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Sénégal-Guyane à la rame: large victoire de Pascal Vaudé

Pascal Vaudé, chef d'entreprise guyanais de 42 ans, a remporté mardi à Cayenne la 3e édition de la transatlantique à la rame "Bouvet-Guyane" en 37 jours et 10 minutes.[AFP]

Pascal Vaudé, chef d'entreprise guyanais de 42 ans, a remporté mardi à Cayenne la 3e édition de la transatlantique à la rame "Bouvet-Guyane" en 37 jours et 10 minutes.

Le rameur a passé la ligne d'arrivée au large de Cayenne, avec une confortable avance de quelque 300 km sur ses deux concurrents immédiats, également Guyanais, Julien Besson, 35 ans et Henri-Georges Hidair, 48 ans qui sont attendus jeudi sur la côte guyanaise.

"Je ne cherchais pas la première marche du podium au départ de la course, mais lorsque je me suis retrouvé en tête au bout de quelques jours, après l'abandon du favori Jean-Jacques Gauthier, j'ai commencé à y croire", a déclaré à l'AFP Pascal Vaudé.

"Je me suis alors accroché en permanence et à chaque coup d'aviron à cette première place. J'ai déployé des efforts et une énergie dont je m'ignorais capable. Aujourd'hui, j'en savoure d'autant plus ma victoire", a ajouté le vainqueur.

Avec cette large victoire, Pascal Vaudé signe un nouveau record de l'épreuve, détenu depuis 2006 -lors de la 1re édition de cette course de quelque 4.700 km- par Romain Vergé en 40 jours, 3 heures et 45 minutes.

23 concurrents avaient pris le départ le 29 janvier à Dakar de cette transatlantique sur des canots de 8m et d'une tonne en charge.

8 ont dû abandonner -la plupart dans les premiers jours de course et après des chavirages en cascade dans une mer très agitée-, épuisés ou victimes d'avaries.

14 concurrents restent en lice après la victoire de Pascal Vaudé.

Le dernier, Didier Lemoine, 62 ans, se trouve encore à quelque 1.800 km de Cayenne où il n'est pas attendu avant deux semaines.

Cette course à la rame en solitaire et sans équivalent -hormis la britannique "Woodvale Challenge" entre Canaries et Antilles, qui accueille des équipages de 2, 3 et 4 concurrents- met à rude épreuve les corps et les esprits.

Les "forçats de la mer" qui s'y engagent, souvent néophytes de la navigation, doivent compenser leur inexpérience du monde marin par une endurance, une résistance physique et une force de caractère hors normes.

Leur éclectisme fait aussi la singularité de l'épreuve: celui-ci est ingénieur, cet autre, artisan, ce troisième, officier de marine et nageur de combat... Il y a aussi un enseignant, un architecte paysagiste et une graphiste, Olivia La Hondée, la seule femme qui avait rejoint cette galère volontaire, mais a dû abandonner dans les premiers jours de course.

"Ils sont des héros malgré eux", dit Michel Horeau le directeur de l'épreuve, ancien complice de Gérard d'Aboville (le premier rameur transatlantique en 1980) et coorganisateur de l'épreuve avec Antoine Croyère.

Mais cette année, avec la victoire de Pascal Vaudé, la "Bouvet-Guyane", entre la côte sénégalaise et l'île aux esclaves de Gorée et la côte de Guyane, prend tout son caractère symbolique d'épreuve quasi punitive.

Le vainqueur est en effet le petit-fils de l'ancien forçat, Raymond Vaudé, matricule 52.306, qui reconquit sa liberté à la force des bras, en s'évadant par mer, sur une barcasse à voile et à rames, du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, à la fin des années trente.

C'est en quelque sorte la revanche du bagnard que vient de lui offrir son petit-fils, en remportant haut la main l'édition 2012 de la course.

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