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Choléra : l'OMS observe une «recrudescence inquiétante» de la maladie dans le monde

Le choléra, une infection diarrhéique aiguë provoquant une déshydratation parfois mortelle, se contracte par l'absorption d'eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae. [Delil SOULEIMAN / AFP]

Le monde fait face à une «recrudescence inquiétante» du choléra, après des années de déclin. Cette maladie est aujourd'hui favorisée par les effets du changement climatique, a averti l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ce vendredi 30 septembre.

Une situation épidémique qui inquiète. Vendredi, l'Organisation mondiale de la santé a alerté sur le fait que le monde fait face à une «recrudescence inquiétante» du choléra. En Syrie, cinquante-trois cas de choléra ont été recensés et sept personnes en sont mortes ces dernières semaines.

Au total, 26 pays ont fait état d'épidémies durant les neuf premiers mois de l'année, contre moins de 20 par an entre 2017 et 2021, selon l'OMS.

«Après des années de déclin, nous constatons une recrudescence inquiétante des épidémies de choléra dans le monde entier au cours de l'année écoulée», a déclaré le chef d'équipe de l'OMS pour le choléra et les maladies diarrhéiques épidémiques, Philippe Barboza, lors d'un point de presse à Genève.

«Non seulement il y a un plus grand nombre d'épidémies, mais les épidémies elles-mêmes sont plus importantes et plus meurtrières», a-t-il relevé. Selon l'expert, le taux moyen de létalité lié au choléra enregistré en 2021 est presque trois fois plus élevé qu'au cours des cinq précédentes années.

Evénements climatiques extrêmes

Le choléra, une infection diarrhéique aiguë provoquant une déshydratation parfois mortelle, se contracte par l'absorption d'eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio cholerae. Il se développe dans des zones souvent peuplées, avec des accès limités à l'eau potable ou dépourvues de réseaux d'assainissement adaptés.

«Les événements climatiques extrêmes tels que les inondations, les cyclones et les sécheresses réduisent davantage l'accès à l'eau potable et créent un environnement idéal pour le développement du choléra», a souligné Philippe Barboza. «A mesure que les effets du changement climatique s'intensifient, nous pouvons nous attendre à ce que la situation s'aggrave si nous n'agissons pas dès maintenant pour stimuler la prévention du choléra», a-t-il ajouté.

L'OMS ne dispose pas de données sur le nombre de décès liés au choléra faute de statistiques disponibles dans les pays touchés, parmi lesquels la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Inde, le Bengladesh, le Pakistan, le Népal, l'Afghanistan et la zone de la Corne de l'Afrique.

En l'absence de traitement, c'est aujourd'hui encore une maladie mortelle. Mais la plupart des personnes infectées n'auront aucun symptôme ou que des symptômes bénins et peuvent être traitées avec succès avec des sels de réhydratation orale. Il existe des vaccins mais en nombre insuffisant car la demande dépasse l'offre.

Selon Philippe Barboza, il reste encore quelques millions de doses pour cette année. Selon l'expert, le principal problème est qu'il n'existe qu'un seul fabricant de vaccins.

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