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Bientôt une taxe «malbouffe» en France ?

Avec plus de 24 millions de Français en surpoids ou obèses en 2012, les coûts liés à la santé gonflent chaque année.[Max Slowik / Wikicommons]

Le Trésor songerait à taxer les produits hautement caloriques afin de lutter contre l’obésité, qui s’accentue en France, et ainsi faire des économies.

Car l’obésité coûte chère à la France. Avec plus de 24 millions de Français en surpoids ou obèses en 2012, les coûts liés à la santé gonflent chaque année, selon une récente étude du Trésor. Il faut dire que les personnes souffrant de problèmes de poids sont davantage concernées par des problématiques de diabète, d'hypertension, de cancers et autres maladies respiratoires. Si bien que le coût social de la surcharge pondérale s’élève actuellement à environ 20 milliards d’euros, soit 1% du PIB.

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Dans le détail, l’étude publiée jeudi souligne que les dépenses de l'assurance-maladie s’élèvent à 17 milliards d’euros tandis que celles liées aux journées non travaillées s’estiment à 7 milliards d’euros. Ces valeurs sont contrebalancées par des économies de dépenses (7 milliards d’euros) concernant les pensions de retraite liées à une mortalité précoce constatée chez les personnes obèses. Cette situation tend à empirer dans les années à venir puisque la part d’obèses dans la population française grimpe de 4,1%  par an sur la période 1997-2012.

Contrepoids

Face à ce constat, la Direction générale du Trésor songerait donc à une solution fiscale. Ce ne serait pas la première fois que Bercy taxerait certains aliments. Depuis 2012, il existe ainsi une contribution sur les boissons sucrées rapportant à l’Etat 400 millions d’euros. L’idée serait aujourd’hui d’étendre ce système à tout produit à haute valeur calorique et non plus un seul nutriment. La taxe serait alors élevée, afin que l’effet soit davantage dissuasif.

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Cette hausse des prix pose toutefois un problème de fond majeur. Pauvreté et obésité étant très souvent liées, Bercy ne souhaite pas que ces taxes pèsent trop sur les personnes aux revenus modestes. Comme contrepoids, il serait ainsi adjoint une mesure de redistribution, telle qu’une hausse du RSA. D’autres mesures non-couteuses pourraient par ailleurs voir le jour telle que de l’incitation inconsciente à la prise de décisions des consommateurs ou la réalisation de campagnes de prévention plus ciblées.  

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