En direct
A suivre

Une opération de la prostate vire au drame

N'ayant pas eu connaissance de ces incidents, la famille n'a compris que plus tard les circonstances de la mort du patient.[AFP]

Une plainte pour «homicide volontaire» a été déposée à l’encontre d’un chirurgien qui a perdu un patient lors d’une simple opération de la prostate.

En janvier 2014, un retraité de 60 ans était venu se faire opérer dans le centre hospitalier Jacques-Cœur à Bourges (Cher) pour un nodule sur la prostate, une opération bénigne, raconte le Parisien ce lundi. Il était alors "en pleine forme" selon sa fille. Mais quelques heures plus tard, l'homme avait été emporté par un arrêt cardiaque causé par une importante hémorragie. Il avait ensuite été incinéré sans qu’aucune autopsie n’ait pu être réalisée. C’est seulement quelques semaines plus tard que sa famille avait découvert par une connaissance que le chirurgien-urologue avait été suspendu de toute activité au bloc, après que les anesthésistes avaient signalé leur refus de travailler à nouveau avec lui.

Le compte-rendu de l’anesthésiste concernant l'opération en question est accablant. Ce fameux jour, le chirurgien incriminé arrive "agité, en colère, parlant fort", et insulte une infirmière. L’anesthésiste lui rappelle que le patient entend tout ce qui est dit dans la pièce. Le chirurgien est décrit comme «inaccessible à tout raisonnement» mais aucun autre urologue n’est disponible.

"Une véritable boucherie"

L’opération commence alors, et l’anesthésiste décrit "une insuffisance de maîtrise de certains gestes chirurgicaux, réalisés de façon brutale et violente, qui ont causé une hémorragie importante". L'anesthésiste signale "à plusieurs reprises que le patient n'est pas bien et qu'il faut arrêter l'intervention". Malgré les multiples avertissements de l’équipe, l’intervention ne prendra fin que plusieurs minutes plus tard, avant le décès du patient. Face au drame, le chirurgien a commencé à frapper ce dernier avant de s'en prendre à son équipe. Laquelle parvient à la conclusion que cette intervention a été "une véritable boucherie", "indigne de n'importe quel bloc opératoire", toujours selon Le Parisien. 

N'ayant pas eu connaissance de ces incidents, la famille n'a compris que plus tard les circonstances de la mort du patient, en récupérant auprès de l'établissement le dossier médical. Lequel, une première fois incomplet, a été réclamé une deuxième fois par les proches. Une procédure est désormais en cours et une plainte a été déposée, le chirurgien n’exerçant plus durant ces investigations. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités