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Alexandre Debanne : "Le mental fait la différence"

La 12e édition du Raid l’Arbre Vert, dont Alexandre Debanne est l’organisateur, se déroulera cette année en Malaisie. La 12e édition du Raid l’Arbre Vert, dont Alexandre Debanne est l’organisateur, se déroulera cette année en Malaisie.[F.Lheritier/ZBO]

Une course pas comme les autres. Le Raid l’Arbre Vert, dont le départ vers la Malaisie pour la 12e édition est programmé ce mardi, est exclusivement réservé aux filles. Ce choix vient de son organisateur Alexandre Debanne qui vante leurs vertus mentales durant les épreuves pour atteindre l’arrivée sans jamais rien lâcher. Une belle leçon au travers de "valeurs humaines" qui font de ce raid un succès chaque année.

 

Quel est le concept de ce raid ?

Ce n’est pas le sport ! Le mot qui résume le concept, c’est la "découverte". La découverte de soi-même à travers le sport, la découverte d’un pays tous les ans et la découverte des autres participantes à travers une solidarité féminine toujours en action.

 

Il s’agit de la 12e édition année. D’où vous est venue cette idée ?

Je suis parrain d’une association qui s’appelle "raid aventure organisation" et qui a pour but de resocialiser des jeunes en difficultés. Et pour canaliser leur énergie vers des valeurs humaines à travers la pratique du sport aventure, certains ont participé à un raid en en Guyane en 2000. J’ai été invité et je me suis retrouvé avec des équipes mixtes.

Au bout de deux-trois jours, les filles ont pris les commandes dans chacune des équipes et ça m’a vraiment surpris de les voir ces filles ramener tout le monde à bon port, alors que certains «machos» étaient prêts à abandonner. Car dans ce genre de raid, c’est bien d’avoir des muscles, mais c’est la tête qui fait le déplacement.

 

Avec des qualités mentales qui prédominent ?

Le raid, qui a une image de rambo, fait appel à des qualités plutôt féminine avec notamment le mental. Sur la distance, c’est cette qualité qui fait la différence. Et les filles ne lâchent jamais.

Elles n’ont qu’une idée en tête et elles n’en démordent, c’est de rallier l’arrivée même en rampant. Elles donnent vraiment des leçons et les valeurs humaines sont au rendez-vous.

 

Quelles sont les conditions pour participer ?

Il faut un certificat médical attestant de l’aptitude à la pratique des sports demandés et puis d’être majeur. Et c’est tout. Il suffit d’avoir deux jambes, deux bras, une tête pour participer, sachant qu’il ne s’agit pas d’un raid extrême.

 

Quelles sont les disciplines ?

Il y a une épreuve par jour bien déterminé entre trek, VTT et canoë, qui va ouvrir le bal et qui va être un peu la dominante cette année. Ça va être magnifique. Cette année, on va faire la présentation de la Malaisie aux filles par l’eau.

 

Comment se déroule une journée type ?

Les épreuves sportives n’ont lieu que le matin. L’après-midi est réservé à la découverte du pays ou au repos. Ce sont les filles qui choisissent. Et les distances de l’épreuve du matin sont faites pour que tout le monde arrive.

 

Existe-t-il un esprit de compétition ?

Il est très différent de celui des garçons. Quand ils participent, c’est pour être les premiers. Les filles arrivent à le mettre de côté pour profiter des moments qu’elles vivent en prenant notamment le temps de prendre des photos.

Car elles ont conscience qu’elles vivront ces moments qu’une fois dans leur vie. Mais elles n’en gardent pas moins la course à l’esprit.

 

Y a-t-il une récompense ?

J’ai eu des propositions qui allaient même jusqu’à offrir des voitures. Mais je ne souhaite pas faire de prize-money pour éviter de voir s’inscrire des filles dont c’est le métier. J’ai peur que cela pervertisse l’esprit.

Ce qu’il y a à gagner, c’est ce qu’elles vont vivre pendant toute cette semaine. D’autant que certaines deviennent très amies et se revoient régulièrement une fois le raid terminé. C’est une vraie communauté qui s’est créée.

 

Qui sera fortement présente au départ ?

Cette année, il y a moitié d’anciennes et moitié de nouvelles. Je ne fais aucune pub pour les inscriptions pour garder cet esprit et je compte aussi sur les anciennes pour donner envie aux filles de venir avec des photos ou le récit de leurs différentes aventures sur les réseaux sociaux. Les meilleures ambassadrices du raid, ce sont celles qui ont déjà participé.

 

Combien il y aura-t-il de participantes ?

On affiche complet avec pour la première fois 90 équipes de trois, car, jusqu’à cette année, je limitais à 80 équipes. On est plein depuis fin août. On va de record en record chaque année. Je ne peux que me réjouir.

Je crois que ça répond à un besoin de l’époque qui est en nette perte de valeurs humaines et cet événement est uniquement basé là-dessus. On a également des valeurs écologiques auxquelles on tient énormément jusqu’au choix de l’Arbre Vert comme partenaire titre.

 

Comment se matérialise cet aspect écologique ?

Pas de moteur, que de la sueur ! Même si on prend l’avion pour arriver surplace. En gros, je fais un concours de T-shirt mouillé à la sueur.

 

Comme se fait le choix de la destination ?

Je voyage beaucoup et c’est moi qui décide. Et maintenant le raid est connu donc je suis sollicité par certaine destination. Car le raid met vraiment en avant les destinations avec un impact sur le tourisme local au départ de la France. La preuve, partout où nous sommes passés, on nous a demandé de revenir. C’est ce qu’on a fait pour certains pays.

 

Avez-vous déjà une idée pour l’année prochaine ?

Mon choix n’est pas encore arrêté, mais je suis déjà allé dans deux endroits. Après le raid, je vais en visiter d’autres. Je vais aller au Cambodge, en Chine, à Taiwan. Je devais aller en Birmanie, mais je m’y suis pris trop tard pour les visas.

J’ai la République Dominicaine qui est également sur le "feu" et le Sri-Lanka qui tape à la porte pour qu’on revienne une troisième fois. J’ai le choix. Et puis j’ai également quelques idées pour faire évoluer le concept mais je n’en dirais pas plus.

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