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Variole du singe : la plupart des cas transmis lors de relations sexuelles, confirme la plus vaste étude menée sur la maladie

L'étude est parue dans la revue scientifique New England Journal of Medicine.[Jonathan NACKSTRAND / AFP]

La vaste majorité des cas récents de variole du singe ont été transmis lors d'un contact sexuel, avance la plus large étude réalisée jusqu'ici. Elle montre par ailleurs que l'immense majorité des personnes touchées sont des hommes gays.

Une étude publiée la semaine dernière dans la revue scientifique New England Journal of Medicine indique qu’un contact sexuel avait provoqué 95 % des cas de contaminations de variole du singe, sur plus de 520 analysées effectuées entre fin avril et fin juin, dans 16 pays différents.

«Il est important de souligner que la variole du singe n'est pas une infection sexuellement transmissible dans le sens traditionnel du terme ; elle peut s'attraper par n'importe quel contact physique proche» avec une personne infectée, a toutefois tenu à préciser l'auteur principal de l'étude, John Thornhill. «Mais notre travail suggère que la majorité de la transmission jusqu'ici est liée à une activité sexuelle», sans que cela soit la seule cause.

Les lésions cutanées observées, principalement anales, sur les parties génitales ou la bouche, pourraient représenter les zones d'inoculation, note également l'étude.

Par ailleurs, l'analyse du sperme de 32 personnes a montré la présence de l'ADN du virus dans 29 cas, mais d'autres études sont requises pour déterminer si la transmission peut effectivement avoir lieu par cette voie.

Aucun décès, mais un bilan à nuancer

Le travail des scientifiques a également mis en avant que 98 % des cas étudiés étaient des hommes gays ou bisexuels. Leur âge médian était de 38 ans. Aucun décès n'a été enregistré parmi les cas étudiés, et la plupart étaient des cas légers. Malgré tout, 13 % ont été hospitalisés. Les raisons principales étaient la douleur dans la région ano-rectale, ou des infections cutanées. Mais aucune complication grave n'a ensuite été observée.

Il a aussi été précisé que 41 % de ces hommes étaient infectés par le VIH, le virus du sida, mais la grande majorité d'entre eux étaient sous traitement.

Ce lundi, l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gay, bi et trans, qui fédère une soixantaine d'associations) a tenu à pointer «l’inaction, le manque de préparation et de transparence du gouvernement». «Cette épidémie touche très majoritairement (plus de 9 cas sur 10) des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Pour certains / certaines d’entre nous, la nouvelle a fait ressurgir le traumatisme des années sida», a-t-elle décrit dans un communiqué.

Elle a notamment dénoncé les «difficultés à prendre rendez-vous» pour se faire vacciner et des «livraisons de doses de vaccin insuffisantes», de même que les lieux d’injection ou les créneaux disponibles sur Doctolib. Elle a également demandé une «prévention accrue, factuelle et non-jugeante», en rappelant «le droit à chacun et chacune de vivre sa sexualité pleinement avec le nombre de partenaires qu’ils ou elles souhaitent, tout en prenant en compte la réalité de l’épidémie».

Des symptômes différents qu’en Afrique

Pour en revenir à l’étude, chez 23 personnes présentant un historique clair de leur infection, la période d'incubation (avant que de premiers symptômes n'apparaissent) était d'une semaine, mais pouvait s'étendre de trois à vingt jours, a-t-elle noté.

Comme cela a préalablement été rapporté, elle souligne que les symptômes observés diffèrent de ceux habituellement repérés dans les pays africains où la maladie est endémique. Notamment le fait que les éruptions cutanées se concentrent sur certaines zones. Des lésions ont été observées chez 95 % des personnes, dont la zone génito-anale dans 73% des cas.

Le nombre de lésions variait grandement d'une personne à l'autre, mais il était généralement de moins de 10.

En France, 1.567 cas de variole du singe sont confirmés, selon le dernier bilan de Santé publique France, établi jeudi. Il y en avait 912 la semaine précédente.

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