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Covid-19 : le Conseil scientifique sera dissous à la fin du mois

Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a salué un «groupe très uni».[Ludovic MARIN / AFP]

La fin de l'état d'urgence sanitaire en France, prévue pour le 31 juillet, sonnera aussi celle du Conseil scientifique. Un comité d'un nouveau genre prendra alors le relais.

Après quasiment deux ans et demi d'activité, le Conseil scientifique doit être dissous à la fin du mois. La pandémie de Covid-19 n'est pas terminée mais la France sortira officiellement de l'état d'urgence sanitaire le 31 juillet, ce qui explique la disparition de ce comité.

Puisque le pays traverse sa septième vague épidémique, a priori en phase descendante, le Conseil scientifique a toutefois publié un ultime avis, d'une cinquantaine de pages, ce mercredi 20 juillet. Intitulé «Vivre avec les variants», il n'est ni «un testament, ni un retour d'expérience alors même que l'épidémie n'est pas terminée», mais plutôt une «boussole».

Dans ce document, l'instance sanitaire esquisse des scénarios pour les prochains mois. Elle estime qu'une diminution progressive de l'impact du SARS-CoV-2 est envisageable, notamment grâce à l'immunité de la population post-vaccinations et post-infections. Des «pics de circulation du virus à court terme» sont toutefois prédits.

Plusieurs «points d'attention» sont également dégagés, parmi lesquels le «problème de santé publique» des Covid longs, la santé mentale, mais aussi «un épuisement de l'hôpital» aux «effets délétères sur les soins» et sur la riposte face à de futures vagues épidémiques. La situation des «fragiles et précaires» ainsi que celle des Outre-mer doivent aussi faire l'objet d'une attention particulière.

Après le 31 juillet, un «comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires», qui ne sera pas exclusivement dédié au Covid-19, prendra le relais du Conseil scientifique. Le ministre de la Santé, François Braun, a jugé «indispensable» de créer «un comité pérenne, constitué de diverses disciplines scientifiques».

Puisque «les risques évoluent», «non seulement infectieux mais aussi liés à la qualité de l'air, de l'eau et de la terre, à l'impact du changement climatique», ce nouvel organe sera chargé de considérer ensemble «la santé humaine, animale, végétale dans un environnement sain».

La création d'un «Conseil de la Science» suggérée

La création de ce comité doit encore être formalisée par le gouvernement, a priori par décret. Sa composition sera confiée aux ministres de la Santé et de la Recherche. Il n'est pas exclu que certains membres du Conseil scientifique en fassent partie.

Dans leur dernier avis, ces derniers suggère en outre la création à l'automne d'un «Conseil de la Science». Rassemblant des scientifique de haut niveau, son rôle serait d'éclairer l'exécutif «sur les avancées de la Science et ce, indépendamment des crises».

Cette ultime recommandation du Conseil scientifique intervient après deux ans et quatre mois de mobilisation, rythmés par «plus de 300 réunions» et de nombreuses interventions de ses membres dans les médias.

Né mi-mars 2020, ce groupe a rassemblé une dizaine de scientifiques aux compétences diverses : infectiologues, épidémiologistes, soignants, anthropologue, sociologue, gériatre, vétérinaire, pédopsychiatre... Près de 90 avis ou notes ont été délivrés, regorgeant de conseils pas toujours suivis par l'exécutif.

Lors d'une conférence de presse virtuelle aux airs d'au revoir, Jean-François Delfraissy, président de l'instance, a décrit «un groupe très uni» qui a «partagé beaucoup de défaites mais aussi de succès» et entretenu «des relations parfois complexes avec le politique». Selon lui, le Conseil scientifique a, au cours de cette pandémie, «progressivement appris a avoir de l'humilité et à dire, à certains moments, qu'on ne savait pas».

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