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Pour Platini, le football peut montrer l'exemple

Le président de l'UEFA Michel Platini, le 7 octobre 2013 à Genève [Fabrice Coffrini / AFP] Le président de l'UEFA Michel Platini, le 7 octobre 2013 à Genève [Fabrice Coffrini / AFP]

Michel Platini, le président de l'UEFA, a fait valoir lundi que s'il y a de "vrais problèmes de racisme dans certaines régions d'Europe", le monde du football ne tolère plus désormais aucune forme de discrimination et peut servir de modèle au reste de la société.

Dans le cadre d'une journée d'échanges sur le racisme dans le football organisée par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme à Genève, le patron de l'instance européenne a rappelé que les incidents dans les stades n'étaient que "la pointe de l'iceberg" de ce qui se passe dans la société.

"Je ne suis pas venu pour m'excuser, ou pour excuser le football mais pour présenter le point de vue d’un sport qui a eu le courage de prendre le taureau par les cornes et de faire face au défi que représentait la montée des comportements discriminatoires", a déclaré l'ancien capitaine de l'équipe de France.

Injures, cris de singe... Depuis une dizaine d'années, nombre de joueurs principalement africains ont essuyé les vexations de petits groupes de supporteurs. La sortie du terrain de Kevin Prince Boateng, exaspéré d'être insulté lors d'un match amical de l'AC Milan, son équipe d'alors, contre une petite équipe italienne, a incité la Fédération internationale (Fifa) à mettre en place un groupe de réflexion.

L'UEFA, elle-même, a renforcé sa panoplie de sanctions au printemps et six clubs dont l'AC Milan ou le Dinamo Zagreb ont été condamnés depuis le début de la saison à disputer une rencontre de Coupe d'Europe devant des tribunes partiellement ou entièrement vides, le nouveau barème minimum.

Cela signifie, selon Michel Platini, "qu’il y a un vrai problème de racisme dans certaines régions d’Europe, c’est sûr. Mais aussi que l’UEFA agit et sévit pour éradiquer ce mal."

 

"Le football, plus ouvert à la diversité"

 

Pour le triple Ballon d'Or, "le football, le sport le plus populaire dans le monde, reflète la société dans laquelle il prospère, ses valeurs, mais aussi, malheureusement, ses préjugés, ses craintes et ses méfiances". Mais pour autant, le ballon rond, qui est "plus ouvert à la diversité" que d'autres domaines, doit contribuer à promouvoir la tolérance.

"C’est parce que le football est le plus beau jeu du monde et qu’il est aussi populaire que nous pouvons légitimement espérer que l’exemple qu’il se doit de donner aura des retombées positives sur toute la société", a souligné Michel Platini.

Comme le Français, William Lenke, le conseiller spécial auprès du secrétaire général des Nations unies pour le sport, juge que "le racisme n'est pas le problème du football mais de la société".

"La Fifa et l'UEFA font beaucoup. Vous ne pouvez pas demander à des organisations sportives de faire toujours plus, mais plutôt regarder ce que font les gouvernements très concrètement", a estimé l'ancien dirigeant du Werder Brême qui conseille aujourd'hui Ban Ki-moon.

La question est de savoir "comment utiliser le sport pour lutter contre le racisme", selon lui.

Car comme l'a souligné l'avocat nigérian Osasu Obayiuwana, membre du groupe de réflexion de la Fifa, les instances sportives ont beau exclure les auteurs d'actes racistes des stades, s'ils ne risquent rien en dehors, "le monde du football continuera à lutter contre un problème à l'origine duquel il n'est pas".

L'ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies Omar Hilale a regretté la briéveté de l'intervention: "Cela mérite plus qu'une heure de débat !".

 

 

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