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Un Euro 2012 ibère chouette

Durant tout l'Euro 2012, l'intarissable grande gueule Pierre Ménès livre tous les jours son analyse de la compétition sur le site et dans les colonnes de Direct Matin.[AFP]

L’Euro 2012 s’est donc conclu sur un triomphe absolu de la Roja, auteur d’un triplé historique Euro-Coupe du monde-Euro, avec, comme si ça ne suffisait pas, la plus grande victoire (en nombre de buts d’écart) de l’histoire du football. L’Espagne écrase le jeu par le jeu. Un jeu que l’on a pu critiquer durant cette compétition parce que jugé trop défensif. Je pense qu’on a pris le problème à l’envers. La vraie question à se poser est de savoir qu’elle est la meilleure tactique pour contrer l’Espagne. Bétonner comme la France (inexistante) ou le Portugal (aucune frappe cadrée en 120 minutes) ? Non. Jouer avec deux pointes et prendre le risque d’un milieu de terrain plus ouvert comme l’Italie en finale ? Non plus.

La réponse est simple et presque effrayante. L’Espagne est actuellement imbattable. Dix matchs à élimination directe en trois phases finales et zéro but encaissé, c’est une statistique quasiment inhumaine. Après, on peut s’irriter, se lasser de la possession ibérique, mais il ne faut pas oublier qu’elle est l’œuvre de stars de classe internationale. Parce que vu de loin, on a l’impression, parfois, que c’est de la baballe, mais en y regardant de plus près, on constate que le niveau technique et collectif est merveilleux.

L’Espagne est donc bien installée sur le toit du monde. Et cet Euro 2012, plutôt réussi et agréable à suivre, peut parfaitement se résumer en quelques mots.

Respect

Deux cartons rouges lors du match inaugural Pologne-Grèce (et encore, il y a une expulsion de gardien dans le lot) et c’est tout. Les joueurs se sont merveilleusement comportés. Pas de violence, pas de simulation, pas de tricherie, pas de pression autour des arbitres, qui ont ainsi pu officier en toute sérénité et faire globalement un excellent Euro.

Tactique

Souvent, on ressort une grande nouveauté tactique d’un tournoi. Cet Euro 2012 aura surtout été marqué par la grande diversité des dispositifs choisis par les différents sélectionneurs. On a vu l’Italie aller en finale avec deux pointes et l’Espagne la remporter avec aucune. Mais ce qui a été le plus frappant, c’est la faculté de certaines formations, les meilleures comme par hasard, à changer de dispositif d’un match à l’autre et parfois même en cours de rencontre. Reste que l’on a finalement vu très peu de joueurs faire la différence sur les côtés, mis à part la vraie révélation de cette édition, Jordi Alba.

Bleu

Il y a celui qui rend fier et celui qui a énervé tout le monde. Le Français, hélas… Au fond, se faire éliminer par l’Espagne en quart de finale n’a rien d’infamant.

Mais, à l’issue de cette compétition, l’image donnée par l’équipe de France est déplorable. Très sincèrement, la charge est disproportionnée par rapport à la réalité des événements. Mais le rejet absolu des Bleus par l’opinion publique est patent. La fissure est devenue un ravin. Le départ de Laurent Blanc est la preuve d’un échec total. Au niveau de l’état d’esprit du groupe, des relations avec un président despotique qui se retrouve du coup avec ses joueurs sur les bras. Gouverner c’est prévoir. Il n’a rien prévu. Tant pis pour lui.

Patriotisme

C’était presque devenu un gros mot. Un symbole de «beaufitude», de ringardise, voire pire. Mais cet Euro a redonné ses lettres de noblesse au patriotisme Pas en regardant nos Bleus marmonner entre deux coups de dents sur leur chewing-gum quelque chose s’approchant de loin à des sillons abreuvés ou des étendards sanglants. Non, je parle de la ferveur de Buffon, en transe les yeux fermés et la main sur le cœur. Je parle du banc portugais en larmes. Je parle de ceux qui indiquent dès leur hymne national qu’ils sont là pour défendre les couleurs de leur pays et pour tout donner. Si seulement on pouvait s’en inspirer, ça nous éviterait de vivre d’éternelles désillusions.

Retour triomphal des joueurs espagnols.

 

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