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Chantage à la sextape de Valbuena : la justice valide l'enquête contestée par la défense

La justice a rendu jeudi une décision très attendue sur la validité de l'enquête sur le chantage à la sextape qui implique l'international français Mathieu Valbuena.

La cour d'appel de Paris a validé jeudi l'enquête dans l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena dans laquelle Karim Benzema et cinq autres personnes sont mises en examen, ouvrant la porte à un éventuel procès. La cour a jugé conformes les agissements sous couverture du policier infiltré ayant servi d'intermédiaire entre Mathieu Valbuena et les maîtres-chanteurs présumés. Selon elle, les actes de ce commissaire ne constituent pas une incitation à l'infraction comme le soutenaient les avocats de la défense.

Un policier, «Lukas», agissant sous couverture, a joué pendant plusieurs semaines les intermédiaires entre Mathieu Valbuena et les maîtres-chanteurs présumés. Aurait-il outrepassé son rôle en incitant à commettre une infraction ? C'est une question à laquelle a répondu la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris par la négative.

Lors de l'audience le 4 octobre, les avocats des six mis en examen avaient en effet fait valoir que les agissements du policier infiltré, commissaire à la PJ de Versailles, invalidaient l'ensemble de l'enquête, qui avait coûté à Karim Benzema sa place en équipe de France.

Pour eux, l'officier avait poussé les protagonistes, en particulier Younes Houass, avec lequel il était en contact téléphonique, à réclamer de l'argent en échange de la vidéo intime de Mathieu Valbuena. Une vidéo détenue par les cerveaux présumés du chantage, Axel Angot et Mustapha Zouaoui, deux hommes gravitant dans le milieu du football professionnel.

Ces derniers, outre Younes Houass, avaient auparavant tenté d'approcher Valbuena par l'intermédiaire de l'ex-Bleu Djibril Cissé puis étaient passés par son co-équipier en équipe de France Karim Benzema contacté grâce à son ami d'enfance, Karim Zenati. Les trois hommes sont eux aussi mis en examen.

Procédure «viciée»

Younes Houass n'a été, selon son avocat Samim Bolaky, «que la courroie de distribution entre Valbuena, Zouaoui, Angot et 'Lukas'. (...) Mais il n'a jamais vu la vidéo». Et «aucune contrepartie financière, aucune menace, qui sont les éléments constitutifs de l'infraction de chantage, n'étaient évoqués avant l'intervention du policier», avait-il rappelé en octobre.

Pour l'avocat de Mathieu Valbuena, Paul-Albert Iweins, en revanche, «les policiers se sont comportés de façon parfaitement normale». «Si on devait considérer que les entretiens téléphoniques entre Houass et le policier sortent de la procédure, ça ne concerne en rien Benzema» et ne remet donc pas en question le volet de l'affaire impliquant ce dernier, selon lui.

Au contraire, pour Sylvain Cormier, avocat de l'attaquant du Real Madrid contacté mardi par l'AFP, «l'ensemble de la procédure est viciée par les agissements de l'enquêteur».

Son client, qui se dit totalement innocent, n'a plus jamais été appelé en Bleu depuis sa mise en examen en novembre 2015.

Dans «cette affaire, qui a eu un retentissement médiatique considérable, qui a donné lieu à des polémiques, (...) à la limite on ne sait plus trop qui est le coupable, qui est la victime», a souligné Me Iweins lundi. Son client Mathieu Valbuena, a-t-il ajouté, attend désormais «que la justice passe (...). Et que ça s'arrête.»

Mais, assure Me Bolaky, «on est loin d'en avoir fini». «A moins que les écoutes soient annulées, ça retournera devant la Cour de cassation» car «même si la décision est favorable» à Younes Houass, les autres mis en cause formeront un pourvoi.

Son client a porté plainte contre X et contre l'enquêteur infiltré pour «faux et usage de faux». Une plainte parvenue mardi au parquet de Nanterre.

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