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Tyrone «Muggsy» Bogues : «J’aime la manière dont la NBA a évolué»

Tyrone "Muggsy" Bogues a joué 14 saisons en NBA.[Kelly Sullivan / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Plus petit joueur de l’histoire de la NBA (1,60m), Tyrone «Muggsy» Bogues a répondu à nos questions sur le «NBA Paris Game» du 24 janvier prochain entre les Hornets et les Bucks, l’actuelle saison NBA, ou encore la course pour le titre de MVP.

A noter que les personnes souhaitant avoir accès aux préventes et aux informations concernant le match entre les Milwaukee Bucks et les Charlotte Hornets, qui se jouera à l'AccorHotels Arena de Paris, et sera diffusé en direct sur beIN Sports, peuvent s'inscrire dès aujourd'hui en cliquant ici.

Quel est votre sentiment face au retour de la NBA à Paris pour un match de saison régulière en janvier prochain ?

C’est incroyable. Je suis très excité à l’idée de voir la ligue revenir en France, à Paris. Je me souviens de la fois où nous sommes venus, en 1994, avec les Hornets de Charlotte pour y affronter les Golden State Warriors. Cela avait été une superbe expérience pour tous les joueurs, le fait de pouvoir venir dans un autre pays pour y faire la démonstration de notre talent, et de jouer face à un public différent. Et je me souviens que les fans étaient très excités, même s’ils ne soutenaient aucune équipe en particulier. Ils étaient justes contents d’avoir l’opportunité de voir jouer ces deux clubs NBA.

Aviez-vous été surpris en 1994 de voir la réaction des fans face un match NBA ?

Oui, en effet. J’étais déjà venu en France en 1986 quand je jouais avec la sélection américaine lors des championnats du monde en Espagne. Mais en 1994, j’ai eu plus de temps pour expérimenter la ferveur des fans. Comme je le disais, c’était une expérience unique. C’était aussi un peu étrange, car je me disais que le football étant le sport numéro 1, le public n’apprécierait pas forcément le basketball. Mais j’ai eu tout faux. Les fans connaissaient très bien le sport, et tout le monde a fait preuve d’une remarquable hospitalité.  

A quel point cela est important pour la NBA de jouer ces matches à l’étranger ?

C’est très important. C’est une vision que l’ancien commissionnaire de la ligue, David Stern, a eu, et qui se poursuit aujourd’hui avec Adam Silver, son successeur. Cela permet au jeu de se développer au-delà des frontières, car le basketball est un sport international. Il n’est pas figé, il est global. Et cela a permis d’ouvrir la ligue au reste du monde, et de donner l’opportunité à de nombreux joueurs de rejoindre la NBA.

Quand j’ai débuté ma carrière, il n’y avait que cinq joueurs européens dans le championnat. Aujourd’hui, il y en a plus de 150. Cela est aussi dû au fait que la NBA est présente dans toujours plus de pays, et que les enfants peuvent découvrir le basketball de cette manière, et se dire ‘tiens, j’aimerais faire ça moi aussi’. C’est incroyable d’avoir été le témoin de cette évolution au fil des années.

Quelle a été votre réaction face à la joie des fans français au moment de l’annonce de ce match ?

Je me suis rendu compte du chemin parcouru. Avant, les matches étaient diffusés en différé. Aujourd’hui, ils sont disponibles en direct. Et pour cette fois, les fans pourront suivre le match depuis les tribunes. C’est là l’exemple même de l’évolution dont on parlait tout à l’heure.   

Est-ce que vous suivez un joueur NBA en particulier en ce moment ?

Je ne suis personne en particulier. Je les aime tous, parce que je suis un mordu de basket. J’ai un faible pour certains d’entre eux, comme Stephen Curry et Chris Paul, car nous avons une relation particulière. Mais j’adore Russell Westbrook, Kyrie Irving, LeBron James, James Harden, Giannis Antetokounmpo… on ne peut que les apprécier quand on voit la manière dont ils représentent la ligue. Dwyane Wade est dans sa dernière année, Manu Ginobili vient de voir son maillot retiré par les Spurs. Il y a tellement de joueurs qui sortent du lot, actuels comme anciens, et tous participent à faire évoluer la NBA. Et la jeune génération comprend cela.

Les playoffs, cette année, vont être passionnants. Personne ne sait qui va gagner… même s’il les Warriors restent clairement l’équipe à battre. Il sera difficile de les faire tomber à quatre reprises dans une série de playoffs. Mais certains clubs sont capables de le faire. Quand on voit ce que James Harden fait actuellement avec les Rockets, s’il peut maintenir cette production pendant les playoffs, cela n’est pas impossible. Le suspense est à son comble, notamment à l’Est où trois équipes se disputent la dernière place qualificative pour les playoffs. Les Hornets notamment.

Vous pensez qu’ils vont se qualifier ?

Je l’espère, mais ça ne va pas être facile. Ils ne jouent que deux matches à domicile, et vont affronter des adversaires compliqués, notamment Golden State. Orlando a perdu la nuit dernière face aux Pistons. Donc cela devrait être très intéressant à suivre jusqu’à la fin de la saison régulière.

Quel est votre sentiment par rapport à l’évolution du jeu, notamment l’importance prise par le tir à trois points dans la NBA moderne ?

L’évolution des règles a largement contribué à changer l’atmosphère générale des matches. Personnellement, j’adore ça. J’aime la manière dont les choses ont évolué. Les joueurs qui entrent dans la ligue aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux de mon époque. Nous avions un ailier fort de 2,05 mètres qui jouait dos au panier. Aujourd’hui, ce même joueur remonte le terrain balle en main, et prend des tirs longue distance. Les pivots de 2,13 mètres ne se contentent plus de faire du «spot-up», mais prennent des tirs de loin. Le jeu s’est ouvert, il y a plus de mouvement, et c’est très bien comme ça.

James Harden ou Giannis Antetokounmpo pour le titre de MVP ?

La victoire des Bucks l’autre jour face aux Rockets a été la confirmation pour moi. Giannis Antetokounmpo a permis aux siens de s’imposer à deux reprises face à Houston cette saison. James Harden a réalisé un match «normal» - du moins selon ses standards tant il réalise une saison incroyable - avec 23 points. Giannis a empilé 19 points, 14 rebonds et 4 passes décisives. Les Bucks possèdent le meilleur bilan de la ligue, il joue des deux côtés du terrain. Pour moi, Giannis mérite le titre de MVP.

Qu’avez-vous pensé de la stratégie défensive de Milwaukee pour tenter de freiner James Harden dans ce match, avec un défenseur posté sur son côté gauche pour l’obliger à aller sur sa main droite ?

C’est ce qu’il faut faire, à savoir le sortir de sa zone de confort en l’obligeant à réfléchir sur le terrain et en contrariant ses changements de direction. Il faut l’obliger à aller dans une direction, et vivre avec le résultat. Et cela était très judicieux de le priver d’une partie de son jeu.

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