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Armel Le Cléac’h, vainqueur du Vendée Globe : «mon surnom "le chacal", je le garde»

Armel Le Cléac’h était dans les locaux de Direct Matin, jeudi après-midi.[Agnès Herrera.]

Trois semaines après son triomphe sur la course au tour du monde à la voile en solitaire et sans assistance, Armel Le Cléac’h était hier à «Direct Matin». Le marin est revenu sur cette aventure.

Avant de partir en vacances, il a pris le temps de se confier. Après avoir échoué lors de ses deux premières tentatives, Armel Le Cléac’h a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe en vainqueur, le 19 janvier, aux Sables-d’Olonne. Désormais détenteur du record de la course en 74 jours, le Breton (39 ans) a partagé ses souvenirs et dévoilé ses prochains objectifs.

Trois semaines après votre arrivée, avez-vous commencé à réaliser votre exploit ?

Je n’ai pas encore l’impression que ça fait déjà trois semaines, mais je commence à réaliser. Le fait d’être rentré chez moi, d’être sollicité par les médias, par les personnes que je croise dans la rue… Je réalise qu’il y a quelque chose de fort qui s’est passé. ça commence à prendre forme dans mon esprit.

A quel moment vous êtes-vous dit : «C’est bon, c’est gagné» ?

Deux ou trois heures avant l’arrivée, lorsque les vedettes ont commencé à m’accompagner. Vingt-quatre heures avant, quand j’ai viré de bord, je savais qu’Alex (Thomson, ndlr) ne pouvait plus revenir. Mais il y avait encore chose qui pouvait me faire perdre, c’était de heurter un bateau ou un objet.

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Qu’avez-vous ressenti une fois dans le chenal, aux Sables-d’Olonne ?

Enormément d’émotions, qui sont encore indescriptibles à l’heure actuelle. Plus de 300 000 personnes étaient présentes pour m’accueillir, c’était fou et juste incroyable. Mais avec les obligations, on n’a finalement pas trop le temps d’en profiter.

Justement, avec ces sollicitations, vous n’avez pas encore eu le temps de prendre des vacances…

C’est vrai que la seule chose que j’ai envie, c’est de me retrouver avec ma femme et mes enfants. Tous les quatre au soleil, pas sur un bateau, mais en vacances quelque part. Se reposer, dormir et ne pas avoir à répondre aux demandes. Quinze jours de repos complet, ça me fera le plus grand bien.

Surtout que votre programme s’annonce très chargé ensuite…

En effet. En mars, on aura des opérations avec Banque Populaire et on va commencer à préparer les futures courses. Cette année, c’est la Transat Jacques-Vabre. L’an prochain, la Route du Rhum. En plus, on aura un très beau plateau avec François Gabart, Thomas Coville et sûrement Francis Joyon. Ça promet. En 2019, il y aura une nouvelle course, qui se met en place, un tour du monde en trimaran qui partira de Brest.

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On dit qu’un Vendée Globe change un homme. Et après une victoire ?

On revient changé. Vivre dans un espace réduit fait prendre du recul sur les choses que l’on voit à terre et qui nous pourrissent la vie. On se rend compte de la chance que l’on a. On profite plus de l’essentiel après. Ça me permet d’avoir de l’expérience au niveau de la navigation. On se connaît mieux, au niveau mental et physique.

«Mon surnom de chacal je le garde»

La voile est beaucoup plus médiatisée. Qu’en pensez-vous ?

Grâce à toutes les nouvelles technologies, le public de s’y intéresser beaucoup plus. D’un autre côté, ca s’est beaucoup professionnalisé, les marins sont nombreux et très forts, les sponsors suivent.

Le surnom, le Chacal, vous le conservez ?

Bien sûr, ca fait partie de mon histoire. Bernard Hinault était bien surnommé le blaireau. Ce n’était pas un animal forcément très « beau » mais il a fait une excellente carrière.

Les sportifs changent de sport en ce moment, deviendrez-vous golfeur ?

Je suis ambassadeur de la Ryder Cup 2018 mais je ne deviendrai jamais golfleur professionnel. Je trouve que le golf complète très bien ma préparation pour les compétitions de voile. Avant le Vendée Globe, j’en ai fait un peu et ca fait du bien.

Disputer les JO, est-ce que c’est quelque chose qui vous plairez ?

Les supports choisis pour les JO, je n’ai pas encore le niveau ni les compétences pour. C’est comme si on demandait à un sprinteur de faire du lancer de marteau. Après, concourir pour mon pays, c'est certain que je serai partant.

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