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Pourquoi les Bleus préfèrent Blanc à Domenech

Proche de ses joueurs, Laurent Blanc leur inspire également du respect avec son palmarès et sa philosophie de jeu tournée vers l'avant.[FRANCK FIFE / AFP]

Le premier tente de redorer le blason sportif et moral de l’équipe de France depuis deux ans. Le second symbolise l’échec des deux dernières compétitions majeures. Mais pourquoi les Bleus préfèrent-ils « Lolo » ? Explications.

 

Palmarès, idée de jeu : La marque du respect

Raymond Domenech n’avait jamais rien gagné en tant qu’entraîneur. Même sa finale de Coupe du monde en 2006 est aujourd’hui imputée, avec le recul, à la prise de pouvoir des joueurs derrière les leaders Zidane, Thuram et Makelele. Son palmarès de joueur, lui, est garni de deux titres de champion en D1 et d’une Coupe de France. Laurent Blanc ? Champion de France sur le banc de Bordeaux en 2009. Champion du monde, d’Europe (chez les A comme chez les Espoirs), de France et d’Italie en tant que joueur. A une époque où les internationaux actuels, alors très jeunes, ont rêvé devant les performances du « Président ».  Bref, pas besoin de s’interroger longtemps pour voir lequel inspire le plus de respect aux Bleus…

« Quand on regarde sa carrière, c’est exemplaire, juge Patrice Evra, ancien capitaine sous Domenech avant le traumatisme de Knysna. Il a pratiquement tout gagné et joué dans certains des plus grands clubs européens. A partir de là, il nous comprend, on le comprend et on ne peut que le respecter. » Une conséquence que l’on retrouve également sur le plan de l’idée de jeu. Avec Domenech, l’équilibre subtil entre le besoin de la solidité d’un bloc défensif compact et la volonté de maîtriser la possession pour aller de l’avant n’avait pas été trouvé, Domenech mettant trop l’accent sur la premier. Blanc, lui, a été clair dès son intronisation à l’été 2010 : il veut voir les Bleus faire le jeu et montrer un visage offensif. « Son envie de nous voir jouer vers l’avant et dominer est un discours qui nous plaît, explique Samir Nasri. C’est la façon dont je conçois le foot. » Ses partenaires tricolores ne diront pas autre chose.

Gestion humaine, échanges : La « cool attitude » maîtrisée

L’image de Raymond a beau être désastreuse, et souvent à raison, dans l’opinion publique, la perception des joueurs qui l’ont côtoyé en équipe de France est bien différente. Si la plupart ne se reconnaissaient pas dans ses principes de jeu, moquaient son absence de palmarès et ne l’imaginaient vraiment pas comme le meilleur sélectionneur possible, Domenech n’en restait pas moins un être humain très agréable à vivre une fois les caméras coupées. Blagueur, chambreur (même à l’entraînement), érudit et disposant d’une très large culture générale, l’ami Raymond avait de bonnes relations humaines avec beaucoup de Bleus. Blanc, lui, ne présente pas le même profil. A 46 ans, contre 60 pour Domenech, « Lolo » partage bien plus de références avec la génération actuelle, qui a moins de mal à le tutoyer et le décrit souvent comme « proche de ses joueurs ».

« On sent qu’il a joué au foot et qu’il a pris sa retraite il n’y a pas longtemps, précise Gaël Clichy. Contrairement à certains entraîneurs plus âgés, il arrive à faire le lien entre ce qu’il a pu vivre en son temps et ce que l’on peut appeler la nouvelle génération. » Avec un credo : savoir alterner le sérieux et la détente. « Parfois, on peut déconner avec lui. Mais d’autres fois, il faut être sérieux », raconte Blaise Matuidi. Savoir sourire et partager quand le moment est propice en dehors du pré. Mais aussi se concentrer à 100% sur un objectif quand on se trouve sur la pelouse, dans une séance vidéo ou dans des réunions de disposition tactique. Autre différence en faveur de Blanc ? Sa volonté d’échanger avec ses joueurs au sujet du jeu, certains ayant parfois reproché l’inverse à Domenech. « Il fait beaucoup d’efforts pour nous comprendre, il est à l’écoute de ce que les joueurs demandent », lance Clichy. Un exemple de conséquence ? Le débat, éternel sous Raymond, sur la volonté de Ribéry d’évoluer sur l’aile gauche, son meilleur poste, a disparu. Le joueur du Bayern y est, tout simplement…

La dernière source de préférence pour Blanc tient en un mot : liberté. Quand Domenech était plutôt du genre à calfeutrer les joueurs dans un camp de base interdit aux médias comme au public, laissant le groupe vivre dans sa bulle toute la compétition, le « Président » connaît l’importance d’accorder des plages de quartier libre. Samedi dernier, à 48 heures du choc face à l’Angleterre, Laurent a ainsi accordé à ses troupes une matinée shopping dans les rues de Donetsk. « Ça fait du bien de s’aérer un peu l’esprit, de sortir un peu du football même si ce n’était qu’une heure et demie. Chacun a pu aller où il voulait et c’était très sympa », précise Yohan Cabaye. Et Karim Benzema d’appuyer : « Même si on sait qu’on est d’abord là pour jouer, ça fait plaisir de sortir ». Laurent Blanc ou la « cool attitude » maîtrisée.

 

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