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NBA : Le Jazz d'Utah de Rudy Gobert parmi les favoris la saison prochaine

Le Jazz d’Utah, le club de Rudy Gobert, vient de se positionner comme un prétendant potentiel au titre la saison prochaine grâce à son excellent recrutement.[Christian Petersen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AF]

L’excitation est palpable dans les rangs du Jazz d’Utah dont la campagne de recrutement vient de propulser le club parmi les favoris pour remporter le titre NBA la saison prochaine.

Alors que l’intégralité de la NBA attend avec impatience que Kawhi Leonard révèle le nom de l’équipe pour laquelle il jouera la saison prochaine, le Jazz d’Utah vient de se positionner comme un prétendant potentiel au titre la saison prochaine. En recrutant Mike Conley, Bojan Bogdanovic et Ed Davis – auxquels il faut désormais ajouter Emmanuel Mudiay et Jeff Green – la franchise où évolue le pivot français Rudy Gobert peut aisément être considérée un des grands gagnants de cette intersaison.

Après deux saisons à jouer les trouble-fêtes au sein de la conférence Ouest, sans véritablement pouvoir prétendre aller au bout, l’équipe d’Utah possède désormais le talent, la défense, l’adresse aux tirs, et la profondeur de banc nécessaire pour rêver de s’emparer du trophée Larry O’Brien. Le plus drôle : on n’a même parlé de l’excellent coaching de Quin Snyder.

Pourquoi autant d’enthousiasme ?

Deux ans après avoir vu Gordon Hayward quitter le navire pour rejoindre les Celtics de Boston (alors que l’équipe était en pleine ascension), le Jazz d’Utah vient de réussir le tour de force de rejoindre l’élite du championnat grâce à un management exemplaire de la direction. La sélection de Donovan Mitchell en 13e position de la Draft 2017 – un choix obtenu via un échange avec les Nuggets qui récupérait Trey Lyles et le 24e pick (Tyler Lydon) – a été la première décision capitale dans ce revirement de situation. Mitchell est une superstar en devenir, maîtrise de mieux en mieux les nuances du «pick & roll», sait jouer en isolation sans oublier le collectif. Mais il était trop isolé en attaque la saison dernière, ce qui le poussait à commettre des erreurs.

La capacité du club a développé les talents en interne a, elle aussi, été déterminante. C’est facile de s’extasier devant Rudy Gobert aujourd’hui, après que le pivot vient d’être nommé meilleur défenseur de la ligue pour la deuxième année consécutive et qu’il a été le joueur ayant totalisé le plus grand nombre de dunks sur une saison dans l'histoire de la ligue (306, le précédent record était détenu par Dwight Howard et ses 269 dunks en 2007-2008).

Mais de nombreux observateurs voyaient le Français comme un handicap en attaque il y a moins de deux saisons de cela. Royce O’Neal, joueur non-drafté en 2015 qui est passé par l'Espagne et la Lituanie avant d’être retenu par le club après avoir intégré l’équipe de Summer League du Jazz à l’été 2017, s’est imposé comme un excellent défenseur, et un solide shooteur longue distance (38,6% à trois points). Joe Ingles, un ailier australien dont aucun club ne voulait à son arrivée en NBA, est une gâchette redoutable derrière l’arc, et un excellent défenseur capable de compenser ses limitations athlétiques par un placement expert et une faculté à anticiper les actions adverses.

Dante Exum est une des rares déceptions, non pas par manque de talent – un meneur de jeu de grande taille et excellent défenseur sur au moins trois postes (meneur, arrière, ailier) – mais à cause de ses blessures à répétition. Cela étant dit, il n’a que 23 ans, et a montré des bribes de ce qu’il pouvait faire sur le terrain ces dernières saisons, notamment en playoffs. Et cela mérite qu’Utah continue de se montrer patient avec lui.

En résumé, le Jazz a su bâtir une équipe avec les moyens du bord. Et l’excellent coaching de Quin Snyder, qui jouit d’une très bonne réputation dans l’ensemble de la NBA avec sa faculté à créer un jeu collectif hyper-séduisant en attaque, et une défense de fer de l’autre côté du terrain (avoir Rudy Gobert aide beaucoup sur ce point), participe à la vague d’enthousiasme qui entoure le Jazz à l’entame de l’été.

Que s’est-il passé exactement ?

Avant même que le marché des agents libres ne s’ouvre, Utah a réalisé un transfert avec les Grizzlies pour faire venir Mike Conley au bord du Lac Salé en échange de Kyle Korver, Jay Crowder, Grayson Allen et deux futurs choix de Draft (dont le 23e de cette année). Le meneur de 31 ans apporte son expérience, son adresse aux tirs (36,4% à trois points), sa création de jeu, et une défense solide.

Utah s’est ensuite distingué en recrutant Bojan Bogdanovic qui tournait à plus de 18 points et 42% de réussite aux tirs longue distance la saison passée sous le maillot des Pacers d’Indiana. Défensivement, ce n’est pas une foudre, mais il est largement capable de tenir son vis-à-vis et, comme Ingles, démontre une vraie capacité à créer du jeu balle en main, et n’est pas maladroit dans les tirs en pénétration.

Certes, Derrick Favors a fait ses bagages pour rejoindre Zion Williamson à la Nouvelle-Orléans, mais le Jazz a mis les mains sur Ed Davis, un des meilleurs intérieurs remplaçants de la ligue. Gros rebondeur, excellent défenseur, les Brooklyn Nets affichait leur meilleur ratio défensif quand il était sur le terrain l’an dernier. Il était également 2nd en Plus/Minus défensif (outil qui mesure l’efficacité en défense) selon le site ESPN, juste derrière… Rudy Gobert. Pour couronner le tout, Utah vient d’annoncer les signatures d’Emmanuel Mudiay – un meneur imparfait mais qui pourrait se révéler utile dans le système de Snyder – et Jeff Green, un ailier expérimenté qui sait tirer, et s’adapter en fonction des besoins de l’équipe.

Sont-ils vraiment parmi les favoris pour le titre ?

Bon, si les Lakers parviennent à faire venir Kawhi Leonard pour jouer avec LeBron James et Anthony Davis, ils seront très largement les favoris pour remporter le titre la saison prochaine. Mais si Leonard retourne aux Raptors, ou signe aux Clippers, alors le Jazz possède un effectif tout à fait capable d’entrer dans la course au titre.

Pour que cela se concrétise, plusieurs choses vont devoir se produire cependant. La plus importante sera l’accession de Donovan Mitchell au rang de superstar. Et s'il poursuit sur sa lancée depuis son entrée dans la ligue, cela n'est qu'une question de temps. 

La présence de Mike Conley à ses côtés devrait largement l’aider. Les défenses seront obligées de respecter le tir de Conley, contrairement à celui de Ricky Rubio, ce qui devrait lui permettre d’être plus efficace dans ses pénétrations (la présence de Bogdanovic et Ingles sur les ailes aussi vont aider). Mitchell pourra également développer son jeu dans les coupes vers le panier, et lui offrir plus d’opportunités de tirs après réception d’une passe. Conley est lui aussi en mesure de créer du jeu, de pénétrer efficacement, et de planter ses tirs. Leur association pourrait révolutionner le jeu de Donovan Mitchell.

Ce sera ensuite à Quin Snyder de réussir à trouver les bonnes combinaisons entre les joueurs qui composent l’effectif. Mais la vérité est qu’il a l’embarra du choix à l’heure actuelle. La profondeur du banc a de quoi donner le tournis aux fans des Lakers. Les Raptors viennent de s’imposer avec une superstar entourée de joueurs compétents et adaptables, tant en défense qu’en attaque. Utah vient de bâtir une équipe qui s’en rapproche fortement. Maintenant, ce sont aux joueurs de transformer l’essai.

 

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