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Drogue : quelles sont les 5 substances les plus nocives pour l'homme ?

Un consommateur de crack, dans le quartier de Stalingrad, à Paris, en 2020. [JOEL SAGET / AFP]

Qu'elle soit consommée de manière récréative ou en réaction à un état dépressif, la drogue entraîne son lot de conséquences sur le cerveau et les organes. Voici cinq des substances les plus nocives pour l'homme.

Des effets pouvant être dévastateurs pour l'organisme. La drogue, ce «produit susceptible d’entraîner une dépendance physique et/ou psychique», comme l'indique le site gouvernemental drogues.gouv.fr, peut être dangereuse pour l'homme.

La revue médicale suisse a récemment publié son classement des substances les plus nocives, s'accordant avec plusieurs autres études publiées dans le passé.

héroïne 

L’héroïne, un opioïde hémisynthétique, est «fabriquée à partir de morphine traitée chimiquement», explique le Center for Addiction and Mental Health. Sa consommation peut s'effectuer de plusieurs manières, que ce soit en injection intraveineuse, par voie nasale ou encore fumée. Selon le docteur Hervé Gourlain, du service toxicologique de l'hôpital Lariboisière à Paris, «les effets ne sont pas les mêmes selon les différents modes de consommation». 

Les principaux risques liés à la consommation d’héroïne sont l'overdose, la transmission de maladies (VIH, hépatites B et C) en cas de partage des seringues entre plusieurs toxicomanes, et une diminution importante de la respiration, indique Santé publique France. D'après les données du Rapport européen sur les drogues publié en 2021 par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, le taux de mortalité due aux surdoses dans l’Union européenne était estimé à 14,8 décès par million d’habitants, âgés de 15 à 64 ans, dont 76% liées à l'héroïne, en 2019. 

Dans leur présentation du bilan sur la lutte contre les drogues, le 1er mars, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti ont annoncé une hausse considérable des saisies d’héroïne sur le sol français, entre 2022 et 2021. Plus d'1,4 tonne d’héroïne a été saisie l'an dernier, soit plus de 8% de plus qu'en 2021, ont précisé les deux ministres. 

crack 

Le crack est un dérivé très addictif de la cocaïne, principalement issu de la fabrication artisanale par les narcotrafiquants, qui s'est fait connaître au début des années 1980 aux Etats-Unis. 

Consommée par inhalation à l'aide d'une pipe, mais surtout en injection intraveineuse, cette drogue très puissante engendre notamment des convulsions, et dans les cas les plus graves des AVC, en cas de surdose. Mais la principale séquelle constatée chez les consommateurs de crack reste d'ordre psychiatrique. 

«La difficulté, c'est que le crack est extrêmement addictif, et ce, dès la première prise par le consommateur», confie le docteur en toxicologie Hervé Gourlain. 

Une étude réalisée par l'Université fédérale de Sao Paulo (Unifesp) publiée en 2012 expliquait que le Brésil était le pays comprenant le plus de consommateurs de crack au monde. Pas moins d'un million de personnes prendraient régulièrement cette drogue, selon le rapport. 

cocaïne

La cocaïne est actuellement l'une des drogues les plus consommée en Europe, bien qu'elle reste loin derrière le cannabis. Selon le rapport européen sur les drogues rendu public en 2021, 3,5 millions de personnes ont consommé de la poudre blanche sur l'année 2021, au sein de l'Union européenne. Un chiffre qui grimpe à 13,8 millions de personnes, (âgées de 15 à 64 ans) toutes périodes confondues. 

A titre de comparaison, le cannabis a été consommé par 22 millions de personnes au sein de l'Union européenne, en 2021, alors que plusieurs pays tels que la Hollande, la Suisse où la Belgique ont des politiques moins répressives sur la consommation, à l'inverse de la France où la consommation reste parfaitement interdite

Prise en inhalation dans la grande majorité, la cocaïne (mélange de la poudre de coca et d'autres substances chimiques néfastes comme l'éther éthylique, acide chlorhydrique avant d'être coupée avec du sucre) affecte le cerveau du consommateur. Selon Santé publique France, cette drogue entraîne «un surrégime» de l'activité cérébrale, qui simule une «absence de fatigue, augmente l'impression d'être vif, et donne une sensation de force», chez le consommateur. 

En définitive, la prise de cette substance peut engendrer des problèmes respiratoires, cardiovasculaires et même psychiatriques, voire des overdoses «en cas d'association avec d'autres produits tels que l'alcool», explique le docteur Hervé Gourlain.

La cocaïne, souvent en présence d'autres opioïdes, a été responsable de la mort de 110 personnes en France, sur l'année 2019, selon les données de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, peut-on lire sur le site de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). 

alcool

Si l'alcool n'est pas la première substance à laquelle on pense immédiatement lorsque l'on évoque le sujet de la drogue, c'est bel et bien l'une des plus dévastatrices chez l'Homme. En effet, la présence d'éthanol, obtenue après la distillation ou la fermentation de fruits, dans une boisson alcoolisée engendre de fortes réactions. 

Il est un agent psychotrope mais aussi un neurodépresseur, qui une fois ingéré rend euphorique, puis passe dans le système sanguin. 

Selon les chiffres de Santé publique France, 41.000 personnes sont mortes à cause de l'alcool en 2015 dans l'Hexagone, avec 30.000 décès chez les hommes et 11.000 pour les femmes. L'Agence nationale de santé publique explique que «même sans être un grand consommateur d'alcool», on s'expose à des risques de «cancer, des maladies cardiovasculaires, ainsi que des troubles psychiques et du système nerveux». 

En 2010, une étude publiée par la revue scientifique britannique The Lancet avait déjà alerté sur les dangers de l'alcool au Royaume-Uni, décrit comme étant «étant plus nocif que l'héroïne et le crack», après analyses. 

nicotine

Le tabac reste un fléau. En vente libre dans la majeure partie des pays du globe, la cigarette renferme la substance à l'origine de l'addiction du fumeur, la nicotine. 

Cet alcaloïde toxique issu du tabac est un agent psychotrope, qui menace la santé de plus d'1,30 milliard de fumeurs à travers le monde, selon les chiffres de 2022 de l'Organisation mondiale de la Santé

Selon l'instance mondiale, le tabac sera responsable de la mort de 8 millions de personnes d'ici à 2030, notamment à la suite de cancers. Comme écrit sur les paquets de cigarettes, «fumer provoque des AVC, des handicaps et reste très néfaste pour l'enfant à naître» si la femme enceinte continue de fumer durant la grossesse. 

«Il reste encore un long chemin à parcourir, et les sociétés productrices de tabac tenteront toujours par tous les moyens de défendre les immenses profits qu’elles accumulent en distribuant leurs marchandises meurtrières. Nous invitons tous les pays à utiliser au mieux les différents outils efficaces à leur disposition pour aider les gens à se sevrer du tabac, et ainsi sauver des vies», a expliqué le Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l'Organisation mondiale de la Santé. 

Ce classement n'est pas définitif ni officiel, et a été établi en confrontant plusieurs études sur le sujet. 

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