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Sotchi : le gaz xénon a-t-il avantagé les athlètes russes ?

Podium 100% russe à Sotchi au 50 km ski de fond...[DAMIEN MEYER / AFP]

C’est un véritable pavé dans la mare jeté lundi par la chaîne de télévision allemande WRD. Selon elle, les athlètes russes ayant participé aux derniers Jeux Olympiques d’hiver auraient inhalé du gaz xénon, produit non détectable aux contrôles antidopages, pour améliorer leurs performances.

 

Avec 33 médailles - dont 13 en or – la Russie a dominé haut la main le dernier classement des médailles des Jeux Olympiques de Sotchi.

Seulement, selon WRD, chaîne de télévision allemande, les athlètes russes auraient fait usage durant les Jeux de gaz xénon. Un produit qui, certes, n’apparaît pas dans la liste des produits interdits de l’AMA, mais dont l’une des propriétés, l’augmentation artificielle d’EPO, est bel et bien contraire au code antidopage. Et, qui surtout, n'est pas détectable lors des contrôles.

 

Augmentation artificelle d'EPO

Concrètement, la prise de xénon s’effectue par inhalation. Une fois dans l’organisme, il augmente alors la production d’EPO (érythropoïétine), hormone produite par le corps humain et qui stimule naturellement la fabrication de globules rouges.

L’influence sur les performances du sportif est directe : ses capacités de production en érythrocites (globules rouges) se voient multipliées, ce qui confère à sa masse musculaire davantage d’oxygène à brûler.

 

Une méthode qui ne date pas d'hier

Tout au long de l’enquête qu’elle a menée, WRD démontre que la prise de xénon n’est pas nouvelle chez les sportifs russes. Ainsi, "plus de 70% des médaillés russes aux JO d’Athènes en 2004 et de Turin en 2006" auraient été traités au xénon.

Pire encore, elle serait même encouragée et recommandée depuis plusieurs années par le ministère du sport russe.

Devant les accusations portées à son encontre, la Russie n’a pas tardé à réagir. Et voici ce qu’a livré, mot pour mot, Vladimir Uiba, le patron de l’Agence fédérale russe de biomédecine. " Nous avons pour principe de ne pas utiliser ce qui est interdit par l’AMA. Il est possible que nos sportifs aient eu recours à des inhalateurs de xénon, mais il n’y aurait rien de mal à cela. Ce n’est pas illégal, ce n’est pas destructeur et cela ne provoque pas d’effets secondaires"…

Des déclaration qui n'empêcheront pas pour autant l'AMA (Agence mondiale antidopage) de se pencher prochainement sur ce dossier quelque peu encombrant pour le pays hôte des derniers Jeux d'hiver.

 

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