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Surya Bonaly, marraine des Mondiaux

Mais pour la première fois, elle a accepté d'être l'ambassadrice d'une association "La France des talents et des couleurs", avec, comme signe d'engagement, un discret écusson: "Ambassadeur de la lutte contre le racisme, la violence et les discriminations".[AFP]

Exilée depuis 12 ans aux Etats-Unis, Surya Bonaly fait son retour en France cette semaine comme marraine des Mondiaux-2012 à Nice avec un message fort et engagé: "non au racisme".

L'ancienne petite chérie des Français a cultivé son image de patineuse +black+ sans excès.

Mais pour la première fois, elle a accepté d'être l'ambassadrice d'une association "La France des talents et des couleurs", avec, comme signe d'engagement, un discret écusson: "Ambassadeur de la lutte contre le racisme, la violence et les discriminations".

Ce petit bout de femme, qui avance sereinement vers ses 39 ans, est toute pimpante. Vêtue d'un jean sexy et de hauts talons, elle a le sourire mais peine à cacher son appréhension. Elle ne veut pas qu'on se méprenne sur sa démarche.

"Je n'aime pas trop associer mon image. J'ai fait ma carrière, je ne veux pas y revenir pour dire que j'ai eu des problèmes. Je fais ça pour les jeunes. Mon but n'est pas de dire que j'ai envie de soulever un truc 20 ans après", dit-elle dans un entretien accordé à l'AFP.

Alors la première question qu'on a envie de poser à cette quintuple championne d'Europe, 3 fois vice-championne du monde (entre 1991 et 1996), première patineuse noire française et deuxième patineuse noire au monde après Debi Thomas (années 80) qui lui "a ouvert la voie": "avez-vous souffert du racisme ?"

"Je ne l'ai pas vraiment ressenti. J'étais jeune et naïve, je n'ai pas vraiment pensé à ça. Ou vu. Peut-être que ça se voyait dans les vestiaires ou dans les coulisses mais je n'y prêtais pas attention. J'étais dans une bulle qui me protégeait", se souvient-elle.

Elle raconte quand même que son entraîneur de l'époque, Didier Gailhaguet, actuel président de la Fédération française, était très attentif et se plaignait parfois du racisme des juges.

"Je ne souffre pas parce que, quand on est bon, il est incontestable que les gens vous aiment. On oublie la couleur. Et puis finalement, on se rappelle plus d'une black que d'une Japonaise ou d'une blanche qui devient championne. Si on est intelligent, on cultive cette image", lance-t-elle avec malice.

Pour cette Réunionnaise d'origine adoptée tout bébé par un couple blanc, la discrimination est plus liée à l'argent.

"Le patinage est un sport de riches. Quand on n'a pas d'argent, on ne peut pas faire un sport comme ça. On va au foot", remarque-t-elle avant d'aborder un point de fierté: le modèle qu'elle est devenue.

"Les Blacks qui font du patinage aujourd'hui c'est parce qu'elles ont vu Surya il y a 20 ans. Comme par hasard, j'ai beaucoup d'élèves de couleurs. Toutes les couleurs ! Toutes les petites noires qui ont un peu de potentiel viennent chez moi parce qu'avec moi ça leur paraît possible", souligne Bonaly qui entraîne maintenant à Las Vegas.

En France, Yrétha Silete et Maé-Bérénice Méité, 17 ans, marchent sur ses traces.

Mais attention, pas question de tomber dans le communautarisme. Elle a refusé de s'associer à un club de Cleveland où les membres sont uniquement noirs.

"Mes amis Black aux Etats-Unis sont super Black, dans le sang, des pieds à la tête. Moi je ne suis pas trop Black. Je me sens presque blanche. 98% de mes petits copains sont blancs. Blond aux yeux bleus, c'est pour moi !", conclut-elle.

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