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Le stade Jean-Bouin inauguré vendredi

Vue du stade Jean-Bouin, à Paris, le 23 août 2013 [Jacques Demarthon / AFP] Vue du stade Jean-Bouin, à Paris, le 23 août 2013 [Jacques Demarthon / AFP]

La livraison du stade Jean-Bouin à son principal occupant, le Stade français, et son inauguration vendredi lors du match de Top 14 face à Biarritz met un point final à une longue saga politique, économique, judiciaire... et sportive.

Il faut remonter à 2004 pour trouver trace d'une première volonté de rénover le stade Jean-Bouin. L'enceinte, construite en 1925, est alors vieillotte, avec ses quelque 8000 places assises et ses infrastructures de plus en plus éloignées des standards du rugby professionnel. Le Stade français de Max Guazzini, qui est le sous-concessionnaire le plus important mais pas l'unique, y a établi ses quartiers depuis 1995 et règne alors en maître sur le rugby heaxagonal.

A l'époque, Jean-Bouin est aussi un lieu polyvalent - athlétisme, tennis, hockey sur gazon - et chargé d'histoire - le perchiste ukrainien Sergei Bubka y passe pour la première fois la barre des 6 m en juillet 1985.

Le premier projet de rénovation s'inscrit dans le cadre de la candidature de Paris aux jeux Olympiques 2012, finalement avortée au profit de Londres.

En novembre 2005, le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) annonce toutefois sa volonté d'ériger un stade de 20.000 places dédié au rugby, l'hypothèse privilégiée retenant l'emplacement du stade Jean-Bouin. Le principe est voté en 2007 et l'architecte réputé Rudy Ricciotti, père notamment du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée à Marseille, est retenu.

Le projet présente un stade en "chaudron", enveloppé d'une résille en béton fibrée, doté de panneaux solaires et recourant à des matériaux écologiques. Outre la boutique du club et une brasserie, le nouveau Jean-Bouin dispose 7400 m² d'espace commercial et 1000 m² de bureaux. Des loges, dont certaines seront louées à l'année à des entreprises, permettront d'organiser déjeuners, séminaires ou réunions à tout moment.

Coût contesté

Avant même que les travaux ne débutent à l'été 2010, l'initiative déclenche un déluge de critiques. Politiques d'abord, autour de Claude Goasguen, maire (UMP) du XVIe arrondissement, qui n'a cessé de dénoncer le coût du projet: "200 millions d'euros" dixit le député UMP Jean-François Lamour, une somme réfutée par la Ville qui avait fourni une première estimation à 86 millions d'euros (décembre 2007) puis à 157 millions d'euros (mars 2010).

Des recours sont également déposés par plusieurs associations de riverains comme des parents d'élèves, furieux de voir disparaître les équipements de l'ancienne enceinte. L'abattage d'une dizaine d'arbres suscite aussi l'ire des élus Verts, cette problématique entraînant même un temps la suspension du permis de construire du stade.

Entre tribunal administratif, recours devant le Conseil d'Etat, plainte au pénal pour favoritisme, le projet prend aussi un tour judiciaire préoccupant. Et frôle l'échec total avec la menace de faillite du Stade français, sauvé in extremis par Thomas Savare en juin 2011.

Finalement, le Stade sort fin prêt pour le début de la saison 2013-2014 de Top 14. Au grand soulagement du Stade français, entretemps exilé à Charléty où il n'a guère fait recette et qui se retrouve doté d'un outil idéal.

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