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Rugby: une troisième ligne expérimentale pour le XV de France

Le troisième ligne centre du XV de France, Damien Chouly, assiste à une conférence de presse à Marcoussis le 4 mars 2014  [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Le troisième ligne centre du XV de France, Damien Chouly, assiste à une conférence de presse à Marcoussis le 4 mars 2014 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Entre blessures et sanctions, l'encadrement du XV de France a misé sur une combinaison aléatoire en troisième ligne face à l'Ecosse avec Vahaamahina, deuxième ligne de formation, Chouly, N.8 non titulaire en club, et Lapandry qui n'a plus connu la sélection depuis 20 mois.

Thierry Dusautoir, Fulgence Ouedraogo et Yannick Nyanga blessés, Bernard Le Roux tout juste autorisé à rejouer après un K.O., Louis Picamoles évincé après la défaite au pays de Galles... Le choix de la troisième ligne pour aller à Murrayfield s'annonçait compliqué. La réflexion de l'encadrement a abouti à un cocktail expérimental, 17e association depuis leur prise de fonctions.

"A partir du moment où Damien Chouly a un autre profil de N.8 (que Picamoles, ndlr), on a voulu rééquilibrer avec Alexandre Lapandry qui a beaucoup d'activité, qui colle au ballon. Pour Sébastien Vahaamahina, ça fait cinq semaines qu'il travaille à ce poste de troisième ligne côté fermé. Il va amener sa puissance et aussi sa hauteur en touche parce que les Ecossais ont une deuxième ligne au-delà des 2 mètres", a expliqué Saint-André.

La complémentarité de l'association entre le puissant Vahaamahina (2,00 m, 124 kg), le galopeur Lapandry et l'aérien Damien Chouly ne fait aucun doute. Ses aptitudes théoriques en touche face au redoutable alignement du XV du Chardon aussi.

Mais alors que le XV de France a manqué de leaders lors de la gifle (27-6) de Cardiff il y a quinze jours, son inexpérience au niveau international interroge.

Le plus expérimenté avec ses 16 sélections, Damien Chouly (28 ans) a été de tous les groupes France ces derniers mois. En l'absence de Picamoles, blessé, il a déjà été titulaire en N.8 notamment lors de la tournée de novembre face à la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud.

Mais son déficit de puissance avait alors été montré du doigt. Et en 2014, il n'a joué que deux matches avec son club de Clermont, où Fritz Lee lui est régulièrement préféré. "J'ai fait de la préparation physique en club et en équipe de France. Après, je serai à 100% quoiqu'il arrive", assure-t-il pour autant.

- Vahaamahina "à la Benazzi" -

Le troisième ligne aile du XV de France Sebastien Vahaamahina, deuxième ligne de formation, lors d'un entraînement à Marcoussis le 30 janvier 2014  [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Le troisième ligne aile du XV de France Sebastien Vahaamahina, deuxième ligne de formation, lors d'un entraînement à Marcoussis le 30 janvier 2014

Pour Alexandre Lapandry (24 ans), cette titularisation intervient 20 mois après sa huitième et dernière sélection en Argentine le 23 juin 2012. Ses capacités athlétiques avaient été repérées en 2009 par le prédécesseur de Saint-André, Marc Lièvremont, mais des blessures ont régulièrement brisé son élan. Il joue gros, à 18 mois de la Coupe du monde.

La plus grande surprise est le replacement de Sébastien Vahaamahina en troisième ligne. Deuxième ligne prometteur, il avait été lancé par Saint-André en novembre 2012 alors qu'il n'avait joué que quelques matches de Top 14 avec Perpignan.

"Souvent, il entre en cours de match. Là, il a une opportunité importante de titulaire", a souligné jeudi PSA, qui le voit dans un registre "à la Abdelatif Benazzi" où sa puissance devra "éviter de trop subir sur les zones de ruck et les zones de contact".

Le projet de le faire redescendre en troisième ligne a germé il y a plusieurs mois. "Il a un potentiel athlétique qui n'a rien à envier à Etzebeth, Whitelock, Retallick ou Romano (la nouvelle génération de deuxième ligne sud-africain et néo-zélandais). Il pourrait même nous dépanner à d'autres postes", confiait à l'AFP en novembre dernier l'entraîneur des avants Yannick Bru.

"Il va entrer dans ses plus belles années. Il faut qu'il comprenne maintenant que pour devenir parmi les meilleurs au niveau mondial, il faut une discipline personnelle très élevée aussi", ajoutait-il.

Une allusion notamment à ce carton jaune "stupide" en fin de match contre l'Italie, pour avoir donné un coup de pied dans le ballon.

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