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L'Allemagne commémore le drame de Munich

L'Allemagne commémore mercredi, sur fond de polémique, la prise d'otage des jeux Olympiques de Munich en 1972, au cours de laquelle onze athlètes israéliens avaient été tués par un commando palestinien.[AFP] L'Allemagne commémore mercredi, sur fond de polémique, la prise d'otage des jeux Olympiques de Munich en 1972, au cours de laquelle onze athlètes israéliens avaient été tués par un commando palestinien.[AFP]

L'Allemagne commémore mercredi, sur fond de polémique, la prise d'otages des jeux Olympiques de Munich en 1972, au cours de laquelle onze athlètes israéliens avaient été tués par un commando palestinien.

Une cérémonie en hommage aux victimes se tiendra à 16 heures (14H00 GMT) sur le lieu même de l'épilogue tragique de la prise d'otage, l'ancienne base militaire de Fürstenfeldbruck, à 25 km à l'ouest de la métropole bavaroise. L'image Magnum du jour.

Outre la présence de 500 représentants du monde politique et sportif, dont le ministre allemand de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich, le consulat d'Israël à Munich a annoncé la venue de sept survivants du drame et d'une dizaine de proches des victimes. Le maire du village des JO de 1972, le speaker du stade et d'anciens sportifs médaillés sont attendus.

La région de Bavière a prévu la mise en berne des drapeaux des bâtiments publics tandis que les visages des 11 victimes seront exposés pour la première fois dans l'ancienne tour de contrôle de l'aérodrome. Les commémorations s'achèveront par une messe oecuménique en présence d'un rabbin.

Ni l'Allemagne, ni l'Etat hébreu n'ont oublié le "Massacre de Munich": le 5 septembre 1972 à l'aube, huit membres de l'organisation palestinienne "Septembre noir" avaient pénétré dans l'appartement occupé par la délégation israélienne au village olympique.

Ils avaient tué deux athlètes israéliens et en avaient pris neuf autres en otage, espérant les échanger contre 232 prisonniers palestiniens.

Polémique sur un fiasco

L'opération de sauvetage, organisée par les services de sécurité allemands sur la base militaire s'était soldée par un fiasco. Les neuf derniers otages avaient été tués ainsi qu'un policier ouest-allemand et cinq des huit preneurs d'otages. Les trois autres militants palestiniens avaient été capturés.

Quelques jours avant les commémorations des 40 ans du drame, Israël a relancé la polémique sur ce fiasco, en publiant des dizaines de documents d'époques, pour certains déclassifiés. Les déclarations ne sont pas tendres à l'égard des autorités de l'Allemagne de l'Ouest.

La RFA n'a pas fait "un effort minimal pour sauver des vies", estimait ainsi un chef des services secrets israéliens (Mossad). La liste des accusations est longue: des tireurs d'élite équipés de simples revolvers, des blindés arrivés en retard pour sauver les otages, des policiers sans torches électriques pour suivre les mouvements du commando dans la nuit.

Certains documents déclassifiés ont aussi montré des défaillances du dispositif de sécurité israélien.

En Allemagne, l'hebdomadaire Spiegel avait rallumé la controverse en juillet en accusant l'Etat allemand d'avoir "maquillé" l'échec de l'opération.

Des mois avant la prise d'otage, le ministère de l'Intérieur et la police criminelle de Bavière avaient mis en garde, en vain, les autorités fédérales sur la possibilité d'actes terroristes aux JO de Munich. Le magazine a rappelé que le village olympique était entouré d'un simple grillage, sans mesures de sécurité renforcées.

En ligne de mire, le chef de la police de Munich qui craignait qu'une forte présence policière ravive le spectre des jeux Olympiques de Berlin en 1936 organisés par le régime nazi. Le président du Comité olympique allemand, Willi Daume, aurait également rétorqué au chef de la sécurité du village olympique, qu'il n'était pas question de faire du site un "camp de concentration".

Une autre polémique a éclaté avant le lancement des JO de Londres en juillet. Deux veuves de sportifs tués en 1972, Ankie Spitzer et Ilana Romano, s'étaient battu en vain pour que la mémoire des 11 Israéliens soit honorée avec une minute de silence lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait tout de même participé à une cérémonie à l'Hôtel de ville de Londres, organisée par le Comité national olympique israélien et l'ambassade d'Israël en présence de deux veuves d'athlètes tués à Munich.

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