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Jérémie Beyou : «l'IMOCA Charal est prêt pour la Transat Jacques Vabre»

Jérémie Beyou participera au Vendée Globe en 2020.[AFP]

3e du dernier Vendée Globe, Jérémie Beyou poursuit son travail sur l'IMOCA Charal qui lui permettra de prendre part l'an prochain à un nouveau tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Dans cette optique, il disputera, au côté de Christopher Pratt, la prochaine Transat Jacques Vabre. Chez lui à Lorient, le skipper français a pris le temps de répondre à nos questions.

A moins de deux mois du départ de la Transat Jacques Vabre, Où en est le bateau ?

Plutôt qu’un compte à rebours avant une course, on raisonne plus en terme de progression depuis la mise à l’eau de l'IMOCA Charal en août 2018. De ce point de vue, le bateau commence vraiment à être abouti, avec moins de soucis de fiabilité. J’ai, de fait, moins d’appréhension à tirer fort. Cette première année de navigation, où nous avons pris le temps d’identifier tous les petits bugs existant, a été bénéfique. Nous sommes prêts et espérons atteindre notre objectif fixé, à savoir remporter la course.

Vous avez disputé une ultime course avant la Transat, le Défi Azimut. Est-ce un passage obligatoire ?

Le Défi Azimut, la Rolex Fastnet Face -remportée début août avec Christopher Pratt - mais aussi les stages à Port-La-Forêt, sont intéressants dans la mesure où ils permettent de se confronter directement à la concurrence et de voir où en sont nos adversaires. D’autre part, cela nous contraint à toujours plus de rigueur, en respectant les impératifs classiques d'une épreuve officielle (préparation minutieuse du bateau, respect des contraintes horaires etc...).

Concernant l’Azimut et le Fastnet, c’est enfin l’occasion de naviguer seul avec Christopher, notamment la nuit, et de pouvoir trouver notre rythme en double. Ce sont des conditions similaires à celles de la Transat Jacques Vabre que l’on ne retrouve pas lors de nos navigations d’entraînement puisqu’un performer et un boat-captain nous accompagnent en permanence.

Racontez-nous la relation particulière que vous entretenez avec Christopher Pratt…

On s’est rencontré il y a une quinzaine d’années sur un Challenge Espoirs Crédit Agricole disputé en Bretagne. S’en sont suivies plusieurs collaborations entre nous, notamment en 2007 au Tour de Bretagne (3eme) et en 2013 sur la Transat Jacques Vabre (3eme). Pour le reste, nous avons toujours essayé de garder un contact sur les parties routage et préparation de course.

Pourquoi avoir fait appel à lui cette année ?

Il est aussi à l’aise que moi en solitaire sur ces bateaux. Sa flexibilité et son autonomie lui permettent de faire face seul à des petits réglages et des repositionnements stratégiques. Cela peut paraître bête mais ses compétences m'offrent la possibilié de dormir sereinement en course, sans avoir la crainte qu’il ne me réveille ! Que cela soit sur terre ou en mer, je me sens vraiment en confiance à ses côtés, on parle le même langage.

AVEC PRATT, ON PARLE LE MÊME LANGAGEJérémie Beyou

On assimile régulièrement les Imoca à des Formule 1 des mers. Cette comparaison est-elle excessive ?

Il est clair que d’un point de vue technologique (fabrication, mise en œuvre des matériaux, informatique, voile…), on est au top de ce qui se pratique à très haut niveau dans le monde de la voile. Néanmoins, le format de la série de la Coupe de l’America ressemble davantage à celui d’un championnat du monde de Formule 1. Les bateaux naviguent deux heures par jour avant d’être démontés pièce par pièce, puis de repartir le lendemain.

A contrario, quand on part sur un Vendée Globe, mon équipe technique sait qu’elle ne reverra pas le bateau avant deux mois et demi. D’où la nécessité de mettre au point une machine certes rapide, mais également suffisamment solide pour endurer plusieurs semaines en mer et facilement manœuvrable par une seule personne. C’est un équilibre fragile qui incarne tout l’enjeu du travail préparatoire effectué en amont d’un Vendée Globe.

Un mot sur le prochain Vendée Globe, dont vous avez fini 3e de la dernière édition en 2017…

C’est l’objectif ultime, ce pourquoi mon équipe et moi-même travaillons chaque jour. Mon rêve est de faire mieux qu'une 3e place et d’essayer de me mêler davantage à la course au titre. Lors du dernier Vendée Globe, le mano a mano entre Armel Le Cléac’h et Alex Thomson avait été impressionnant tant l’écart entre eux deux était mince. J’étais un peu loin derrière et j’avais peu de chance de venir bousculer la hiérarchie. Je n'ai pas l'intention de revivre pareille situation lors du prochain Vendée Globe.

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