquoi les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables au paludisme lorsqu’ils ont constaté que cette maladie produisait une protéine qui se fixe sur une molécule de sucre présente dans le placenta. Or, cette molécule est présente dans la plupart des cancers, souligne dans un communiqué l’équipe de scientifiques de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), de la Régie de la santé Vancouver Coastal et de l’Agence britanno-colombienne de lutte contre le cancer.
Selon ces derniers, la protéine du paludisme appelée VAR2CSA pourrait donc être utilisée dans le traitement du cancer. «Quand mes collègues ont découvert comme le paludisme utilise la protéine VAR2CSA pour s’intégrer dans le placenta, nous avons immédiatement vu son potentiel pour développer des traitements contre le cancer», explique Mads Daugaard, professeur et chercheur à la Régie de la santé Vancouver Coastal. Pour confirmer cette hypothèse, l’équipe a donc mené des expériences sur des tumeurs cancéreuses humaines implantées dans des souris. Les résultats se sont révélés positifs, les chercheurs constatant que les tumeurs avaient cessé de se développer.
«C’est presque ironique de voir qu’une maladie aussi destructrice que le paludisme peut potentiellement être exploitée pour traiter le cancer», souligne Ali Salanti, professeur en immunologie et microbiologie à l’université de Copenhague.
Deux laboratoires pharmaceutiques se sont d’ores et déjà portés volontaires pour lancer des essais cliniques sur les humains.