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Martin Fourcade : "Ces jeux marqueront ma vie"

Martin Fourcade est reparti des JO de Sotchi avec deux médailles d'or et une médaille d'argent. Martin Fourcade est reparti des JO de Sotchi avec deux médailles d'or et une médaille d'argent.[Franck Fife/AFP]

Il a gravé son nom en lettres d’or au Panthéon du sport français. Même s’il n’a pas égalé Jean-Claude Killy, trois fois en or en 1968, Martin Fourcade est devenu le Français le plus médaillé de l’histoire des JO d’hiver avec ses deux titres olympiques et sa breloque d’argent décrochés à Sotchi, lui qui totalise quatre médailles (deux d’or et deux d’argent, dont une à Vancouver en 2010). Son rêve réalisé, le biathlète a désormais d’autres objectifs dans son viseur.

 

Avec trois médailles, votre contrat a été plus que rempli…

Avec une seule, il était déjà rempli. La deuxième était ensuite un grand bonus et la troisième, c’était juste incroyable. Le seul petit bémol reste les relais. On aurait mérité de remporter une médaille pour l’ensemble de notre œuvre. Mais nous n’avons pas été bons sur ces courses.

 

La mass-start fait-elle aussi partie de vos regrets ?

Ce n’est pas du tout un regret. C’est même plus une super médaille d’argent qu’une médaille d’or perdue. J’ai fait une course pleine, je me suis beaucoup donné. J’ai été très fier de ma performance.

 

Que représentent pour vous ces trois médailles ?

C’est d’abord un grand soulagement d’avoir réalisé ce rêve qui me tenait tellement à cœur. C’est également une immense fierté en raison de tout le travail que j’ai accompli pour y arriver.

 

Avez-vous eu peur de repartir sans médailles ?

Oui, ça aurait voulu dire que je n’ai pas bien fait mon métier. Ensuite, une médaille revêt toujours un caractère exceptionnel. Je m'étais préparé à rentrer avec des médailles, mais pas forcément avec de l’or.

 

En tant que favori, aviez-vous une pression supplémentaire ?

Non, au contraire je l’ai recherchée. On m’a beaucoup répété que j’étais leader de ma discipline, que j’étais attendu et que c’était la dernière chose qui me restait à gagner. Et les gens ont apprécié le fait que je réponde présent. Et puis ça aurait été mentir à tout le monde de dire que j’allais à Sotchi uniquement pour faire de mon mieux. Tout le monde savait que j’y allais pour être champion olympique. Avec mon statut et mes résultats, je ne pouvais y aller que pour ça.

 

Vous considérez-vous comme le meilleur vu votre palmarès ?

Ce n’est pas de la prétention de le dire, c’est un constat. Quand on regarde le palmarès des quatre dernières années, je suis le meilleur biathlète. Par rapport aux autres générations, Ole-Einar Bjoerndalen a été meilleur que moi et je n’essaierai jamais de me comparer avec lui ou d’autres. Ensuite, c’est un vrai honneur et une vraie fierté d’être dans les trois meilleurs biathlètes de l’histoire.

 

Vous devenez aussi une référence en tant que sportif français…

C’est un honneur de représenter les sports d’hiver et le biathlon auprès du grand public. Et un vrai bonheur de voir que les gens s’intéressent à ce que je fais. J’ai énormément de soutien sur les réseaux sociaux ou mon site internet, où j’ai reçu beaucoup de messages de félicitations. Pour en arriver là, je me suis inspiré de sportifs comme Renaud Lavillenie ou Teddy Riner.

 

C’est également une reconnaissance pour votre sport…

Je fais un des sports les plus beaux au monde, en tout cas pour moi. Je n’ai personne à convaincre. Je sais juste qu’il y a de plus en plus de gens qui partagent mon avis et qui suivent le biathlon avec beaucoup d’intérêts. Je fais un sport qui n’était, pour l’instant, pas majeur en France, mais il l’est en Allemagne, en Russie ou encore en Scandinavie. Je n’ai donc jamais eu un manque de reconnaissance ou eu l’impression que le biathlon était un sport de guignols. Il suffit d’aller sur une Coupe du monde en Allemagne ou en Russie pour s’en rendre compte.

 

Vos performances peuvent-elles susciter des vocations ?

Je pense. On avait déjà vu que la Coupe du monde au Grand Bornand cette année avait déjà réuni énormément de monde et que le biathlon plaisait en France. Ensuite, c’est sûr il manque une volonté de la télévision de suivre notre sport. Mais les résultats des Français en général pourront peut-être aider à changer les choses.

 

Quels souvenirs garderez-vous de ces JO ?

C’était quinze jours de rêve. Ils vont marquer ma vie. En y allant, je savais que ça serait un tournant dans ma vie et dans ma carrière. Mais je ne savais pas si ça serait en bien ou en mal. Maintenant je sais que c’est uniquement du positif.

 

Ça ne va pas être trop dur de finir la saison ?

Il va y avoir pas mal de fatigue, mais je suis un compétiteur. C’est un peu dur de s’imaginer repartir pour six semaines, mais dès que je vais reprendre l’entraînement, je serai concentré pour finir cette saison de la meilleure des manières.

 

Quels seront vos ambitions jusqu’aux prochains JO ?

Je suis quelqu’un qui fonctionne avec les défis. Je ne me vois pas pendant quatre ans trainer avec un niveau comme le mien sans essayer de progresser. Si je continue, c’est pour progresser, pour aller me mettre en danger. C’est pour ça que j’ai le défi, l’an prochain, de participer aux championnats du monde de ski de fond et de biathlon. Je pense que j’ai de belles choses à faire en ski de fond. Je suis biathlète et je le resterai mais j’ai de belles aventures à vivre en ski de fond. Je sais que j’ai des capacités pour le faire.

 

Ole-Einar Bjoerndalen a 13 médailles olympiques. Est-ce un record que vous avez envie d’aller chercher ?

Pas du tout, parce que je connais l’implication et le prix de ces médailles. Il y a beaucoup de bonheur et de plaisir au quotidien, mais il y a aussi des sacrifices énormes et un effort que je ne me sens pas capable de reproduire pendant encore près de quinze ans si je veux prétendre pouvoir l’égaler.

 

Avez-vous déjà une idée de reconversion ?

Je n’y pense pas encore, car je suis reparti pour au moins quatre ans. Mais je suis passionné par le monde du sport et j’ai envie de m’impliquer dedans. Et comme Vincent Jay, être consultant, ça fait partie des choses que j’aimerais bien faire. Je suis quelqu’un de curieux et je suis prêt à toucher à tout tant que ça concerne le monde du sport. 

 

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