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NBA : Lakers, Clippers, Raptors, pourquoi le choix de Kawhi Leonard peut tout changer

Le rêve des fans des Los Angeles Lakers deviendra-t-il réalité ? [© D.R.]

Passée la folie de la première journée du marché des transferts, la NBA attend avec impatience la décision de Kawhi Leonard. Trois équipes sont sur les rangs pour le recruter : les Raptors, les Clippers et les Lakers.

Le choix de Kawhi Leonard aura sans nul doute un impact massif sur l’avenir à court et/ou moyen terme de ces trois clubs, mais aussi – et sans exagération – sur l’ensemble de la NBA. Alors qu’il est encore difficile de bien définir les nouveaux contours d’une ligue qui – en l’espace d’une journée – a complétement changé de visage, on a essayé de peser le pour et le contre des trois équipes encore en lice pour recruter le joueur le plus convoité de cette intersaison.  

Toronto Raptors

Kawhi Leonard n’a pas choisi de venir à Toronto. L’été dernier, après avoir vu sa relation avec les dirigeants des Spurs de San Antonio se détériorer jusqu’au point de non-retour, l’ailier aurait demandé à être transféré, si possible à Los Angeles. Et plus spécifiquement aux Lakers (mais c’était avant que LeBron James ne rejoigne le club en juillet… un détail important sur lequel on reviendra plus tard). Une demande impossible à honorer pour Gregg Popovich et R.C. Buford, les deux ordonnateurs du club texan, et pour une raison assez simple : hors de question de transférer un joueur aussi talentueux au sein de la même conférence, et encore moins chez un des principaux rivaux de la franchise.

Les Spurs ont fini par envoyer Kawhi Leonard à l’autre bout de l’Amérique du Nord, dans un autre pays (Canada, ndlr), où la météo peut difficilement être plus éloignée de celle de la Californie. Mais, malgré tout, dans un club des Raptors compétitif et dirigé d’une main de maître par Masai Ujiri. La suite, tout le monde la connaît. Kawhi Leonard vient de mener l’équipe au titre, et s’est déjà imposé comme le joueur le plus important de l’histoire de la franchise après seulement une saison passée sur place. Il est un roi au Canada. Et pourrait partir demain qu’il aura droit à une standing-ovation par les supporters de Toronto à chacune de ses visites, jusqu’à la fin de ses jours.

Aucun joueur majeur n’a quitté le club avec lequel il venait de gagner le titre, sauf dans en cas de retraite sportive (Michael Jordan en 1998, David Robinson en 2003, par exemple). Mais comme nous l’avons dit plus tôt, Kawhi Leonard ne doit rien à Toronto, car il n’a pas choisi d’y être. Et se retrouve pour la première fois de sa carrière en mesure de décider de la suite de sa carrière.

Les «points positifs» :

- Le club vient de remporter le titre NBA, et a les moyens de faire revenir la quasi-totalité des joueurs. Expérience et continuité sont des éléments majeurs qui joueront en faveur du club la saison prochaine.

- Masai Ujiri, qui s’est déclaré confiant quant à un possible retour de l’ailier, est un des dirigeants les plus respectés de la ligue. L’effectif des Raptors devra nécessairement évoluer dans les deux prochaines saisons. Mais le manager général a déjà prouvé qu’il savait bâtir une équipe de champions.

- Les Raptors sont en mesure de lui offrir plus d’argent (même si cela ne semble clairement pas être un argument déterminant pour le joueur) que n’importe quel autre club.

- Une communauté entière de fans, voir un pays tout entier, soutient Leonard, et les Raptors.

- Les dirigeants ont prouvé qu’ils prenaient sa santé très à cœur, et n’ont pas hésité à aménager son temps de jeu en conséquence (tout en travaillant en harmonie avec l'équipe médicale perso de Leonard).

- Et puis, il y a Drake (ça va, on déconne).

Les points «négatifs» :

- Au Canada, il fait froid, souvent, et surtout l’hiver. Pour Kawhi Leonard qui a passé ses jeunes années en Californie, cela aurait apparemment une certaine importance.

- L’éloignement avec la famille. L’ailier a une histoire personnelle assez triste (son père a été tué quand il n’était qu’un adolescent), et aurait très envie de se rapprocher des siens, et plus particulièrement de sa mère.

Los Angeles Lakers

Après des mois à renvoyer l’image d’un club à la dérive sans capitaine à bord, les Lakers ont réussi à rectifier le tir quelques jours avant l’ouverture du marché des transferts en faisant – enfin ! – venir Anthony Davis via un échange avec les Pelicans de la Nouvelle-Orléans. Puis, le club de LeBron James a commencé à remuer ciel et terre pour dégager de la marge salariale afin de pouvoir faire venir une éventuelle troisième star. Et ainsi s’assurer de renouer avec les heures de gloire d’une des franchises les plus mythiques de la ligue. Bon, à l’heure actuelle, les Lakers comptent trois joueurs dans leur effectif (ou presque). Et il faudra bien, à un moment ou un autre, qu’ils fassent venir des gars compétents pour jouer dans l’équipe.

Le fait que Kawhi Leonard semble prendre tout son temps avant de dévoiler son choix est à double-tranchant pour les pourpres et or. Si l'ailier les rejoint, peu importe quels joueurs Rob Pelinka trouvent à aligner aux côtés d’un trio James-Davis-Leonard. Le club sera l’immense favori pour soulever le trophée Larry O’Brien en juin prochain. Par contre, si Leonard ne vient pas, les Lakers risquent de se retrouver bien embêtés pour bâtir un effectif compétitif autour de LeBron James et Anthony Davis. Les joueurs accessibles et talentueux n’ont pas attendu que Kawhi Leonard fasse son choix, et le nombre de talents disponibles s’amenuisent à mesure que les heures passent.

Et puis, il faut éclairer une chose une bonne fois pour toute : Kawhi Leonard n’a jamais affirmé être un fan des Lakers étant plus jeune. Au contraire. Il était en adoration devant Allen Iverson et des Sixers (qui ont affronté les Lakers en finale en 2001).

Les points «positifs» :

- Kawhi Leonard a toujours affirmé que sa seule motivation était de gagner. Avec LeBron James et Anthony Davis, c’est exactement ce qui va se passer.

- Retour au bercail auprès de la famille.

- Il joue pour une franchise historique, à côtés d’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA, et d’un des meilleurs défenseurs de la ligue.

- LeBron James aurait promis de tout faire pour se mettre en retrait afin de laisser Kawhi Leonard et Anthony Davis exprimer leur talent. Et assurer le passage de témoin entre lui, et deux joueurs sont clairement le futur du club. Et de la ligue.

Les points «négatifs» :

- Retour au bercail. Retrouver la famille, c’est bien. Mais ça peut aussi vite devenir envahissant au quotidien.

- Pas de gestion du temps de jeu. Les Lakers disposeront de trois stars, mais le reste de l’effectif risque d’être un peu faible en raison des complications salariales que cela va créer. Le résultat direct pourrait être de forcer James/Leonard/Davis à passer de nombreuses minutes sur le parquet… au risque de se blesser.

- La guerre des égos. Les histoires racontées par les joueurs ayant évolué aux côtés de LeBron James – la pression médiatique, son côté passif/agressif, etc. – à Miami et à Cleveland, montrent qu’il n’est pas aisé de côtoyer sa Majesté au jour le jour. Et Kawhi Leonard n’a pas du tout l’air d’être le genre de gars qui va apprécier tous ces aspects extra-sportifs qui vont de pair avec le fait de jouer avec LeBron James.

- Kawhi Leonard n’est pas «Hollywood». Encore une fois, jouer pour les Lakers, c’est aussi évoluer sous les projecteurs du «star-système» californien, et tout ce que cela implique. Pas sûr que cela attire l’ailier.

Los Angeles Clippers

Je n’ai aucune envie de vendre du rêve aux fans des Clippers. Même si personnellement, j’ai toujours pensé que, si Kawhi Leonard devait partir de Toronto, ce serait pour rejoindre Los Angeles, mais les Clippers plutôt que les Lakers. Pourquoi ? Bah, peut-être parce que cela fait un an qu’on entend que l’ailier ne souhaite pas évoluer dans l’ombre de LeBron James aux Lakers, et qu’il souhaite rejoindre les Clippers s’il devait retourner en Californie. Quelles sources distillent ces rumeurs ? Juste les journalistes les mieux informés du milieu, notamment Adrian Wojnarowski, du site ESPN, pas plus tard que le 18 juin dernier (il dit que les Raptors ont également une sérieuse chance). Ou encore Michael C. Wright, lui aussi d’ESPN, en juillet 2018, qui faisait écho à l’ancien journaliste de Yahoo Sports (aujourd’hui chez The Athletic) Shams Charania, qui précisait pour sa part que Kawhi Leonard n’était pas du tout chaud à l’idée de former une «super-team».

J’entends ceux qui diront que certains de ces journalistes – notamment Wojnarowski – sont réputés pour avoir une certaine animosité envers les Lakers. Mais quand même. Je le répète. Cela fait UN AN que les Clippers sont considérés comme les favoris dans le cas de figure où Kawhi Leonard revient à Los Angeles. Peut-être que les choses ont changé depuis. Et que cinq minutes après la publication de cet article, les Lakers annonceront la signature de Kawhi Leonard.

Les points positifs» :

- Les Clippers possèdent une équipe dirigeante ultra-expérimentée, avec Jerry West en tant que consultant, Doc Rivers sur le banc, et Lawrence Frank à la tête des opérations sportives du club. Ils savent ce qu’ils font et inspirent la confiance dans l’avenir du club.

- L’effectif a démontré sa force face aux Warriors au premier tour des playoffs. Patrick Beverley, Montrezl Harrell, Danilo Gallinari, ou encore Lou Williams sont là, mais aussi les jeunes talents que sont Shai Gilgeous-Alexander, Ivan Zubac ou Landry Shamet.

- Retour au bercail (idem que pour les Lakers).

- Il devient instatément le meilleur joueur de l’histoire de la franchise, comme à Toronto. Et s’il gagne le titre avec les Clippers, ce sont tous les clubs de la NBA qui bâtiront une statue à son effigie tant l’histoire du club est (presque exclusivement) marquée par les défaites et les désillusions.

- Une équipe moins en vue que les Lakers qui permet de moins subir la pression médiatique locale et nationale.

Les points «négatifs»

- Le talent existe, mais au sein d’une conférence Ouest ultra-compétitive, les Clippers pourraient rapidement monter leurs limites avec un effectif par forcément en phase avec le jeu de Kawhi Leonard (cela reste à voir).

- Retour au bercail (idem que pour les Lakers).

- Jouer dans l’équipe la moins en vue de Los Angeles. Non pas que cela devrait déranger Kawhi Lenoard, mais bon.

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