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Mondiaux d'athlétisme : épuisé par la chaleur, le Français et tenant du titre Yohann Diniz abandonne le 50 km marche

Ce dénouement ajoute un argument à la polémique née de l'attribution des Mondiaux d'athlétisme au Qatar, 24 heures après un marathon dames conclu par 28 abandons sur 68 partantes.[Capture d'écran]

«Rincé» et exténué au bout de 16 km de souffrance, Yohann Diniz a préféré arrêter les frais plutôt que défendre son titre de champion du monde du 50 km marche dans la fournaise de Doha, samedi.

Le calvaire du Français de 41 ans n'aura duré qu'une heure et vingt minutes, sous une température caniculaire (près de 30 degrés) et un taux d'humidité intenable pour une épreuve d'endurance (plus de 75%) malgré un départ donné à 23h30 locales.

Grand favori de la course, le Rémois a tenté de se faire violence pour essayer de poursuivre un effort devenu surhumain. Mais son corps n'a pas tenu le choc, comme il l'a tout d'abord expliqué au micro de France 2.

Un énorme coup de gueule avant la course

C'est le Japonais Yusuke Suzuki qui l'a finalement emporté, en 4 heures 4 min 20, devenant le premier Japonais à remporter un titre mondial à la marche. Le Portugais Joao Vieira a obtenu la médaille d'argent (4 h 04 min 59) et le Canadien Evan Dunfee le bronze (4 h 05 min 02). Vieira, âgé de 43 ans, devient ainsi le plus vieux médaillé de l'histoire des Mondiaux d'athlétisme, toutes disciplines confondues.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bonjour, Voilà mes sentiments, déçu , dépité , épuisé et la liste pourrait être encore très longue...Je n'ai jamais pu trouver le rythme, très vite asphixié par cette humidité et la chaleur mon corps et ma tête n'ont pas voulu reproduire ce que j'avais pu faire à Rio. J'étais prêt mais pas à ça, j'ai tenté une phase d'adaptation dans la chaleur et les conditions extrêmes mais déjà à ce moment ,rien n'était probant et j'ai connu de nombreux problèmes...Alors, j'ai repris ma préparation plus classique mais qui me permettait de retrouver des sensations et une grande forme. Au final, une année où j'aurais été là et répondu présent à la coupe d'Europe et une apothéose qui devait être joyeuse et qui est désastreuse. Je ne vais pas tirer les marrons du feu ce matin tant la déception est immense à de nombreux niveaux et je vais me poser afin de digérer et voir tout ce que je dois mettre en place pour me battre et en avoir les capacités physique et mental lors des jeux olympiques. Félicitations aux athlètes qui ont pu terminer cette parodie de course. Ce sont de véritables guerriers qui j'espère récupéreront très vite et retrouveront leur intégrité physique pour la plupart. Quant à moi, je vais prendre une grande période de repos et de réflexion car je ne conçois pas qu'on puisse nous prendre aussi peu en considération! Chapitre clos pour 2019 Maintenant je vais supporter et être à fond derrière l'équipe de France durant la fin des championnats et profiter des mes enfants et mes proches à mon retour... Merci à tous pour votre soutien et pour les sceptiques et ceux qui adorent se déchaîner dés qu'on ne gagne pas, amusez vous bien. Sportivement #newfeel #decathlon #teammichelin #welcoop #punchpowerofficiel #garminfrance #oakley #laposte #reimsmetropole #lamarne #efsra #ffathletisme #danasport #iaaf #doha2019 #papyavraimentlâché

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Pour Diniz, si le physique n'a pas résisté aux conditions dantesques du Qatar, la tête n'y était pas dès le départ. L'expérimenté marcheur français n'avait pas hésité à pousser un énorme coup de gueule jeudi contre la tenue des Mondiaux dans le petit émirat gazier. «On nous prend pour des cons», avait-il lancé à deux jours de la course. Sans motivation et pris de doutes, il a donc sans surprise lâché prise rapidement, incapable de défendre sa couronne jusqu'au bout.

Ce dénouement ajoute un argument à la polémique née de l'attribution des Mondiaux d'athlétisme au Qatar, 24 heures après un marathon dames conclu par 28 abandons sur 68 partantes.

«Je crois que j'ai fait une grosse erreur, j'aurais dû rester sur quelque chose de positif au lieu de m'entêter à venir ici», a-t-il affirmé, totalement vidé après son arrêt et au bord du malaise. «Je suis venu ici, je ne sais pas trop pourquoi. La tête n'y était pas, je m'asphyxiais vite. Je n'allais pas faire 50 km comme ça, ce n'était pas possible.»

« Je suis rincé »

Signe de son énervement, le Français a tapé violemment le sol avec son poing après s'être retiré de la course, imperméable aux encouragements répétés du clan tricolore. Avant de stopper son effort, Diniz s'était déjà arrêté à deux reprises en raison de douleurs au ventre.   

«J'étais venu pour défendre mon titre mais ça ne voulait pas, je n'avais pas de jambes et je suis rincé», a expliqué le recordman du monde de la distance (3h32:33), arrivé à Doha avec le meilleur chrono de l'année (3h37:43). «Ces climats ne sont peut-être pas faits pour moi. Il y a de la frustration, c'est un an de perdu. Mais là je ne suis pas bien».

Discipline extrême et très exigeante, le 50 km marche a souvent été fatal au Français dans les grands rendez-vous. Diniz avait ainsi déjà abandonné lors des Jeux olympiques 2008 à Pékin et avait marqué les esprits avec une défaillance spectaculaires aux Jeux de Rio en 2016, terminant tout de même à la 8e place en dépit de soucis intestinaux. Cette fois, son abandon a eu des allures de délivrance.

«On va me dire que j'aurais dû venir sept mois avant pour me préparer, que j'ai fait des erreurs dans la stratégie. J'assume tout. J'étais en forme mais je n'avais rien», a-t-il résumé.

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