Des scientifiques de l’Université de Purdue ont réussi à mettre au point une peinture encore plus blanche que la peinture la plus blanche actuellement disponible. Elle reflète jusqu’à 98,1% de la lumière du soleil contre 95,5% pour l’actuelle formule, qui avait été dévoilée en octobre dernier par la même équipe de recherche.
Pour créer cette nouvelle recette ultra-blanche, les chercheurs ont dans un premier temps examiné divers peintures blanches que l’on peut trouver dans le commerce. Ils ont ensuite utilisé un composé appelé sulfate de baryum, qu'on retrouve dans la fabrication du papier photo ou encore de certains cosmétiques.
« Nous avons constaté qu’en utilisant du sulfate de baryum, vous pouvez théoriquement rendre les choses vraiment, vraiment réfléchissantes, ce qui signifie qu’elles sont vraiment, vraiment blanches » explique Xiangyu Li. Ils ont donc « utilisé une concentration très élevée de particules de composées » ajoute le professeur Ruan.
Il faut savoir que les tailles des particules de sulfate de baryum sont variées et que la quantité de lumière diffusée dépend de celles-ci. Ainsi, une gamme plus large de tailles de particules permet à la peinture de diffuser davantage le spectre lumineux du soleil.
Ce qui explique le choix de l’équipe de l’Université de Purdue d’utiliser « beaucoup de tailles de particules différentes, car la lumière du soleil a des couleurs différentes, à différentes longueurs d’onde » déclare le professeur Ruan. Ils ont donc délibérément utilisé différentes tailles de particules pour diffuser chaque longueur d’onde. Toutefois il ne faut pas en abuser, car « plus la concentration est élevée, plus la peinture se casse ou se décolle facilement ».
La bonne nouvelle
Il est vrai que les ventilateurs et autres appareils de climatisation contribuent à accroitre le taux de pollution déjà trop élevée, et qui par conséquence augmente les températures terrestres. Cette peinture ultra-blanche pourrait donc être une solution pour lutter contre le réchauffement climatique.
En effet, cette nouvelle peinture a la capacité de garder les surfaces plus froides que les anciennes formules. D'ailleurs, la technologie « cool roof » est un système déjà considéré comme une solution climatique urbaine facile.
Toutefois d'après le professeur Xiulin Ruan : « si vous utilisiez notre peinture pour couvrir une surface de toit d'environ 93 mètres carrés, nous estimons que vous pourriez obtenir une puissance de refroidissement de 10 kilowatts. C'est plus puissant que les climatiseurs centraux utilisés par la plupart des maisons ».
De plus, avec un calcul très approximatif, le professeur estime « avoir besoin de peindre que 1% de la surface de la Terre avec leur peinture, en choisissant une zone où personne ne vivrait et recouverte de roches, cela pourrait aider à lutter contre la tendance au changement climatique ».