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Santé : le Covid-19 a causé une recrudescence des infections nosocomiales en France

L'enquête a permis de démontrer que quatre bactéries étaient impliquées dans près d'un cas sur deux d'infection nosocomiale. [SEBASTIEN BOZON/AFP]

Dans un communiqué publié ce vendredi 26 mai, Santé publique France a alerté sur la recrudescence des infections nosocomiales ces dernières années, notamment lors de la pandémie de Covid-19. Selon cette source, un patient hospitalisé sur 18 était concerné par ce type d’infections.

Chaque année, près de 4.200 décès liés à des maladies nosocomiales sont recensés en France. Dans un communiqué publié ce vendredi 26 mai, Santé publique France (SpF) a alerté sur la recrudescence des infections nosocomiales ces dernières années, notamment lors de la pandémie de Covid-19.

En baisse progressive entre 2001 et 2012, puis en stagnation de 2012 à 2017, la proportion de patients infectés dans un établissement de santé a augmenté de 14,7% entre 2017 et 2022.

«La proportion de patients infectés est supérieure à celle d'il y a cinq ans, mais les infections Covid nosocomiales représentent la moitié de l'augmentation», a analysé Anne Berger-Carbonne, responsable de l'unité Infections associées aux soins et résistance aux antibiotiques au sein de SpF.

En excluant les cas de Covid nosocomiaux, la proportion de patients infectés l’an dernier a connu une légère hausse de 7,5% jugée «non significative» par rapport à celle estimée en 2017, selon l'agence sanitaire.

L’étude a dévoilé que «par rapport à 2017, les patients hospitalisés en 2022 présentaient des risques accrus de complication infectieuse», en raison de profils plus vulnérables ou de l'usage de dispositifs de soin invasifs.

4 bactéries responsables de 50% des infections

Cette enquête menée en 2022 a permis de démontrer que quatre bactéries, dont le staphylocoque doré et Escherichia coli, étaient impliquées dans près d'un cas sur deux d'infection nosocomiale.

Dans le détail, les infections nosocomiales ont été principalement relevées dans les services de réanimation, faisant face à des patients plus vulnérables, avec près d’un patient infecté sur quatre recensé.

Les principales manifestations de ces infections constatées ont été des infections urinaires, des pneumonies et des bactériémies (la présence de bactéries dans le sang).

Un usage plus systématique des antibiotiques

L’usage des antibiotiques pour traiter les patients atteints a progressé de 7,5% par rapport à la précédente enquête réalisée en 2017. Au total, un patient hospitalisé sur six a reçu un traitement antibiotique l’an dernier. D’après l’étude, un patient en réanimation sur quatre a été traité par antibiotique et un sur deux dans les services de médecine ou de chirurgie.

«Ce n'est pas très bon signe. L'antibiorésistance - le fait que certaines bactéries finissent par devenir résistantes aux antibiotiques - est en effet considérée comme une menace majeure par les autorités sanitaires mondiales», a déploré Anne Berger-Carbonne.

Santé publique France a conclu en incitant «à poursuivre les actions de prévention» des infections nosocomiales en ciblant les plus fréquentes, tout en renforçant les actions pour limiter l’usage progressif des antibiotiques.

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