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XV de France : une faillite multiple

Le sélectionneur du XV de France, Jacques Brunel, avant le match du Tournoi des Six Nations face au pays de Galles, au Stade de France, le 1er février 2019 [FRANCK FIFE / AFP] Le sélectionneur du XV de France, Jacques Brunel, avant le match du Tournoi des Six Nations face au pays de Galles, au Stade de France, le 1er février 2019 [FRANCK FIFE / AFP]

Plus que par les deux «coups du sort» et quelques «détails», mis en avant par les joueurs et le sélectionneur Jacques Brunel, le XV de France s'est sabordé vendredi face au pays de Galles en ouverture du Tournoi des six nations (24-19) en péchant tactiquement, mentalement et techniquement.

Ce n'est pas le pied

Après leur première période quasi parfaite -- probablement la meilleure depuis plusieurs années -- à l'issue de laquelle ils menaient 16 à 0, les Bleus ont quasiment arrêté de jouer. Alors qu'ils avaient largement dominé le XV du Poireau avant le repos justement parce qu'ils étaient parvenus à tenir le ballon, comme sur les deux essais, alternant également parfois à bon escient avec du jeu au pied de pression et d'occupation.

Au retour des vestiaires, changement de cap ou presque : il a ainsi fallu attendre la 66e minute pour les voir entrer dans les 40 mètres adverses, une fois les Gallois repassés devant. Avant cela, ils n'ont joué que deux ballons à la main, tapant les autres. Pour rendre de précieuses munitions, exploitées par l'adversaire : le premier essai des hommes de Warren Gatland est par exemple venu d'une tentative de coup de pied (manquée) de Camille Lopez, puis d'un autre de Romain Ntamack.

«On voit qu'on arrive à mettre à mal les équipes quand on reste dans le plan de jeu, qu'on conserve la balle», a souligné le troisième ligne Wenceslas Lauret.

«Peur de gagner»

Les Français semblent donc avoir joué «petit bras». Par suffisance, sentant la victoire acquise ? «Non, on a pris suffisamment de claques en peu de temps pour (ne pas) 'péter plus haut que notre cul'», a répondu le troisième ligne Arthur Iturria.

Mais ils ont été rattrapés par leurs vieux démons, ceux d'une équipe en panne de confiance. Qui ne sait plus comment gagner, conserver un score, après avoir perdu huit de ses onze matches en 2018, dont deux où elle tenait le match jusqu'aux derniers instants (Irlande dans le Tournoi, Afrique du Sud en novembre). «Une ou deux erreurs nous font rebasculer, on retombe dans nos travers et on sent cette peur de gagner qui ressurgit», a convenu Baptiste Serin.

«Le mental il y est, a estimé de son côté Lauret. On voit, sur la fin, qu'on dynamise le jeu pour aller chercher l'essai de la gagne.»

Des erreurs techniques

Le demi-d'ouverture Camille Lopez (g) et le troisième ligne aile Wenceslas Lauret dépités après la défaite du XV de France face aux Gallois, au Stade de France, le 1er février 2019 [Anne-Christine POUJOULAT             / AFP]
Le demi-d'ouverture Camille Lopez (g) et le troisième ligne aile Wenceslas Lauret dépités après la défaite du XV de France face aux Gallois, au Stade de France, le 1er février 2019 [Anne-Christine POUJOULAT / AFP]

Mais faire preuve de caractère et être solide mentalement sont deux choses différentes. Et, dans les dix dernières minutes, comme en seconde période, le XV de France a été plombé par des erreurs techniques, à commencer par les deux bourdes de Sébastien Vahaamahina et Yoann Huget sur les deuxième et troisième essais gallois. Puis deux en avants (77 et 80+2), le premier consécutif à une pénaltouche devant la ligne galloise derrière laquelle les Bleus n'ont pas réussi à mettre de l'avancée.

Soit tous ces fameux et éternels «détails» qui font la différence entre la victoire et la défaite et que ne maîtrisent pas les Bleus, dans un contexte de haute pression mentale et physique. «L'équipe a baissé de rythme sans le ballon, mais je ne suis pas sûr que ce soit un problème de physique», a répondu Iturria.

Le Clermontois et ses coéquipiers vont devoir, encore et toujours, régler la mire avant de se rendre dimanche prochain en Angleterre. Et panser leurs maux de tête, en s'appuyant sur les promesses nées de la première période. «On est déjà au fond du seau, il faut se relever. On ne peut pas être plus bas que terre, on est déjà sous terre. Il faut réussir à renverser ce cycle et repartir de l'avant. On sait qu'on en a la possibilité», a souligné Lauret. Dans un éternel refrain, trop souvent entendu l'année écoulée.

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