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Jacques Monclar : «Le All-Star Game est un festival»

Jacques Monclar est consultant basket pour la chaîne beIN SPorts.[PANORAMIC]

Le All-Star Week-end est à vivre sur beIN Sports avec plus de cinquante heures de basket sur ses antennes entre le 16 et 18 février. L’occasion pour CNEWS Matin de s’entretenir avec le consultant NBA de la chaîne, Jacques Monclar.

Que pensez-vous de ce nouveau format du All-Star Game, avec la «Team Stephen» et la «Team LeBron» ?

On peut regretter l’opposition historique Est / Ouest. Mais cela a donné une composition d’équipe - qui sera sûrement télévisée à l’avenir - permettant de faire jouer des joueurs qui ne jouent jamais ensemble. Si ce n’est avec la Team USA. Je crois surtout qu’il y a eu une sensibilisation sur le fait que les matches étaient moins intéressants depuis un moment, et que cela devrait permettre d’avoir un peu plus de cohérence de jeu et de défense.

Vous pensez que cette formule est la bonne pour améliorer le niveau de compétition au All-Star Game ?

Il n’y avait plus trop de compétition sur le terrain ces deux ou trois dernières années. Donc il fallait faire quelque chose. On va regarder ça.

La NBA aurait-elle dû diffuser la sélection des équipes, selon vous ?

Oui. Et je crois que les joueurs l’ont demandé. Cette année, il y avait deux excellents clients avec Stephen Curry et LeBron James. Je pense que cela mériterait d’être diffusé. Ils ne voulaient pas vexer les égos, parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui sera choisi en dernier. Mais il ne faut pas oublier que ce sont tous des All-Stars.

Quel est votre événement préféré du week-end ?

J’ai une affection particulière pour les tireurs à trois points. Si on parle d’un concours de dunks comme celui à Toronto, avec le show d’Aaron Gordon et Zach Lavine, je prends ça tous les jours.

Et cette année, ce concours a de bonnes chances d’être spectaculaire. Il ne faut pas oublier que le All-Star Game est un festival. C’est un festival de basket, et après les qualités des uns et des autres font et défont les matches et les épreuves. J’aime l’opposition «USA vs Le reste du monde» pour le Rising Star Challenge. Et le grand match du dimanche, quand ils décident de jouer, comme il y a quelques années. C’est ce qu’il faut essayer de retrouver. On ne leur demande pas de faire un match de playoffs en termes d’intensité, mais par moment d’élever le niveau de jeu.

Et de défendre un peu aussi…

C’est la défense qui crée les beaux mouvements.

Malgré sa santé fragile, Joel Embiid sera omniprésent lors de ce All-Star Week-end. Une décision raisonnable ou inconsciente de la part du joueur ?

Il joue les deux matches. Je pense qu’il n’aura pas le même investissement lors du Rising Star Challenge que pour le grand match de dimanche. Il commence à jouer les «back-to-back» (match joué après celui de la veille, ndlr) avec les Sixers, mais il est vrai qu’il devra faire attention. Quant au Skills Challenge, cette opposition entre les grands et les petits gabarits est toujours sympa.

Les playoffs approchent à grands pas. Quelle équipe représente la plus grande menace pour les Warriors ?

Je pense à Houston. Les Warriors sont installés, ils attendent les playoffs. Ils ont eu un coup de moins bien physiquement récemment comme l’a souligné Steve Kerr, leur coach. Les Rockets affichent, par moments, une qualité supérieure. On verra les oppositions directes au moment venu. On sait que, en cas d’égalité à la fin de la saison régulière, Houston aura l’avantage du terrain en playoffs (ils ont remporté deux des trois confrontations entre les deux clubs cette saison, ndlr). Je ne dirais pas que, pour Houston, c’est l’année ou jamais. Mais c’est important pour eux, pour Chris Paul, James Harden. Ils sont en quête du titre, ils ont des choses à prouver, et sont entourés de joueurs arrivés à maturité.

A l’Est, on verra qui va sortir. Mais le nouveau Cleveland, parce qu’il y a LeBron, peut s’imposer. Les arrivées récentes de Jordan Clarckson, Rodney Hood, Larry Nance JR et George Hill leur ont permis d’ajouter plus de capacités athlétiques, plus de défense. Leur jeu se délitait, la défense n’existait plus, les joueurs se regardaient un peu entre eux et attendaient que LeBron fasse les choses. Je suis persuadé que cette refonte de l’effectif était nécessaire. Il fallait faire quelque chose.

Ça sent aussi la tentative de la dernière chance, aves des joueurs qui, à part George Hill, n’ont pas ou peu d’expérience en playoffs…

Oui, mais il y a aussi ceux qui ne sont pas passés loin de se faire transférer - les J.R. Smith et Tristan Thompson - et cela a permis de remettre un peu les pendules à l’heure. Rodney Hood peut sortir du banc et planter des tirs contre n’importe qui. Pour Jordan Clarkson et Larry Nance Jr., c’est inespéré de pouvoir jouer le titre à l’Est alors qu’ils n’ont jamais joué les playoffs avec les Lakers. Je pense que tout cela peut créer une bonne dynamique. Ils ont montré des belles choses lors de leur victoire face à Boston dimanche dernier. S’ils restent dans le même état d’esprit, ils vont en gagner des matches. Et Kevin Love est blessé pour le moment.

Les Raptors sont-ils vraiment aussi bons que leur record actuel suggère ?

Cette année, ils sont plus forts parce que le banc est plus fort. Les Pascal Siakam, Fred VanVleet, Jakob Poeltl, Delon Wright, Norman Powell, sont très bons. Le coach a compris qu’ils ne pouvaient pas continuer à se reposer sur deux joueurs (Lowry et DeRozan), et qu’il fallait les obliger à partager un peu. Résultat, on a un Jonas Valanciunas un peu plus investi. Serge Ibaka touche des ballons aussi. Bref, tout va bien. Ça joue bien au ballon, et ils sont premiers à l‘Est. C'est impressionnant.

Il y a clairement moins d’isolation, ce qui était toujours un problème en playoffs en raison des défenses qui montent en intensité. Là, on voit un jeu collectif beaucoup plus prononcé, et c’est assez inattendu.

Oui. C’est l’évolution de Lowry et DeRozan. DeMar DeRozan est titulaire au All-Star Game, est très fort à la marque, et il partage plus avec ses partenaires dans tous les domaines de jeu. C’est un autre état d’esprit. Ils peuvent jouer plus rapidement, ils sont moins prévisibles. Je ne sais pas où ça les mènera mais le challenge à l’Est est simple : c’est empêcher LeBron d’aller en finale NBA. Et il y va tous les ans depuis la saison 2010-2011.

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