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Julian Alaphilippe peut-il devenir le meilleur cycliste français de l'histoire ?

Julian Alaphilippe après sa victoire lors de la Flèche Wallonne. Julian Alaphilippe après sa victoire lors de la Flèche Wallonne. [Belga / Icon Sport]

Un maillot à pois sur le Tour de France, deux Flèches Wallonnes, une Classique de Saint-Sébastian, un Milan-San Remo... Le palmarès de Julian Alaphilippe est d'ores et déjà exceptionnel alors que le Français n'a que 26 ans.

Armé d'un bouc, de ses jambes et de son humour, le pensionnaire de Deceuninck-Quick Step détonne toujours au sein du peloton, et a su conquérir la France après avoir réalisé un grand Tour 2018. La même année, il a même été troisième du prix Vélo d'Or attribué au meilleur cycliste de l'année par Vélo Magazine, derrière Alejandro Valverde (champion du monde) et Geraint Thomas (vainqueur du Tour de France).  

De quoi imaginer une carrière le plaçant au sommet du cyclisme français ? Pas sûr. Le profil explosif d'Alaphilippe lui donne l'avantage sur des courses d'une journée comme Liège-Bastogne-Liège, mais son physique plus lourd qu'un Bardet ou Froome le pénalisera toujours dans les Grands Tours. Si, à l'instar de Geraint Thomas ou Braddley Wiggins, il ne consacre pas entièrement plusieurs années à faire évoluer son corps afin s'imposer sur un Tour de France ou un Tour d'Italie, beaucoup d'observateurs ne le qualifieront jamais de «plus grand cycliste français de l'histoire».

En effet, quels que soient ses autres résultats, il ne tiendrait pas la comparaison face aux palmarès de Bernard Hinault (Cinq Tours de France,  deux d'Espagne et trois d'Italie, Paris-Roubaix, champion du monde...) ou encore Jacques Anquetil (Cinq Tours de France et deux Giro). «Il a un énorme potentiel, et il a prouvé qu'il savait être bon en haute montagne. Mais gagner un grand Tour demande un autre état d'esprit», confirme Pascal Sergent, historien du cyclisme. 

De plus, gagner des cours très différentes comme Paris-Roubaix et le Tour de France la même année, comme avait pu le faire Hinault, n'est plus possible tant les coureurs deviennent spécialisés en classiques, courses à étapes ou encore contre-la-montre.  

Les Grands Tours ne font pas tout

Malgré tout, ne jamais gagner de grand Tour ne «privera pas Alaphilippe de faire partie des tous meilleurs. Il faut juste savoir que dans dix ans, s'il a gagné plusieurs fois toutes les classiques, sans remporter le Tour de France, il y aura toujours un 'mais' chez les initiés», poursuit l'historien. Selon ce dernier, Alaphilippe pourrait donc devenir le meilleur dans la catégorie des classiques, à défaut d'être le meilleur tout court. 

Julian Alaphilippe n'aura donc surement jamais le palmarès d'un Hinault, Bobet ou Anquetil. Cela ne l'empêchera certainement pas d'être considéré comme le meilleur cycliste français actuel s'il continue à enchaîner les victoires. D'autant que sa proximité avec le public et sa jovialité le rend progressivement plus populaire que des Romain Bardet ou Thibaut Pinot, pourtant mieux classés que lui sur le Tour de France ou le Tour d'Italie. Une dimension importante lorsque les classements des «meilleurs de tous les temps» sont réalisés. De quoi devenir le «champion du public» à la manière de Richard Virenque ? Réponse dans dix ans, lorsque le Français raccrochera le bouc, le casque et les roues.  

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