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Les "stars" du Mercato, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. [© MERIADECK POUR DIRECT MATIN ]

Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Chaque vendredi, il tient sa "Grosse kronik" dans les colonnes de Direct Matin.

 

Le mercato a pris fin lundi soir. Et c’est tant mieux. En ces temps compliqués, où les riches sont si riches et tous les autres de plus en plus pauvres, il s’est passé pas mal de choses bizarres, drôles, choquantes ou incohérentes.

J’ai donc choisi quatre cas qui symbolisent les extravagances de cette période. Celui de Gareth Bale, le plus gros transfert de l’histoire, et trois autres, bien de chez nous. Il y a de tout. De quoi rire, de quoi réfléchir. Et de quoi s’agacer aussi.

 

Gareth Bale, le gadget

Gareth Bale est donc le nouveau «Galactique» du Real Madrid. Et franchement, on se demande quand même un peu pourquoi. Bien sûr, le Gallois est un superjoueur, mais de là à en faire le plus gros transfert de l’histoire du foot, c’est un rien exagéré.

Bale est un latéral gauche qui n’a cessé de jouer plus haut sur le terrain pour utiliser sa phénoménale frappe du gauche. Cela en fait un joueur au profil atypique et pas forcément si simple à marier avec un Cristiano Ronaldo qui frappe tous les coups francs.

Et si Bale ne tire pas, pourquoi le recruter ? On peut également s’interroger sur la somme dépensée pour un joueur certes de classe mondiale, mais loin d’un CR7, d’un Lionel Messi ou même de nos «Français» Zlatan Ibrahimovic et Radamel Falcao.

En attendant, le Real s’est débarrassé de Mesut Ozil, joueur de 24 ans à l’énorme talent. Bref, tout cela semble pour le moins bancal. 

 

Florian Thauvin, le gréviste

Florian Thauvin a tout pour devenir un superjoueur. Ce jeune attaquant va vite, marque des buts et a un répertoire de dribbles étonnant.

Maintenant, il est bien évident que le bras de fer, avec grève de l’entraînement, qu’il avait engagé et gagné avec le Losc, a donné de lui une image «particulière».

L’opinion française du foot, si prompt à sauter sur n’importe quel écart de comportement d’un footeux, a propulsé le jeune Thauvin au rang de «racaille 2013», terme quasi générique aujourd’hui.

Ce qui est sûr, c’est que les performances du champion du monde des moins de 20 ans vont être auscultées avec une rigueur implacable. Son comportement a été certes condamnable vis-à-vis du club nordiste. Il est plus que probable qu’on ne lui laissera rien passer. Il va lui falloir beaucoup de talent pour faire changer les gens d’avis. Ça tombe bien, il en a.

 

Bafétimbi Gomis, le pestiféré

D’un côté, il y a Florian Thauvin qui sèche les entraînements du Losc. De l’autre, il y a Bafétimbi Gomis que l’OL, et plus précisément son président Jean-Michel Aulas, l’a envoyé s’entraîner et jouer deux mois avec la CFA.

Une idée bizarre quand on veut fourguer un joueur à 300 000 euros par mois et avec une seule année de contrat. Evidemment, pas un club ne s’est positionné sur le dossier mis à part des Cardiff, Swansea ou Kazan, autant dire des clubs peu exposés.

Or, Gomis ne pense qu’à la Coupe du monde avec les Bleus. Lyon s’est braqué, et en son absence, n’a pu se qualifier pour la Ligue des champions. Bien sûr, ce n’est pas uniquement à cause de ça, mais Lyon n’avait pas besoin de s’auto-infliger des handicaps. Du coup, Gomis est toujours là.

Il a été réintégré dans le groupe pro et a repris l’entraînement ce mercredi. D’aucuns diront qu’il a gagné. Mais gagné quoi ? Il n’est évidemment pas dans le groupe de Didier Deschamps et son retour à Gerland risque de ne pas être évident face à certains supporters qui n’écoutent que la voix du grand maître. Bafétimbi Gomis va devoir être costaud. Comme Thauvin. C’est leur seul point commun en cet été mouvementé.

 

Mario Lemina, le jouet

Qui connaissait Mario Lemina dimanche dernier, à part les supporters du FC Lorient ? Pas grand monde. Mais dans les dernières heures du mercato, ce champion du monde des moins de 20 ans (encore un) est parti à Marseille.

Et Christian Gourcuff, entraîneur historique et emblématique des Merlus, a pété un câble, accusant son président, Loïc Féry, de mensonge et de trahison. Celui-ci lui a répondu avec un discours de gestionnaire assez peu convaincant.

Lorient passe, à juste titre, pour un club sain et bien géré et dont l’équilibre financier ne dépend pas du transfert d’un jeune prometteur, estimé entre 3 et 7 millions d’euros. En tout  cas, la suite de la saison va être tendue en Bretagne.

Gourcuff n’a pas digéré du tout. Et il ne lui reste qu’un an de contrat. Quant à Lemina, il se retrouve dans un effectif où son temps de jeu va s’effondrer. Drôle de calcul dans tous les sens. Drôle de mercato aussi.

 

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