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NBA Paris Game 2020 : Giannis Antetoukounmpo est-il le meilleur joueur de la ligue ?

Giannis Antetokounmpo continue de repousser ses propres limites sur le terrain. Giannis Antetokounmpo continue de repousser ses propres limites sur le terrain. [Harry How / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

MVP de la saison régulière la saison passée, Giannis Antetokounmpo est en passe de réaliser le doublé cette année. Au moment où les Bucks de Milwaukee s’apprêtent à affronter les Hornets de Charlotte à Paris, CNEWS se penche sur l’ascension fulgurante du «Greek Freak» vers le statut de meilleur joueur de la NBA.

A son arrivée en NBA lors de la Draft 2013, à l’âge de 18 ans, Giannis Antetokounmpo restait un mystère pour la plupart des observateurs. Certes il possédait des qualités physiques idéales pour un joueur de basket (envergure, taille des mains, etc.), et démontrait déjà d’excellents instincts sur le terrain, une vision du jeu supérieure à la moyenne, et la capacité d’évoluer à plusieurs postes. Mais les experts avaient des doutes sur sa capacité à développer sa puissance physique (lol), à devenir un solide défenseur (re-lol), à faire progresser sa mécanique de tir, et surtout, à démontrer la force mentale nécessaire pour s’imposer dans un environnement ultra-compétitif. Tout cela explique, du moins en partie, pourquoi le «Greek Freak» a été sélectionné en 15e position de la Draft par les Bucks de Milwaukee.

Au bout d’un an, Giannis Antetokounmpo a gagné 5 centimètres, et culmine désormais à 2,11 mètres. Alors que la franchise luttait pour trouver son identité, et construire une équipe décente autour de lui au cours des saisons suivantes, le joueur a poursuivi sa maturation, évoluant même de temps en temps au poste de meneur de jeu quand Jason Kidd était l’entraîneur des Bucks, lui permettant d’améliorer sa maîtrise du ballon, son dribble et sa vision du jeu. La saison dernière, ce fût l’explosion.

A seulement 24 ans, Giannis Antetokounmpo a conduit son club en pole position de la NBA au terme de la saison régulière, avec 60 victoires et 22 défaites au compteur. Il est devenu un joueur quasiment aussi dominant que Shaquille O’Neal dans le jeu offensif intérieur, mais aussi un des plus redoutable en défense, terminant second des votes derrière Rudy Gobert en tant que meilleur défenseur de la ligue la saison passée. Une domination qui lui permettra d’être nommé MVP à la fin de l’année, devant James Harden. L’ailier sera toutefois éliminé en finale de conférence Est par les Raptors de Kawhi Leonard, laissant un goût amer dans son palais.

Giannis Antetokounmpo dans le rétroviseur de LeBron James ?

Aussi incroyable fut-il la saison dernière, Giannis Antetokounmpo continue de repousser ses propres limites sur le terrain. Seule une poignée de joueurs dans la ligue peuvent défendre sur lui sans que cela exige une aide défensive – Kawhi Leonard, Anthony Davis et Joel Embiid notamment – et quelques autres parviennent à s’en sortir avec les honneurs. Mais pour 98% de la NBA, le «Greek Freak» est un cauchemar, et ce des deux côtés du terrain. En attaque, il est quasiment inarrêtable dans la raquette. Un de ses rares points faibles reste le tir longue distance, mais l’ailier a commencé à sérieusement s’atteler à la tâche. Il tente désormais un record en carrière de 5,1 tirs à trois points par match, qu’il converti à plus de 32%. Ce qui est bien, mais pas top. Ses 60,6% de réussite aux lancers francs ne sont pas super-satisfaisants, surtout qu’il en prend plus de 10 par match (là aussi, record en carrière). Mais cela ne l’empêche pas d’être efficace de manière générale.

En fait, Giannis Antetokounmpo est en train de plier le «game» pour ce qui est de l’efficacité sur un terain. A l’heure qu’il est, il présente le PER (pour "player efficency rating", outil statistique mesurant l'efficacité d’un joueur sur le terrain) le plus élevé de l’histoire de la NBA. Devant des légendes comme Wilt Chamberlain, LeBron James, ou Michael Jordan. Aussi, il est le seul joueur de l’histoire à tourner en moyenne à plus de 30 points, 12 rebonds, 5 passes décisives, et 1 contre par match (avec seulement un poil plus de 30 minutes jouées en moyenne par match, ce qui est complètement dingue). Et Giannis Antetokounmpo parvient à réaliser tout cela sans cannibaliser le collectif des Bucks.

Selon le site FiveThirtyEight, le «Greek Freak» est un des meilleurs créateurs de la NBA, au même titre que James Harden, Russell Westbrook, Chris Paul, ou LeBron James. En étant (beaucoup) moins gourmand en possession de ballon pour y parvenir. Son équipe possède actuellement la 2e meilleure attaque et la meilleure défense de la ligue. Leur différentiel de points (ou Net Rating) est actuellement un des plus élevés de l’histoire.

Les Bucks ne sont toutefois pas dépendant de la présence de Giannis sur le terrain. En résumé, ils sont parmi l'élite avec lui sur le parquet, et solides quand il est sur le banc. Ça, c’est la preuve que le jeu mis en place par Mike Budenholzer, le coach, colle parfaitement à l’identité de l’équipe, tout en tirant le maximum des superpouvoirs du «Greek Freak».

Si beaucoup de joueurs, de fans, et d’observateurs continuent de désigner LeBron James comme le meilleur joueur de la NBA actuellement (et cela est tout à fait raisonnable), il devient de plus en plus difficile d’ignorer la montée en puissance de Giannis Antetokounmpo qui, à 25 ans, devrait – et ce sans trop de difficulté – devenir le 12e joueur de l’histoire à remporter son deuxième trophée Maurice Podoloff consécutivement. Oui, LeBron James, Luka Doncic, ou encore James Harden (qui pédale dans la choucroute en ce moment), réalisent des saisons leur permettant d’entrer aisément dans la conversation du MVP. Mais ce qu’est en train de réaliser Giannis Antetokounmpo cette saison est historique à plus d’un titre, et cela se traduit par un succès collectif qui force le respect.

Que ce soit offensivement ou défensivement, le «Greek Freak» figure parmi l’élite de la NBA. Et il n’est même pas encore entré dans son «prime» (désigne la période où un joueur arrive en pleine possession de ses moyens, elle débute aux alentours de 27/28 ans). A ce rythme, ce n’est plus qu’une question de temps avant que Giannis détrône «King James» au sommet de la ligue. Si ce n’est pas déjà le cas.

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