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Vidéo - Tony Parker : «J’ai l’impression d’être né sous une bonne étoile»

Il a voulu partager son expérience. Jeune retraité des parquets, Tony Parker, meilleur joueur de l'histoire du basket français, se dévoile dans une autobiographie «Au-delà de tous mes rêves» (éd. Solar). Ses débuts, la NBA, l’équipe de France, l'ASVEL, la musique, le ski et même Jennifer Lopez… l’ancien meneur des Spurs nous a tout confié sans retenue et avec humour.

L’Asvel, la station de ski à Villard-de-Lans, les allers retours San Antonio-Lyon… c’est plus épuisant d’être retraité des parquets que joueur professionnel au final…

C’est vrai que je voyage bien. J’ai été entrainé à ça au final puisqu’en NBA, je voyageais beaucoup avec les matchs tous les deux jours. La vie de retraité, c’est un peu pareil, je voyage beaucoup, je reste actif. Mais pour moi, ce n’est que du bonheur.

Quel regard portez-vous sur vos vingt années de carrière ?

Je me sens chanceux. En même temps, j’ai beaucoup travaillé pour. Il n’y a pas de secret pour y arriver, il faut être très discipliné. Les planètes étaient alignées, j’ai l’impression d’être né sous une bonne étoile. J’ai vraiment vécu 20 années incroyables et ce sera à jamais gravé dans mon cœur.

Qu’avez-vous ressenti le 10 novembre dernier lors des honneurs reçus à San Antonio ?

C’était un peu irréel. Voir défiler vingt années de votre vie dans une vidéo devant toute sa famille et ses amis, c’est impressionnant. C’était la première fois que je réalisais et du coup j’étais très nostalgique. Mais au final, c’est plutôt agréable d’avoir cette soirée et de se dire ‘ah c’est vraiment pas mal ce qu’il s’est passé en fait ces dernières années.’

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Big Three For Life #spurs #family #friends

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Y a-t-il eu une différence de «traitement» entre la France et les États-Unis concernant vos honneurs ?

Je ne compare pas les deux. Pour moi, ce sont deux choses différentes. Aux Etats-Unis, c’est un peu à l’américaine. Le maillot qui est retiré, c’est la tradition, ils ont beaucoup de respect pour l’histoire. En France, j’ai reçu beaucoup d’amour aussi. Les deux sont différents certes mais j’ai l’impression que c’est le même amour.

Ce livre «Au bout de mes rêves» dans lequel vous évoquez pratiquement tout, c’est une manière de se confier ?

Au début je n’étais pas très chaud pour le faire. Je ne me suis jamais autant livré. A force de faire des interviews, tu ne rentres pas trop dans les détails et tu ne te livres pas trop. Tu deviens un peu un robot. Dans ce livre, il y a beaucoup de choses très personnelles, très privées. Je suis très content du résultat et je pense que ça pourra aider la nouvelle génération en montrant comment j’étais dans ma tête pour réussir une carrière.

Je pourrai dire que j'ai joué contre trois des cinq meilleurs joueurs de l'histoire de la NBATony Parker

Le petit adolescent dans sa chambre en Normandie avec tous ses posters de NBA, vous lui diriez quoi aujourd’hui ?

Je n’ai jamais rêvé d’avoir une carrière comme celle-ci. Tout ce qu’il s’est passé, c’est plus fort que dans mes rêves les plus fous. Si je devais lui dire quelque chose, ce serait d’être positif, de continuer à travail et de semer de bonnes graines car les bonnes choses vont arriver.

A l’époque, dans votre chambre d’ado, c’était quoi votre premier poster ?

Celui de Michael Jordan. Je l’avais eu dans le magazine de l’époque Mondial Basket où on pouvait avoir les énormes posters. J’avais accroché un géant de Jordan et Magic dans ma chambre.

D’ailleurs, Michael Jordan alors, il est comment en vrai ?

Je suis toujours impressionné quand je le vois, c’était mon idole. J’ai grandi avec lui, il m’a beaucoup inspiré dans ma carrière. Quand j’ai eu l’occasion de le rencontrer pour la première fois, j’étais super content.

Si vous deviez retenir un souvenir dans votre carrière, lequel ce serait ?

Je dis toujours mes quatre titres NBA. 2003, c’était la première fois. 2005, c’était fabuleux parce que ça s’est joué au 7e match. 2007, je deviens le premier européen MVP des Finales. Puis 2014, c’était le plus dur, sept ans après le dernier. D’ailleurs pour 2014, je me rappelle avoir invité tous mes amis, toute ma famille. J’avais payé les billets d’avion pour tout le monde, j’avais vraiment envie de partager ça avec tout le monde.

Quel est le joueur qui vous a le plus posé de difficultés ?

Je ne parlerai pas de joueur mais plutôt des rivalités entre franchises. Lorsque l’on jouait les Lakers de Kobe (Bryant) et Shaq (Shaquille O’Neal), c’était la grosse rivalité. Il y a aussi les Mavericks (Dallas) pour le derby texan, avec Dirk (Nowitzki) parce que nous étions les deux Européens qui se battaient chaque année pour être le meilleur. Je dirai aussi Phoenix avec Steve Nash qui était le meilleur meneur NBA, c’était de grosses batailles. Et en fin de carrière, je dirai Miami puisque tu as ces deux finales mémorables en 2013 et 2014. La première, c’était le plus mauvais souvenir de ma carrière parce qu’on passe à quelques secondes de remporter le titre.

Vous avez joué contre Michael Jordan, Kobe Bryant et LeBron James… comment les décririez-vous ?

Pour moi, c’est simple Jordan c’est le meilleur joueur de tous les temps. Après Kobe, c’est le plus proche de Jordan. Il a gagné cinq titres NBA. LeBron, il terminera dans le Top 5, c’est un des meilleurs joueurs de l’histoire aussi. Je pourrai dire que j’ai joué contre trois des cinq meilleurs joueurs de tous les temps.

S'il n'y avait pas eu l'Espagne, j'aurai gagné au moins dix médaillesTony Parker

Est-ce que vous considérez avoir joué dans la meilleure équipe de France ?

Évidemment ! (il sourit) Je pense que la meilleure, c’est mon opinion personnelle, c’était en 2011. Avec Boris Diaw, Nicolas Batum et Joakim Noah. Malheureusement, on est tombés sur une équipe d’Espagne qui avait elle aussi la meilleure génération de son histoire. On perd en finale mais on se venge en 2013.

Cette rivalité avec l’Espagne, ça a eu du bon pour vous ?

S’il n’y avait pas eu l’Espagne, j’aurai eu au moins dix médailles ! (Rires) Mais en même temps je suis content d’avoir joué à cette époque-là car nos médailles ont encore plus de valeurs parce qu’on a joué contre de très bonnes équipes.

Un premier bilan sur votre poste de président de l’ASVEL ?

Je suis satisfait. Ça fait six ans que je suis là et tout se passe bien, je suis heureux avec les personnes qui m’entourent. On essaie de créer un club unique. Le projet global homme/femme se passe bien. On est qu’au début et on veut aller encore plus loin, plus haut. En plus en Euroligue, on a déjà cinq victoires, je ne pouvais pas rêver mieux. Pourvu que ça dure. Maintenant, il faut rester en bonne santé.

Est-ce qu’on pourra voir un jour Tony Parker sur le banc en tant qu’entraîneur ?

Zéro chance ! Ce sont de grands malades les coachs de toute façon, il faut être passionné pour faire ce métier, c’est un truc de fou. Être dans la salle plus souvent que lorsque j’étais joueur, et repartir dans les déplacements… non, ce n’est vraiment pas pour moi.

Alors vous avez donc racheté une station de ski mais vous ne skiez pas…

(Rires) Je suis quelqu’un de curieux, j’aime bien découvrir les choses. Et le monde du ski je voulais le découvrir. A Noël, je vais me mettre au ski pour la première fois, je l’ai promis à mes enfants et ma femme, qui eux savent skier. Bon bien sûr, zéro caméra !

Zéro chance de me voir sur un banc. Les coachs, ce sont des grands malades !Tony Parker

Vous verra-t-on en politique un jour ?

Franchement, ça ne m’intéresse pas. C’est un job très dur.

Plutôt une franchise NBA ?

Ça oui, c’est mon prochain défi. Pas maintenant car je suis concentré sur l’ASVEL et l’OL, avec qui j’ai pas mal de missions en tant qu’ambassadeur. Racheter un club de foot aux États-Unis, en Chine… mais dans 5-10 ans pourquoi pas.

Rudi Garcia, qui a rejoint l’OL dernièrement, a dit «Jean-Michel Aulas, mieux vaut l’avoir avec soit que contre soit»…

(Rires) Il a raison. C’est le plus grand président des 30 dernières années. Tout ce qu’il a fait pour le club, le foot en général. Comment il a créé son business, c’est énorme. Il a su repousser les limites, ça m’inspire. Je veux faire pareil pour le basket.

Vous avez assisté aux arrivées de Barack Obama et de Donald Trump, comment les avez-vous vécu ?

Obama c’était l’histoire. J’ai eu la chance d’aller à la Maison Blanche pour le voir quand on a été champion. C’était impressionnant d’être dans le bureau ovale de faire des photos. Trump ? Je n’ai pas trop compris le choix des Américains. C’est vrai que j’ai du mal à comprendre ce qu’il veut faire. Ça va être intéressant lors des prochaines élections.

Dans le livre, vous racontez avoir appris à jouer au jeu de société Mafia avec notamment Jennifer Lopez. Avez-vous réussi à la battre ?

Oui j’ai gagné ! Mais bon, je sais qu’elle dira que ce n’est pas vrai !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Journée promotionnelle à l’occasion de la sortie de mon autobiographie @solar_editions @lequipe

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Côtoyer les stars d’Hollywood, c’est dur à gérer ?

C’est un monde à part mais je l’ai très bien vécu. J’ai été très bien accueilli. C’est là où on se rend compte que les gens d’Hollywood aiment le basket et nous suivent. C’était souvent des moments d’échanges, de partages.

Et ce passage dans la musique alors ?

C’est mon côté curieux. Faire différentes expériences. A l’époque, quand je l’ai fait c’était un bol d’air. Je ne pouvais pas faire que du basket. J’en ai que des bons souvenirs. C’est un monde que j’ai toujours adoré. Et le sport et la musique, c’est tellement lié.  

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