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Dons d'organes : les Suisses valident le passage au consentement présumé

En Suisse, les dons d'organes sont à 60% refusés lors des entretiens avec la famille. [JAVIER SORIANO / AFP]

Les Suisses ont accepté ce dimanche 15 mai la proposition visant à augmenter les dons d'organes grâce au passage au modèle du consentement présumé comme en France. Un principe dénoncé par certains, qui évoquent un problème éthique.

Selon les premières estimations de l'institut de sondage gfs.bern, 59% des électeurs ont accepté la modification de la loi sur la transplantation. Jusqu'à présent, une personne qui souhaite faire don de ses organes devait donner son consentement de son vivant. Désormais, qui ne souhaite pas donner ses organes devra le signaler explicitement.

Ces cinq dernières années, environ 450 personnes par an en moyenne ont reçu en Suisse -qui compte plus de 8,6 millions d'habitants- un ou plusieurs organes prélevés sur des personnes décédées. Mais fin 2021, il y avait plus de 1.400 personnes sur liste d'attente.

L'an dernier, 72 personnes sont décédées alors qu'elles étaient en attente d'un don, selon la fondation nationale Swisstransplant.

Actuellement, il arrive souvent que la volonté de la personne concernée ne soit pas connue. C'est donc aux proches de se prononcer. Dans la majorité des cas, ils s'opposent au don d'organes, selon les autorités.

Un taux de refus des dons d’organes très élevé

Le taux de refus de plus de 60% relevé au cours des entretiens avec les proches est l'un des plus élevés au niveau européen, et ce alors même que des sondages montrent que 80% de la population suisse est favorable à un don d'organes, indique Swisstransplant.

La réforme prévoit que les Suisses seront considérés comme donneurs en cas de mort cérébrale à moins d'avoir exprimé son opposition de son vivant, en s'inscrivant sur un registre de la Confédération ou en le signifiant à ses proches.

Les conditions médicales pour faire un don seront les mêmes qu'aujourd'hui : seules pourront faire don de leurs organes les personnes qui meurent dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital, et le décès devra avoir été constaté «sans équivoque par deux médecins».

Les proches continueront d'être consultés et ils pourront refuser tout don s'ils savent ou supposent que la personne concernée s'y serait opposée.

Le Conseil fédéral et le Parlement attendent de la modification de la loi une augmentation du nombre de dons d'organes. Selon les autorités suisses, la plupart des pays européens, notamment la France, l'Italie, l'Autriche et l'Espagne, appliquent le modèle du consentement présumé, et enregistrent en moyenne un pourcentage de dons plus élevé que la Suisse.

Opposé à la réforme, un comité, co-présidé par une infirmière et un médecin, avait lancé un référendum, faisant valoir que la réforme viole le droit à l'autodétermination et à l'intégrité physique des personnes.

Le don d'organes, avait indiqué ce comité soutenu par des politiciens de droite, «n'est éthiquement justifiable que si la personne concernée a donné son consentement explicite de son vivant».

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