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NBA : Pourquoi l’évolution de Pascal Siakam peut tout changer à Toronto

Auteur d'un excellent début de saison, Pascal Siakam est largement favori pour hériter du titre du joueur ayant le plus progressé en juin prochain. [Vaughn Ridley / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

L’arrivée de Kawhi Leonard au sein de l’effectif en juillet dernier a largement contribué à propulser les Toronto Raptors en tête de la conférence Est. Mais la progression de Pascal Siakam pourrait bien les porter jusqu’au sommet de la NBA en juin prochain.

Quand Masai Ujiri, le manager général des Raptors, a réussi à faire venir Kawhi Leonard et Danny Green à Toronto en envoyant DeMar DeRozan et Jakob Poeltl (et leur premier tour de Draft 2019) aux Spurs, l’équipe canadienne s’est immédiatement positionnée comme un des favoris pour le titre cette saison. Il n’était toutefois pas évident de voir la franchise parvenir à se distancer de ses principaux concurrents à l’Est – Milwaukee, Boston, Indiana ou encore Philadelphie – sans prendre le temps de construire les automatismes nécessaires dès le début de saison. Un doute accentué quand Kawhi Leonard et Kyle Lowry ont été contraints de cirer le banc, soit par prévention (Leonard), soit pour panser leurs blessures (Lowry, sans oublier Jonas Valanciunas). Et pourtant.

Un peu plus de trois mois après le coup d’envoi, les Raptors affichent le meilleur record de la ligue (31v-12d), et comme le rappelait récemment le journaliste américain Tim Bontemps du site ESPN, les absences cumulées des deux stars de l’équipe n’ont pas eu l’effet dévastateur que nous aurions pu attendre, avec un solide bilan de 15 victoires et 6 défaites sans elles, en date du 6 janvier.

Oui, Serge Ibaka vit actuellement une vraie renaissance sur le terrain après avoir enchaîné plusieurs saisons plutôt décevantes (16,1 pts/m, 7,3 rebonds/m et 1,41 contres/m). Et cela pèse évidemment dans la balance. Au même titre que la solidité du jeu proposé par Fred VanVleet et OG Anunoby. Ou l’excellent coaching de Nick Nurse. Mais à y regarder de plus près, on remarque qu’un joueur se trouve au cœur des bons résultats des Raptors depuis le début de la saison, à tel point qu’il est aujourd’hui l’immense favori pour repartir avec le titre de « meilleure progression de l’année » : Pascal Siakam.

Ce joueur d’origine camerounaise de 24 ans drafté en 2016 (27e position) n’a raté aucun match depuis l’entame de la saison, et affiche actuellement les meilleures statistiques de sa carrière. Et de loin. Pour Toronto, cette métamorphose est une excellente nouvelle puisque, non content de compter désormais dans leur effectif un des cinq meilleurs joueurs de la ligue (Leonard), ils assistent à l’ascension fulgurante d’une jeune recrue combinant polyvalence défensive à un véritable flair offensif. Une pépite de talent parfaitement adaptée au jeu actuel, que toutes les équipes NBA rêvent de déterrer chaque année lors de la Draft.

Un monstre statistique

Dans le classement du «Real Plus-Minus» (qui mesure l’impact offensif et défensif d’un joueur sur les résultats de son équipe) du site américain ESPN, l’ailier se promène dans le Top 25 depuis le début de la saison, devant des joueurs comme Russell Westbrook, Blake Griffin, Victor Oladipo, et… Kawhi Leonard. Sa polyvalence lui permet de défendre pratiquement n’importe quelle position sur le terrain, et ses bras tentaculaires se transforment régulièrement en un rempart infranchissable pour les attaquants adverses. Les Raptors affichent un «Net Rating» de +9,7 points par rapport à leurs adversaires quand il est sur le terrain. Il plante 34,4% de ses trois points (contre 22% la saison passée) et 57,6% de ses tirs. Il est présent dans 7 des 10 cinq majeurs les plus efficaces des Raptors selon NBA.com/Stats.

Pascal Siakam a également considérablement amélioré sa maîtrise de balle, lui permettant de doubler ses points inscrits en contre-attaque (ce mec est toujours en train de courir devant la défense) et dans la raquette. Il démontre également une meilleure lecture du jeu, avec une capacité accrue à faire les bonnes passes aux coéquipiers démarqués, et dans le bon timing (un seconde trop tôt ou trop tard peut faire toute la différence en NBA). Un peu faible quand il est poussé sur sa main gauche, il a réussi à développer un «tour-sur-lui-même» (spin) pour tromper les défenseurs avec une habileté déconcertante. Enfin, il provoque beaucoup plus de fautes qu’auparavant, et convertit ses lancer-francs à un taux plus qu’acceptable (78,1% cette saison, contre 62,1% l’an dernier).

Qu’on ne s’y trompe pas, Kawhi Leonard et Kyle Lowry restent les joueurs les plus importants de l’effectif des Raptors, surtout ce premier avec sa défense de fer (double meilleur défenseur de la ligue) et une capacité à marquer dans les moments décisifs, chose qui manquait cruellement à Toronto auparavant (oui, petit tacle à DeRozan, en effet). La puissance collective affichée depuis le début de saison par l’équipe sous la direction de Nick Nurse, le coach, force le respect. Mais la progression de Pascal Siakam, et sa capacité à quasiment tout faire sur le terrain, pourrait se révéler décisive en playoffs pour les Raptors qui, à l’heure actuelle, ne cessent de solidifier leur statut de prétendant au titre à mesure que la saison avance, et cela avec une marge de progression qui reste assez conséquente. Réjouissez-vous, fans de Toronto.

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