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Bleues : après la gueule de bois, la tête aux changements?

La capitaine des Bleues Amandine Henry quitte la pelouse du Parc des Princes après la défaite face aux Etats-Unis en quarts de finale du Mondial, le 28 juin 2019 [FRANCK FIFE / AFP] La capitaine des Bleues Amandine Henry quitte la pelouse du Parc des Princes après la défaite face aux Etats-Unis en quarts de finale du Mondial, le 28 juin 2019 [FRANCK FIFE / AFP]

Les Bleues se réveillent samedi avec la gueule de bois, des regrets et une question: que faire pour enfin gagner, et avec qui?

Corinne Diacre, si elle est bien maintenue, va devoir bâtir une équipe compétitive pour l'Euro-2021 en Angleterre, voire les JO-2024, encore à domicile.

Attaque et banc défaillants

Hormis le match d'ouverture contre la faible Corée du Sud (4-0), la France n'a jamais été d'attaque dans cette Coupe du monde: Eugénie Le Sommer a montré «80%» de ses capacités (dixit Diacre vendredi), l'explosive Kadidiatou Diani n'a pas marqué en 5 matches et Valérie Gauvin (2 buts) n'a pas souvent été servie par ses partenaires. Sans «solutions assez rapides, on tournait autour du pot», a résumé la capitaine Amandine Henry après l'élimination vendredi contre les États-Unis. Au final, la meilleure buteuse française du tournoi est une défenseure centrale, Wendie Renard.

Corinne Diacre a changé plusieurs fois d'animation offensive durant tout le tournoi, sans grande réussite. Viviane Asseyi s'est montrée à son avantage mais dans un registre plutôt défensif quand la sélectionneuse a fait appel à elle; Delphine Cascarino aussi, mais elle n'a pas eu beaucoup l'occasion d'exprimer son potentiel. Le banc de touche, sans réelle profondeur, s'est révélé être une ressource peu ou mal utilisée. L'attaquante Emelyne Laurent n'a pas joué une seule minute. Non sélectionnée, la meilleure buteuse du championnat de France, Marie-Antoinette Katoto, aurait sûrement été utile.

Des anciennes sur le départ?

Les trentenaires Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney et, dans une moindre mesure, Sarah Bouhaddi, s'approchent doucement de la fin de carrière internationale, ce qui va laisser prochainement des trous dans la raquette tricolore. Une page va se tourner et il est difficile de voir qui va écrire la prochaine. Ce devrait être avec Le Sommer (30 ans). «Oui», l'attaquante de Lyon veut continuer, mais «ça ne dépend pas que de moi», a-t-elle relevé vendredi en zone mixte.

La Bretonne s'est en outre déclarée «déçue» de ne pas participer aux prochains Jeux olympiques, une conséquence de leur élimination précoce au Mondial. «C'est difficile, ça fait une compétition en moins», a déploré la joueuse multititrée de l'OL, au palmarès vierge en sélection. La nouvelle séquence internationale va en effet ressembler à un long tunnel pour les Bleues, privées de véritables enjeux sportifs au moins jusqu'à l'Euro-2021 organisé en Angleterre.

Jeunesse prometteuse

Corinne Diacre va devoir digérer «l'échec sportif» qu'elle a assumé vendredi en conférence de presse et reconstruire, par petites ou grandes touches, une équipe de France habituée à s'arrêter en quart de finale des grandes compétitions. L'ancienne capitaine des Bleues espère en tout cas tenir la barre du navire France, même après le naufrage. «Je ne suis pas du genre à renoncer. Le président (de la Fédération, Noël Le Graët) m'a fait confiance sur un bail assez long. Maintenant, c'est à lui que revient cette décision. Pour ma part, j'ai encore du travail à faire», a-t-elle développé après l'élimination au Parc des princes.

La sélectionneuse pourra s'appuyer sur de jeunes joueuses talentueuses et déjà expérimentées. C'est le cas de Griegde Mbock, Aïssatou Tounkara, Grace Geyoro, Delphine Cascarino et Kadidiatou Diani, un club des Cinq qui a remporté la Coupe du monde des moins de 17 ans en 2012.

Elle devra peut-être renouer le fil avec certaines cadres comme Wendie Renard avec qui le courant n'est semble-t-il pas vraiment passé.

Comment va-t-elle gérer le «cas» Marie-Antoinette Katoto? Diacre a snobé la prometteuse mais inconstante attaquante du PSG, 20 ans et 22 buts marqués cette saison en club. «Elle a manqué de quelque chose pour moi et d'autres ont montré un petit peu plus. J'ai fait un choix fort, je le sais, Marie-Antoinette était très attendue, je privilégie le groupe», s'était justifiée la sélectionneuse. Le groupe aura bien besoin de renforts pour se relever d'un Mondial manqué, et une attaquante prolifique qui n'y a pas participé sera sûrement plus que bienvenue. Les JO-2024 à Paris lui permettront peut-être de revenir par la grande porte.

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